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            C'est aujourd'hui la Nouvelle Lune... Les énergies engagées au moment de la Pleine Lune arrivent à réalisation. Et quelles étaient-elles ?

          Il était question de limites à faire disparaître... Je ne dis pas à "franchir" : les limites franchies restent en place ; mais après tout, quelle importance ? Quand, sa mue terminée, le serpent abandonne sa vieille peau, peu lui importe si d'autres la trouvent et la ramassent.

            Or, en effet, il se trouve que si l'on creuse à l'endroit où l'on a cru voir une limite, on s'aperçoit qu'il n'y en avait point. Où sont les frontières de ce pays ? Sans barrières, on ne les trouvera pas. Examinez ma peau ou l'écorce d'un arbre en super grossissement avec un microscope : verrez-vous une limite aux molécules et aux atomes qui s'agitent ? J'en doute. Tout est la même "soupe"...

            Imaginez maintenant que, comme cela arrive souvent dans les films fantastiques actuels, vous vous désagrégez et que ce que vous preniez pour votre corps s'envole en myriades de petits points comme une onde soudain devenue fluide ... Vos sens s'électrisent, et vous ressentez avec la même acuité les vibrations de vos viscères et les chants des oiseaux du bois, le vent vous parcourt et vous traverse ainsi que la lumière glissant entre les arbres extasiés qui sont devenus vous !

            Le fruit était mûr ; il est tombé de l'arbre... Mais il était si mûr, si extraordinairement tendre, qu'en tombant il s'est écrasé totalement et s'est répandu sur la terre qui l'a absorbé.

            La goutte d'eau était si lourde, si fatiguée d'errer dans les airs sur son nuage, qu'elle est tombée enfin, tombée sur l'océan, et coulée dans l'océan ... Il n'y a plus de goutte alors, car comment en repérer les contours ? Il n'y a plus que l'Océan, l'Océan, l'Océan.... la goutte diluée à l'Infini !

            Et qu'était-ce que cette goutte ? Juste une larme de Dieu, une "âme" jaillie de son Regard Sublime... À la fin du Martyre de Saint Sébastien, Gabriele d'Anunzio évoque ainsi le retour de l'âme à son Origine :

    Je suis la goutte, l'étincelle, et le fétu...
    Je suis une âme, Seigneur,
    Une âme dans ton Sein !

             Que devient la goutte dans l'Océan ?

            Que devient l'étincelle dans la Lumière ?...

          "La Forme est Vide ; le Vide est Forme", dit le Sutra du Cœur de la Prajñā Pāramitā. Dans l'apparence (= la Forme) transparaît le Silence-Lumière (= le Vide) qui lui donne son aspect et la marque de son Sceau. Et lorsque la transparence est enfin trouvée, miroite le Rayonnant en toutes choses...

            Jésus disait :

    "Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là dans le secret."

    Matthieu 6,6.


        Mais qui est ce "Père" ? L'expression prête à confusion à cause de nos habitudes sociales ; "géniteur" pourrait sembler plus approprié puisqu'on évoque Celui qui nous a engendrés, non pas créés, mais ce mot est trop laid... Aujourd'hui, on utilise donc plutôt les termes d'Origine ou de Source pour désigner cette Présence lumineuse et tutélaire.

            C'est là, au cœur du Silence vibrant, dans le Secret de notre Cœur profond, qu'Il "se tient".

            Et que signifie "Instant" en première lecture, à l'éclairage de son étymologie latine ?  "In" = dans ; et "stare" = se tenir debout ("stans", participe présent).

            "L'In-stant", c'est Celui qui se tient là au-dedans, immobile.

     
            "L'IN-STANT SECRET" ce n'est donc ni une fraction de temps, ni même une portion d'éternité ; mais uniquement Lui, celui qui est là avant toute chose, au cœur de toute chose, et autour de qui tout gravite comme gravitent poussières ou étoiles, sans Le toucher, sans être autre que du vent, révélé par Sa Lumière.

              Je l'avais entrevu ici ; Il règne aujourd'hui sans mélange.

     

    Don d'Amour

     

     

            


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    BavardagesBavardages 

     

     

     

    Les gens se parlent, dans leur langage de gens ;

    Les animaux se parlent, dans leur langage d'animaux ;

    Les fourmis se parlent, dans leur langage de fourmis ;

    Les feuilles se parlent, dans leur langage de feuilles...

     

    Les voitures se parlent, dans leur langage de voitures ;

    Les maisons se parlent, dans leur langage de maisons... 

