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         Vous avez entendu parler de la loi du karma ?

         Toute action entraîne une réaction. Et même une série de réactions en chaîne. Qui peut à terme créer "toute une histoire".     

     

      Vous pouvez l'expérimenter et comprendre aussi que toutes vos pensées entraînent elles-mêmes des effets, car tout acte que vous entreprenez a d'abord été conçu dans votre esprit et demeure donc le fruit de votre pensée.

          Par exemple, vous effleurez "par erreur" le talon de votre fer à repasser (mais il n'y a pas de hasard) : vous vous êtes donc brûlé ; vous ressentez alors la brûlure (mais vous ne l'avez pas sentie tout de suite, pourquoi ? Parce qu'il faut d'abord que cela devienne une pensée) ; vous criez ; vous allez mettre votre main sous l'eau froide ; vous cherchez un baume apaisant ; votre main rougit ; vous constatez la lésion ; cela fait une cloque ; cela pèle ; cela vous fait mal ; vous mettez un pansement ; puis cela gratte ; cela guérit ; puis il n'y a plus rien.

        Déjà, pour une petite chose comme ça, il y a beaucoup de conséquences... et cela dure plusieurs jours !

        Autre possibilité. Vous vous réveillez un matin du mauvais pied : il fait gris et il pleut ; vous grognez et la personne qui partage votre vie est mécontente et vous en fait le reproche ; vous sortez et trouvez les automobilistes peu complaisants ; les feux passent au rouge ; il  y a des embouteillages ; tout vous paraît bouché ; vous pensez que "c'est une mauvaise journée"... Et puis ça passe. Mais vous pourriez aussi avoir un accrochage en voiture ; ou vous disputer vraiment avec votre conjoint ; cela dépend du degré de tristesse de votre pensée initiale. Quand on est énervé la quantité de réactions négatives possibles est incroyable.

       Revenons à plus simple. Vous vous engagez dans une association : on  vous accueille avec gratitude ; on vous donne des tâches ; vous entrez dans l'engrenage... Il faut faire des permanences ; il faut aller ici, puis là ; et plus vous en faites, plus on vous en demande ; et plus cela va, plus vous en avez assez, mais vous ne savez plus comment vous en sortir ; il va falloir apprendre à dire non... Vous faites des efforts ; vous lâchez un peu mais pas tout ; vous demandez que l'on vous excuse mais on vous "court après" ; vous pensez que vous ne vous en sortirez jamais... Et puis pourtant un jour c'est fini ! Vous ne savez même pas comment vous avez fait, il n'y a plus rien. 

        Vous achetez une voiture ; ce n'est pas une pensée, c'est une action. Cependant, avant d'agir vous avez conçu ce projet, ce projet a abouti, donc rien ne prouve que vous n'avez pas tout créé : le vendeur et la voiture avec. Donc, maintenant vous avez une voiture ; elle vous sert quelque temps ; plusieurs années... Puis elle a des problèmes ; vous la soignez ; mais un jour, pof ! elle disparaît. Soit elle a une panne irréparable ; soit un accident la défigure de façon rédhibitoire ; soit vous en êtes fatigué et vous en voulez une autre. Alors vous la rayez de la carte, et vous en cherchez une autre. Vous passez à une autre idée, un autre univers, une autre histoire...

        Et c'est ainsi que, de pensée en pensée, d'action en action, vous créez toute votre vie avec toutes les réactions qui s'ensuivent.

       C'est exactement comme lorsque, dans un jeu de billard électronique, vous lancez une boule avec la tirette de droite, puis essayez de la piloter de votre mieux en poussant le billard dans tous les sens, mais la voyez ricocher puis ricocher encore, filant dans les zones les plus ignorées en créant des réactions de plus en plus complexes si bien qu'au bout du compte vous n'êtes plus du tout conscient d'en être à l'origine, jusqu'à soudain vous échapper et flop ! tomber dans le néant. 

           Mais sans même le savoir, avant même d'en avoir pris conscience, vous avez déjà tiré la boule suivante.

        

     


         ... Sur cette note humoristique, voici donc comment j'analyse mes pensées, schématiquement :

    Ssssssbling ! geling, geling, dreling, dreling, klingeling geling, trilili, trilili, triiililili, gling geling gling, klang klang, pouf, paf, ploc.

          Et :   dzzing ! la suivante !

