•        C'est étonnant comme est la vie humaine.

           On est jeté dedans sans savoir comment et aussitôt, plongé dans un bain fabuleux de sensations, on cherche à l'explorer. Dès le premier éveil de la conscience on est projeté dans une quête effrénée : celle de la Lumière, de l'Amour, de la Compréhension.  


    Approche



          On court à la recherche de la Joie ; on fait tout pour être aimé, pour plaire, et les blessures s'accumulent car on cherche à être apprécié et en même temps à "s'éclater", à exprimer tout ce qui émerge de soi ; à se réaliser.

            Dès la première lueur de conscience, la quête du sens de la vie s'est déclenchée : si l'on nous dit que l'Absolu c'est Dieu, on cherche Dieu ; si l'on nous dit que le but de toute existence  c'est de devenir le meilleur dans tel ou tel domaine, on fonce. Et à force de se brûler à l'échec on approfondit, on approfondit toujours plus sa recherche : les voies sont multiples et ont toujours existé, chaque siècle en foisonne.

           Notre vie, notre petite existence humaine prend peu à peu l'aspect de cette piste d'aérodrome sur laquelle, tels des avions aux moteurs vrombissants nous filons, plus vite, toujours plus vite, vers notre envol assuré. Pour certains le décollage est plus précoce que pour d'autres : nous les voyons un jour planer et ils nous sourient de leur ciel éclatant... Ce sont les "saints", les "éveillés", les "réalisés". 

            Pour d'autres, l'envol ne se précise pas. Certains même abandonnent toute quête et demeurent raisonnablement dans ce qu'ils ont pu glaner de leur course initiale : fleurs des champs pour un bouquet-trophée, bonheur d'instants fugaces qu'on encadre et conserve précieusement sur l'étagère des souvenirs. Et ils regardent d'un œil désabusé ceux qui cherchent encore, se contorsionnant comme des funambules au-dessus d'un précipice.

    *   *   *

     
         Après bien des années, voici ce que j'ai remarqué : le But convoité est là devant, posé tout simplement à portée de regard comme le Petit Prince devant le Renard. Mais nous ne sommes pas "apprivoisés"... (1)


           Comme le Renard à chaque visite du Petit Prince nous prenons conscience de Lui par épisodes réguliers : nous nous perdons toujours dans le labyrinthe de nos rêves coutumiers mais si nous tenons vraiment à Lui nous Le retrouvons symboliquement "chaque jour à la même heure" (c'est-à-dire à des intervalles réguliers qui ne dépendent bien sûr pas de nous mais de Lui seul).


             Nous nous asseyons, nous contemplons Son Silence incommensurable et nous ne disons rien.


            Mais à chaque fois, nous découvrons qu'Il est un peu plus près...

     

          

     (Magnifique musique de Craig Pruess et John Altman,
    accompagnée de superbes images à regarder bien sûr en grand écran)

     


      (1) Voir ici la scène du Petit Prince de Saint-Exupéry où le Renard explique ce que signifie "apprivoiser".

     

     


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             J'ai fait un super voyage ce matin...

             D'une indicible beauté à travers givre et lumière.

     

              Mais je n'ai pas su prendre de photo ni la moindre note.

             Parce que j'étais moi-même et la photo, et dans la photo.

            Parce que c'est un voyage qui n'a jamais commencé, n'a jamais fini, n'a jamais eu lieu.

           Parce que tout n'était que pensées dérivant et se confondant et se dissolvant comme l'eau.

            Et dans l'Immensité rayonnante, dans l'infinie Splendeur, de Beauté en Beauté, il ne demeurait que l'Océan en extase...

     





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    Mon Maître joue de la flûte

     

    Le joueur de flûte

     

     

    et moi je danse,

    danse,

     danse ! ...

     

     


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          J'étais à Berlin il y a juste six mois... Et je n'en ai pas fait de rapport sur ce blog si ce n'est cet article : "Voyage" qui est plutôt, comme les articles actuels de ce blog, une méditation.

           L'article d'aujourd'hui corrige cette absence en revenant sur la ville elle-même ; les liens ajoutés renvoient au site de présentation intitulé "Berlin en ligne".

     

          Je suis justement passée devant l'Église du Souvenir, dont voici un aperçu fortement zoomé depuis la fenêtre de notre hôtel situé quelques rues plus loin :

     

    L'église du Souvenir


                 Le clocher en est resté éventré en souvenir des bombardements de 1944.

            Nous avons émergé du métro juste en face d'elle, mais me trouvant à accompagner des personnes ayant du mal à marcher je n'ai pas pris de photo de l'endroit immédiat ; par contre un gentil chauffeur de taxi d'origine turque (comme il y en a énormément en Allemagne !) a accepté de prendre ces dames pour seulement 2km et 5€ de course jusqu'à l'hôtel tout proche. Les Allemands ont du coeur, les Turcs aussi.

         Aujourd'hui je ne garde que des souvenirs délicieux de ce séjour qui se situait juste avant l'euro de football et nous a valu de ne pouvoir approcher de la Porte de Brandebourg derrière laquelle était disposée une "fan-zone" (hautement sécurisée, bien sûr).