    Et tout cela fait un bavardage incessant, permanent,

    Et tout cela fait un bruit, une animation à n'en plus finir !

     

    Seul, mon Maître reste silencieux.

    Il se tait, il les regarde et il les aime.

     

     

    Bavardages

     

     


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  •         "La" Gayatri est la prière suprême, celle qui délivre.

              Sa répétition en sanscrit est considérée comme un mantra, c'est-à-dire comme une formule ayant par ses sonorités particulières une action subtile et transformatrice  sur notre être profond.

     

           Cependant, si aux Indes on a tendance à la débiter "bêtement" - comme nous débitons bêtement nos Pater et nos Ave dans nos églises ou nos lieux de pèlerinages d'ailleurs... c'est-à-dire trop vite pour nous pénétrer de leur sens - Deva Premal en offre une interprétation plus méditative qui laisse les mots résonner en nous.

           En voici le texte, puis le sens - inspiré par cette page.

     

    Oṃ bhūr bhuvaḥ svaḥa
    tát savitúr váreṇyaṃ
    bhárgo devásya dhīmahi
    dhíyo yónaḥ prachodáyāt

     

    Om                   :            Om      !
    Bhur                 :           Que du plan physique,
    Bhuvah            :            Sensible,
    Svaha              :            Intellectuel,


    Tat                   :            Jusqu’à « Lui »,
    Savitur            :             Soleil
    Varenyam      :             Adorable,


    Bhargo            :              Rayonnant de Grâce,
    Devasya          :              Divinité suprême,
    Dhimahi          :              Par la concentration


    Dhiyo              :             Notre conscience
    Yo Nah           :              Soit pénétrée,
    Prachodayat :              Envahie par Sa Lumière !

     

     

     

     

     


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          Quand on est engagé dans une voie méditative, tout peut devenir matière à enseignement. Le Maître est partout, il vous enseigne à travers n'importe quelle expérience. Il vous surprend par tel évènement inattendu, attendant malicieusement votre réaction ; et quand le cœur est bien ouvert, il vous parle à travers toutes circonstances.


            Ce matin, c'est ma nouvelle activité de "marche nordique" qui m'a encore une fois fourni matière à réflexion... En effet le sport est particulièrement indiqué pour stopper le mental et pourquoi pas, offrir une ouverture.

          N'ayant pas pris de photo, en voici une datant de mai 2006 (pour l'article publié ici) qui donne une idée de l'environnement dans lequel nous nous trouvions quoique la saison soit un peu différente.

     

    Issoudun, la rivière forcée


           Comme je l'avais fait remarquer la dernière fois, la particularité de cet exercice est que les bâtons doivent être utilisés en oblique, uniquement pour se propulser - et non pour s'appuyer dessus. Lorsqu'on avance un bras simultanément à la jambe opposée le bâton forme un angle d'environ 45° avec le sol de façon à ce qu'on en enfonce la pique au milieu de l'enjambée tandis que la main qui le tient est bien en avant du corps, et ensuite on le pousse vers l'arrière ce qui oblige à ouvrir la main et donc à le lâcher momentanément : c'est pourquoi il est nécessaire de l'attacher au poignet, bien haut et bien serré, pour pouvoir le ressaisir aussitôt. Le mouvement des bras est un simple balancier, coordonné avec celui des jambes. Et grâce à la petite pluie faible mais persistante qui apportait son humidité au bord de la rivière que nous suivions, les bâtons se fichaient sans peine dans le sol ce qui m'a permis d'affiner mon mouvement.

          Il était bien sûr important de travailler dans la souplesse et non de se focaliser sur "je dois faire ceci, je dois faire cela" - comme lorsqu'on médite - et le mouvement doit se couler de soi-même, se faire seul - de même que la méditation doit devenir un "état naturel méditatif"... Peut-être un souvenir de mon apprentissage du piano ? Je m'exerçai d'abord "mains séparées" : laissant traîner le bâton gauche je fis fonctionner ma main droite - "saisir" en tirant, "lâcher" en poussant, "saisir" en tirant, "lâcher" en poussant. Puis je fis l'inverse avec le bâton gauche en laissant libre le droit.

         C'est ainsi que petit à petit s'est installée dans mon esprit cette musique, ce rythme - ce mantra dirais-je presque :

    Saisir, lâcher, saisir, lâcher, saisir, lâcher, saisir, lâcher, saisir, lâcher ...

        Au rythme des pas cela devient entêtant et toutes les pensées s'effacent... sauf lorsque soudain m'apparaît la signification du symbole.

         C'est le rythme même de la vie ! La pulsation du cœur ! L'alternance du souffle !