     

          Et c'est comme ça depuis toujours : imaginez, quand vous étiez petit, vous vous êtes défini comme une certaine personnalité, avec certains souhaits et certaines capacités, et toute votre vie s'en est découlée. Pas forcément comme vous le souhaitiez, car il y a les pensées inconscientes, c'est pour cela que la psychanalyse existe ; mais en étudiant bien la question, on a compris que l'on était toujours l'auteur de son "scénario de vie".

         Mais alors... qui dit "loi du karma"... dit aussi "réincarnation" ? Et dans ce cas, c'est votre pensée qui vous a reconduit dans cette vie depuis la précédente ? Et vous êtes alors au-delà de celui que vous pensez être aujourd'hui ! Votre pensée préexiste à votre vie actuelle, et donc vous dépasse ; et vous êtes donc en train de préparer les graines d'une autre vie ultérieure !

         Ce qui veut dire... que depuis le big bang, qui est lui même une grosse bille lancée dans un billard énorme, tout est action-réaction, et tout est le produit de votre pensée  !!

     

    Billard et fugues(Ci-dessus, l'instant zéro ou la singularité initiale, image tirée du site de Hubert Reeves ici)

     

            Mais si le monde est le produit de ma pensée, alors c'est mon mental qui estDieu ? Et dans ce cas, comme le reconnaît en riant Shri Ranjit Maharaj, maître del'Advaïta Vedanta lui-même disciple de Siddharameshvar Maharaj :
     

       " Qu'est devenu Dieu maintenant, le savez-vous ? Inversez les lettres et vous voyez qu'il s'est transformé en chien (il parlait en anglais lors de cet entretien réalisé aux USA, ce qui donne GOD = DOG). Que fait le chien ? Langue pendante, il convoite et poursuit les choses inlassablement. Vous en tant que conscience, vous en voulez toujours plus... "

    (Je ne parle que de vous, Entretiens avec Ranjit Maharaj,
    Les Deux Océans, Paris 2014)

     

     

           Alors, dans cette course éternelle à une satisfaction sans cesse refusée ou incomplète, il y a parfois des "ratages".... Exactement ce que Daniel appelle des Grains de Sable : c'est-à-dire quelque chose qui coince et qui empêche l'engrenage de se dérouler comme prévu.

          C'est une surprise subite ; parfois bonne, parfois mauvaise, mais jamais anodine. En effet ces événements dérangeants et inattendus sont l'irruption de l'irrationnel dans notre vie : chargés de messages, de plus en plus véhéments si vous ne les décryptez pas, ils viennent vous rappeler qui vous êtes, et vous exhortent à ne pas vous fourvoyer éternellement.

         Au milieu de la jungle de vos pensées mécaniques esclaves du monde qu'elles ont créé, votre Moi supérieur se rappelle à vous, par intermittences.

     

          Connaissez-vous le film "Alice ou la dernière fugue" de Claude Chabrol ? (Vous le trouvez ici, intégralement, sur youtube et je vous invite vivement à le visionner si vous en avez le temps !).

          Un film extraordinaire pour illustrer ce propos... En effet Alice, dont le nom a été choisi à dessein en relation avec l'héroïne de Lewis Carroll, vit sa dernière fugue car en fuyant la maison qu'elle partage avec son mari au soir d'une dispute, elle manque un virage en pleine nuit et va s'écraser contre un arbre. Le problème est qu'elle ne sait pas qu'elle est morte, et qu'elle se voit sortir de son véhicule accidenté et sonner à la porte d'une villa où elle demande assistance pour la nuit. Elle y est gentiment reçue par des messieurs dont elle ignore qu'ils sont des "démons" ; fort bienveillants du reste, ils déclinent bien sûr toute possibilité de téléphoner à des proches ou à une assurance quelle qu'elle soit et Alice doit se résoudre à attendre sur place l'évolution de sa situation.

     

    Billard et fugues

     

           Malgré une atmosphère ambiguë, qui joue sur le rapprochement incongru de cette jeune femme très séduisante avec deux hommes assez âgés et n'appartient qu'aux fantasmes de Claude Chabrol, on assiste de façon captivante à l'errance de l'héroïne à travers ses propres pensées... Cherchant à fuir ces lieux, elle trouve toujours un mur qui l'en empêche ; reprenant sa voiture miraculeusement réparée, elle tourne et tourne désespérément dans le secteur pour toujours revenir au même endroit, devant la grille de la villa où l'attendent ses hôtes.