     

    La Porte de Brandebourg


         Cependant il est peut-être important de rappeler que la Place sur laquelle je me trouvais, la plus importante sans doute de Berlin, s'appelle "Place de Paris" !

     

    Place de Paris


          Je me suis demandé si ce coup mortel porté à l'humanité juste devant l’Église du Souvenir n'était pas un signe du ciel nous demandant de cesser de nous tourner vers le passé, sans cesse. En effet, à quoi bon rappeler les crimes du passé ? Cela n'empêche pas de nouveaux crimes de se produire.

           Berlin est une ville entièrement reconstruite, à part quelques édifices comme cette église. Cela lui permet d'être claire et aérée, plus lumineuse peut-être par toutes les vitres des bâtiments neufs qui la composent.

     

    La Chancellerie Fédérale
    La Chancellerie Fédérale


           Cette fois encore, frères ennemis dans le passé comme nous le fûmes plus tôt avec les Anglais, nous nous tenons la main en regardant ensemble vers l'avenir...


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        Voici quelques cartes postales rapportées en souvenir, que j'ai scannées puis modifiées avec photofiltre.

    Carte postale modifiée par mes soins
    Le Reichstag (assemblée nationale) avec sa belle coupole contemporaine,
    carte postale sur laquelle j'ai rajouté le texte et le blinkie (puis signé en bas).

     

    Carte postale modifiée par mes soins
    Autre carte postale modifiée. Elle représente l'ancien poste de douane pour
    traverser le mur depuis le secteur russe vers le secteur américain, avec derrière
    sur la gauche l'entrée du "Musée du Mur".
    En filigrane on voit la porte de Brandebourg (qui en réalité n'est pas là du tout),
    à gauche le dôme tournant du célèbre "Sony Center" devant lequel j'ai moi-même
    ajouté un personnage déguisé en ours de Berlin que j'avais photographié sur place.
    À droite vous voyez un métro qui sort d'une des gares ferroviaires (ils sont tous
    jaunes, comme les taxis) et dessous la "colonne de la victoire" auprès de laquelle
    j'ai moi-même ajouté un texte avec en bas ma signature.

     


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  •         Bientôt Noël... Et j'ai déjà vécu tant de Noëls !

            Il me semble que pour tout le monde, Noël ramène à l'enfance. À cette enfance heureuse où c'était la nuit la plus magique de toute l'année.   

                Une nuit qui défie le temps, car nous plongeons dans des millénaires du passé pour retrouver l'enfant né dans sa crèche, réchauffé par les bêtes et visité par les bergers. Une nuit qui défie l'espace, car sur son traîneau tiré par des rennes, un mystérieux bienfaiteur réussit à traverser toute la terre en inondant de cadeaux les souliers de tous les enfants !

            Dans nos mémoires, Noël explose comme un feu d'artifice ; mais hélas sa magie a été détruite par le quotidien de nos vies soumises à tant d'impératifs matériels.

     

    Petit montage avec une crèche


            De nos voitures pressées, nous ne voyons plus cette crèche qui autrefois ornait les vitrines, annonçant que tout était neuf, que tout était à nouveau possible, que tout renaissait, constamment, régulièrement, certainement.

            Chaque année j'ai voulu y croire, à ce germe immaculé de la Vie qui surgit du néant de la Nuit, des ténèbres glacées de l'Hiver, pour s'offrir comme Pain, nourriture abondante et chaleureuse... et mes pensées taciturnes continuaient de le recouvrir de leur passage incessant, telles ces voitures filant droit devant elles sans remarquer le joyau qui leur tend les bras.

           Pourquoi nous acharnons-nous à ne voir du monde que l'écorce, qu'une surface désolée ? En pénétrant dans le cœur des choses la magie reparaît, et Noël est ce cœur, lové au tréfonds de l'obscurité et du dépouillement, au moment du solstice d'hiver où la nature semble anéantie et la nuit infinie : il nous montre l'étincelle de l'Étoile qui ressurgit, il nous montre la présence de la Graine qui germe pour un nouveau cycle de floraison et d'épanouissement. 

           Nous cherchons la Joie, nous voulons la partager et nous voulons y croire, faisant encore de Noël une fête de la Foi ! Foi en cette certitude que la Vie dépasse à jamais toute mort éventuelle, car déjà les jours rallongent, déjà le Soleil revient, déjà s'amorce la promesse de nouvelles germinations. Quelle que soit notre religion, quelles que soient nos croyances, tout autour de nous la crie, cette certitude : la Vie rayonne ! La Vie demeure ! La Vie vainc tous les obstacles et toutes les souffrances !

           Il n'y a pas besoin de grand chose : au désert (là où se taisent les pensées obstinées, aveugles automobiles...) une étable qui sert d'abri, des animaux qui réchauffent, quelques êtres simples et généreux qui apportent ce qu'ils ont pour aider... voilà ce que figure cette crèche, image symbolique de notre Cœur conscient,  où dans la grotte intime se cachent les forces vibrantes de la Vie.

     

    Naissance

     

     


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