    Les Moires


          C'est la réalité fondamentale de la Vie, ce mouvement qui donne naissance puis mort, qui crée puis défait à chaque instant - le mouvement des Moires, des Parques, des Nornes qui filent la destinée humaine dans les mythologies grecque, romaine et nordique, ou celui de Shiva qui fait tout apparaître et disparaître à chaque instant !

            Et lorsque j'ai remis les deux mains ensemble, quelle harmonie... Tandis que l'une saisissait l'autre lâchait et vice versa, sans cesse ; si bien qu'en scandant mon pas comme précédemment, je pouvais dire "saisir" alors que je lâchais en même temps, et "lâcher" alors que je saisissais en même temps. Tout se faisait ensemble dans un grand ballet circulaire : la vie, la mort, le début, la fin, la création, la destruction...

          Ne sommes-nous pas juste posés dans ce flux de la Vie comme des verrières  perméables pour juste voir, sentir, goûter, entendre ce qui nous traverse, ce qui passe sans cesse, encore et encore, sans jamais rien retenir ! "Saisir" c'est juste ce mouvement de perception immédiat ; "lâcher" c'est l'abandon, la reconnaissance que rien n'est mien, rien ne m'appartient, tout est rendu à la Source qui inlassablement, pulse la Vie.

            Un moment de grâce dont la fraîcheur régénère.

     

    Grâce

     


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  •     La lune atteint sa parfaite opposition au soleil dimanche matin à 6h24 (heure de Paris, 4h24 GMT), alors qu'elle sera située à 23°14 du signe du Bélier tandis que le soleil se trouvera à 23°14 du signe de la Balance.

          Tandis que comme toujours cet épisode de "Pleine Lune" entraîne en nous des débordements émotionnels et une agitation mentale, comme en dehors de nous des inondations et une agitation météorologique, son action s'applique ce mois-ci tout particulièrement à nos problèmes relationnels, sur lesquels qu'il nous sera loisible de travailler.

     

    Pleine lune


           En effet l'axe Bélier-Balance est l'axe relationnel par excellence, le Bélier, signe de début du printemps, marquant la volonté, l'affirmation de soi et la Balance, signe de début de l'automne, ouvrant l'ère de l'effacement de soi devant les autres, le souci d'un savoir-vivre social.

           Pierre Lassalle, astrologue et chercheur spirituel, a créé en 1990 l'astropsychique, une méthode de travail sur soi à base méditative dans laquelle on utilise les configurations astrales comme symboles de ce qui se passe en réalité à l'intérieur de soi. Outre un ensemble de techniques à base de "rêve éveillé" permettant d'analyser son propre thème natal un peu à la façon dont on analyse ses rêves dans la méthode jungienne, et de le faire évoluer en considérant les différents astres comme des archétypes avec lesquels le sujet interagit, il a aussi présenté des investigations intérieures possibles pour chaque Pleine Lune - sachant que si l'une d'elles se produit sur un point précis de votre thème natal elle a d'autant plus d'importance pour vous.

          Le travail préconisé, pour être utile, doit être effectué un peu avant le moment précis de l'apogée lunaire : c'est là que les forces en jeu seront les plus puissantes. C'est pourquoi je considère que le bon moment ce mois-ci est samedi, dans la soirée de préférence, plutôt que dimanche où la lune aura déjà entamé son déclin.

          Or, n'est-il pas étonnant que ce samedi soit précisément le jour choisi pour commémorer l'attentat de Nice ? Cette Pleine Lune est celle du Pardon... et de la Réconciliation.

    Réconciliation -sculpture de Josefina de Vasconcellos

     

       Pour ceux qui voudraient utiliser cette opportunité pour tenter de régler des problèmes relationnels dans leur propre vie, voici comment procéder.

    *

         Trouvez un moment et un endroit tranquille pour pouvoir vous mettre en méditation en toute sérénité. Ménagez-vous une petite heure, arrangez-vous pour pouvoir vous exprimer sans être entendu, utilisez si vous le souhaitez une musique douce pour vous envelopper dans son cocon et un encens pour apaiser votre cœur. Vous pouvez vous asseoir sur un coussin ou sur une chaise (voire un fauteuil) comme vous le préférez.

         Après avoir fermé les yeux, respirez profondément et détendez-vous longuement, jusqu'à sentir votre respiration s'effectuer tranquillement et librement dans votre cœur, au centre de votre poitrine, là où vous ressentez chaleur et joie.