          Et chaque nuit, à l'heure précise où son accident s'est produit, tout se met à bouger autour d'elle ; des bruits étranges retentissent et elle se sent attirée, comme aspirée vers un mystérieux sous-sol qui l'effraie ... Durant la troisième nuit elle se résoudra enfin à céder à cet appel impérieux vers l'au-delà qui lui est destiné.

       Ce film trace avec un art consommé le fonctionnement de la conscience et nous montre symboliquement comment une faille dans les rouages ordinaires de notre vie illusoire va nous permettre de prendre conscience enfin de la Réalité.

     


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  •       Depuis hier, nous avons atteint le solstice d'hiver : la période de l'année où, sous nos latitudes, les nuits sont les plus longues... Comme en été avec la nuit de la Saint-Jean, la nuit du 24 au 25 décembre marquera le moment où la tendance va commencer à s'inverser, c'est-à-dire où le soleil va lentement reprendre du temps sur la nuit.

     

    Dakini-la Roue du Temps
    Carte du tarot des Dakinis, de Penny Slinger et Nik Douglas

     

          C'est un moment à ne pas manquer ; alors qu'une fête païenne avait déjà lieu à cette période (les Saturnales) et que les Francs Maçons soulignent à juste titre que la Saint-Jean d'hiver est de même importance que la Saint-Jean d'été, les chrétiens ont donc décidé d'y insérer la naissance du Sauveur (alors que Jésus est certainement né au printemps, les bergers étant selon les Écritures dehors avec leurs troupeaux).

         Pourquoi ? Parce que le Christ est la Lumière du Monde et que précisément à partir du 25 décembre la lumière commence à revenir parmi nous, éclairant chaque jour quelques minutes de plus. Or on sait combien les symboles sont essentiels à l'éveil de notre Âme.

          Ainsi, au cœur de la nuit profonde (comme on aime à le chanter dans les Noëls populaires), une "étoile" a surgi ; dans la terre obscure (message des Saturnales antiques) une "graine" a germé... Le message est très puissant.

          Mais, en résonance avec la belle carte du Tarot des secrètes Dakinis reproduite ci-dessus, "la Roue du Temps" (qui avec son numéro 10 marque sa relation avec l'arcane "La Roue du Fortune" du Tarot de Marseille), je voudrais souligner le principe de "l'heure qui sonne". C'est une notion importante dans plusieurs textes d'orientation spirituelle de ma connaissance. Tout d'abord c'est un thème récurrent dans le Parsifal de Richard Wagner, dans lequel on entend par deux fois « Die Zeit ist da » puis « die Stund' ist da », littéralement « le moment est venu », et « l'heure est venue », exprimé de façon relativement solennelle : la première fois c'est le magicien diabolique Klingsor qui prononce ces mots au moment où le jeune héros arrive dans son domaine pour y être tenté ; et la deuxième fois, c'est le vieux serviteur du Graal Gurnemanz qui l'affirme au moment où Parsifal, vainqueur de la tentation et oint de sa main, entend sonner la cloche de l'abbaye et va pouvoir reprendre la charge de prêtre du Saint Graal.
          Par ailleurs, dans son vaste poème symphonique pour récitant et orchestre La journée de l'existence, Ivan Wyschnegradsky, évoquant les douleurs et les peines de l'âme traversant le monde jusqu'à émerger dans la pleine "conscience de Brahma", répète plusieurs fois : « L'heure a sonné ; encore un cercle s'est refermé ».

          Cette "heure solennelle" proclamée dans le célèbre "Minuit, Chrétiens" a donc de quoi nous alerter, et voici les réflexions qu'elle m'inspire aujourd'hui.

     

        De quelle heure parle-t-on ?

     

          Qu'est-ce que "minuit" ?

           Non seulement, c'est le milieu de la nuit et en l'occurrence le nadir de la nuit la plus profonde de l'année ; mais c'est le point de bascule entre la fin d'une journée et le début d'une autre, moment où les deux aiguilles de l'horloge, confondues en une seule, atteignent le temps zéro. L'insterstice entre deux espaces de temps, le non-moment ou non-temps par excellence !
          Un flash insaisissable qui rappelle de façon étonnante les quelques minutes de soubresauts incontrôlés secouant Alice dans ses éclairs de conscience évoqués par Chabrol dans le film dont je parlais hier sur l'autre blog...

