•      Voici le dernier des trois articles commencés ici.

      Je disais que le "lâcher prise" fonctionnait, et il se montra efficace particulièrement cet après-midi lors de ma promenade avec mes deux chiens, où je n'ai pas du tout pris de photos.  

            Pour une fois je les ai totalement lâchés dans un petit bois, décidant de leur faire confiance mais gardant tout de même une laisse dans la main, pour le cas où.

     

    Mes deux chiens photographiés il y a quelque temps

     
      Ils ont été super mignons. Attendrissants. Et moi, attrapant chaud au soleil de plus en plus généreux, vers la fin j'ai enlevé mon pull. De retour à la voiture j'ai jeté celui-ci à l'intérieur avant d'attraper chaque toutou pour le mettre dans le coffre.

         C'est là qu'un vent de panique a soufflé : où était passée la laisse que j'avais gardée en mains tout le voyage ?? ... Elle n’était plus ni par terre, ni dans le coffre, ni dans mes poches ; et sur le siège avant je ne voyais que le pull que je venais de déposer.

        Réaction : comme je suis toujours dans un film, il n’y a aucune inquiétude à se faire. Le scénario ne m’appartient pas et le réalisateur a certainement ses raisons. Il n'y a qu'à retourner là où j'ai enlevé mon pull. Cela prolongera ma promenade agréablement.

        Mais je me trompe un peu sur l'endroit où je suis passée ; je tourne plusieurs fois autour du talus abrupt que j’ai gravi en retirant le vêtement, sans rien trouver. C'est donc que je ne l'ai pas perdue à cette occasion... Or je ne me souviens de rien ! Il me semble l'avoir toujours tenue en mains !! 

       Je décide donc de refaire toute la promenade en sens inverse.
      Mais là je m’interroge : pourquoi perdre sans cesse des choses en ce moment ? Et pourquoi vouloir à toute force les récupérer ? Doit-on réellement revenir sur ses pas ? Chercher à se corriger ?

        Des réponses me viennent : j’ai tissé un réseau de devoirs ; ces chiens me sont confiés, la personne à qui ils appartiennent tient à sa laisse.

        Oui, mais rien ne m’empêche de rentrer et d’en racheter une en passant ! Quel est le scénario exact prévu pour ce film ? Je croyais qu’il ne m’intéressait pas ! Mais c’est le plaisir de prolonger cette promenade, bien sûr… Et je n'ose m'avouer que cela m'intrigue terriblement.

        Je le fais au pas de course, sans me tromper cette fois ; mais je suis de plus en plus ahurie de ne pas retrouver cet objet pourtant volumineux.

         Nouvelle question : y a-t-il quelque chose à comprendre ? S’agit-il d’une liberté retrouvée, puisque j'ai perdu un objet servant à maintenir en captivité ? Qui était attaché ? Était-ce moi ?!

        Petit à petit je reviens à ma voiture, et force m’est de constater que cette fois encore (ce n’est pas la première) l’objet égaré demeure introuvable. Cela pourrait être un constat d’échec mais je m’interdis tout sentiment, puisqu’il s’agit d’un film, et qui plus est, que le réalisateur a forcément prévu une fin qui m’échappe.

        Un soupçon me vient en approchant de mon véhicule... Elle est sûrement là, je ne peux que l’avoir lâchée en approchant ou en ouvrant les portes !

        Le chiens m’accueillent avec reconnaissance. Et quand je déverrouille ma portière, que vois-je ?

        La petite laisse est là, sur le siège avant ; tandis que le pull, dans lequel elle était restée enroulée, vient de tomber à terre.

     

    Promenades : 3 - La laisse perdue

     
        C’est comme l’éléphant que l’on cherche dans la jungle et qui est à la maison...
     (voir ici

     


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  • Nature morte  aux Roses de Dominic Rozier

     

         Je ne fleurirai pas de roses tranchées l'outil parfait d'éternel enfantement que sont les mères.

     
        Transmetteuses de la vie elles sont la chaîne infinie du désir de se renouveler et de se perpétuer.

     
       Telles des poupées gigognes, elles  s’engendrent l’une l’autre sans fin.

     
        Boucle après boucle, elles dessinent la toile factice tissée par Maya sur l’Univers.


        Pensée après pensée, elles perpétuent l’apparence du monde.


        Puissent-elles, telles des pointes de dunes, se fondre dans le désert à perte de vue !


       Puissent-elles, telles des crêtes de vagues, laisser place à l’Unique Océan, immuable et tranquille, parfaite Plénitude !

     

     

    Océan

     


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