         Quand vous vous sentez totalement centré et en paix, imaginez comme dans un rêve que la personne avec qui vous avez des difficultés relationnelles est en face de vous, prête à vous entendre lui exposer ce qui ne va pas entre vous.

          Sans sortir de votre état méditatif et notamment sans ouvrir les yeux, vous allez alors lui parler, et le plus efficace est d'essayer de le faire haute voix, car cela libérera les émotions que vous réprimez et peut même vous conduire à les exprimer totalement (en criant ou en pleurant...), ce qui vous soulagerait. Le processus se développe en trois étapes.

         1 - Commencez ainsi : « X [son nom], je te pardonne pour avoir [fait, dit...] ... » et prenez le temps, tout le temps nécessaire, pour détailler tout, absolument tout ce qui vous revient contre cette personne ; tous vos griefs doivent lui être exprimés, tour à tour, posément. Et n'oubliez pas de rester en contact avec vos émotions, n'en demeurez pas à un catalogue mental : votre souffrance doit transparaître, faites-la lui bien comprendre.
         Lorsque vous sentez que vous avez vidé votre cœur, vous lui dites en la "regardant" (mentalement) "dans les yeux" : « pour tout cela, je te pardonne et je te libère ». Ce second verbe est particulièrement puissant ; vous devez sentir cette libération à la fois en vous et dans celui que vous imaginez face à vous. Elle vous allège et vous remplit de joie tous deux.

          2 - Puis continuez ainsi : « À ton tour, pardonne-moi pour... » En effet, il est évident que vous allez trouver en vous des culpabilités ; rien n'est à sens unique, toute relation conflictuelle présente forcément des torts partagés et vous ne pourrez trouver la paix si vous demeurez dans la posture de la victime réclamant réparation. Réfléchissez donc profondément à vos torts éventuels, à vos maladresses, à vos omissions... et exprimez-les à haute voix comme précédemment, en restant proche de vos émotions et de vos ressentis.
         Quand vous sentez que vous avez tout dit, faites silence et imaginez-vous clairement, en écoutant de toutes vos oreilles, que votre vis-à-vis prononce à son tour cette formule magique : « Y [votre nom], je te pardonne et je te libère. » Sentez l'immense allégresse qui vous parcourt, le soulagement intense que cela provoque en vous. Riez si vous le voulez. Sautez et dansez en rêve avec votre partenaire, imaginez-vous sous une pluie de fleurs, ou sous une cascade rafraîchissante par un superbe soleil.


    Pardon

     

         3 - Enfin terminez ainsi (c'est le plus délicat) : « Et maintenant, Y [vous vous parlez à vous-même], je te pardonne pour avoir cru que X te faisait [ceci ou cela...]... pour avoir cru lui causer [tel ou tel tort...] ... etc. » Et vous reprenez les principaux points de vos différends comme s'il s'agissait de croyances de votre "moi" dont il vous est possible maintenant de vous libérer. Peu à peu, vous prenez conscience que tout cela n'était que rêve, que projections et que cela n'a jamais réellement existé. Et, prononçant les mots : « Pour tout cela, je te pardonne et je te libère...», vous les voyez se dissoudre tandis que la personne avec qui vous aviez cru ne pas vous entendre devient lumineuse et rayonnante comme votre propre reflet dans un miroir.

           En respirant largement, peu à peu vous revenez à vous-même, tranquillement et joyeusement.


         Ensuite, pour ancrer comme l'on dit l'issue positive de cette méditation, prenez encore un moment pour dessiner une image radieuse de votre "ami(e)", ou toute autre figure évoquant pour vous la joie de cette libération ; ou bien écrivez-lui une lettre de réconciliation que vous n'enverrez pas mais détruirez après l'avoir bien développée et relue.


    *


          Je pense que vous concevez combien ce travail peut être puissant, et j'espère qu'il pourra aider certains d'entre vous.

         En ce qui me concerne, il m'a déjà souvent aidée. Les résultats d'un tel travail psychique ne sont pas immédiats, sauf cas exceptionnels ; mais dès votre prochaine rencontre avec la personne incriminée efforcez-vous de rester neutre et observateur. Vous devriez peu à peu ressentir une évolution dans son comportement. Et il est important de prendre conscience du fait que s'il y a évolution, c'est tout simplement parce que vous-même ne renverrez plus le même signal à cette personne : parce qu'elle vous sentira différent - moins tendu peut-être, tout simplement moins "sur la défensive".

          Alors vous vous serez libéré d'un poids inutile, vous aurez enfin créé "du nouveau"...

     

    Journée d'automne

     
    À suivre ici 

     


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