         "Minuit" serait une sorte de "passage secret" pour l'esprit vers le monde de la Lumière ! Le lieu de l'intimité la plus profonde, là où en vérité naît l'Enfant Divin, le "fruit de nos entrailles".

          Pour terminer, je ne saurais que citer Angelus Silesius... 
          Grâce à ce site je pourrai vous en proposer plusieurs extraits, traduits par Marcel Brion.

    «    Va là où tu ne peux aller, regarde là où tu ne vois pas, écoute ce qui ne retentit ni ne résonne. Tu es là où Dieu parle.

        Je suis moi-même l’éternité quand j’abandonne le temps et que je résume moi-même en Dieu, et Dieu en moi.

        Dieu est tellement au-dessus de tout ce qu’on peut dire que c’est en te taisant que tu le pries le mieux.

          L’amour est la pierre philosophale, elle sépare l’or de la boue, elle fait du néant l’Éant.

           En Dieu on ne connaît rien. Il est un unique UN. Ce qu’on connaît en lui, il faut l’être soi-même.

         Homme, deviens essentiel ; quand le monde disparaîtra, l’accident tombera, l’essence restera.

          Sois pauvre ; le Saint ne possède rien ici-bas, que ce qu’il possède contre son gré, le corps de la mortalité.

            Quand le Christ serait né mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas en toi, tu es perdu pour l’éternité.  »

           


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     Je vous souhaite un très Joyeux Noël ! 

     

    Joyeux Noël

     


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    Le Petit Roi de Gloire 

     

     

    Pierre levée de l'abîme
    Dionysos Osiris Orphée
    Le Christ se multiplie à l'infini

    Rayon lancé des hauteurs sublimes
    Jusqu'aux tréfonds de l'ombre
    Il naît inonde et réunit


    Ô Petit Roi de Gloire
    Tes voies sont douces
    Et tes chemins sont merveilleux 

    Berger de la montagne
    Roi des contrées lointaines
    J'ai porté mes trésors jusqu'à ton nid de paille
    Et cherché Ta Demeure
    Au creux de l'invisible

    De rêve en rêve
    Courant sur les nuages
    J'ai compté les étoiles
    Qui me sautaient aux yeux comme des papillons 
    Toutes plus éclatantes
    Plus belles et plus chères 

    Mais Petit Prince
    Elles ne sont pas Toi
    Elles sont Ta couronne


    J'ai poursuivi ma route
    Et chaque vêtement tour à tour endossé
    Me conduisait vers Toi

    Chaque puits du désert portait Ta ressemblance
    Chaque image était signe
    Et Ton Cœur englouti sous une croûte obscure
    Aspirait mes pensées absorbait ma substance
    Emportait la poussière accrochée à mes flancs

    Aujourd’hui me voici
    Déposée devant Toi
    Suis-je souffle ou senteur
    Vestige ou souvenir
    Absence ou ignorance

    Au creux de ton sommeil
    J’ai trouvé le repos

     

     


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    Tarot des Dakinis-29-Self preservation

     

     

    Colonne
    Tu pleures par mille points
    Et tes larmes s’évadent glissant à l’infini
    Formant fleuves rivières
    Mondes et lumières


    Et je me suis perdue parmi les papillons
    Qui volent et les senteurs
    Des fleurs


    Colonne
    Statue-fontaine
    Je presse ton nez tes yeux
    Pour empêcher l’eau de couler


    Tarot des Dakinis-33-Eternal Life



    Colonne
    Fontaine
    Tu t’épanches et tu saignes
    Et tu te perds dans l’infini
    Tu fonds en un lac bondissant
    Miroitant éclatant de reflets multiples
    Infiniment divers


    Mais je t’en prie ne pleure plus
    Retiens ce fleuve chaud qui coule de ton sein
    Malgré toi


    Mère trop aimante
    Tu as oublié d’Être
    Ton cœur palpite au rythme de son effusion
    Comme une tourterelle effrayée
    Rassure-le de tes mains
    Et panse ses blessures


    Tarot des Dakinis-43-Mont Meru center of the universe




    Redeviens la Colonne
    Sois la cime enneigée
    Qui règne dans le Ciel


    L’impassible altitude
    Où le gel transparent se fait pur Diamant


    Et quand ton cœur s’oublie
    Quand se ferment tes yeux

    Sphinx Pilier
    Originel


     

    Colonne de Cristal-Martine Maillard

     

     

     


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