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          Je répare les vieux articles, alors pourquoi ne pas vous les redonner à ce jour, même si à l'origine celui-ci a été écrit en avril ?

     

     
     
    Prom'nons-nous au jardin
    Quand les p'tits canards y sont...


    canards1.jpg

     
    Conciliabule en privé :
    - "Pardon, mademoiselle, voudriez-vous m'épouser ?
    - Hum, hum ; lequel choisir ?"
     

    canards2.jpg


        -  Vite, les enfants, allons au marché pendant que Papa est parti au travail.

     

    Sourire en coin...

     

    -  C'est l'heure du bain ! À l'eau les petits !

     

    Sourire en coin...

     
     
    -  Allons les enfants ! N'ayez pas peur ! Papy vous regarde... !


        Pour illustrer cette aimable chronique du jardin au printemps, voici une ravissante musique, qui n'est que le début de la 3e symphonie pour cordes de Jean Rivier, compositeur méconnu du 20e siècle...


    Sourire en coin...
    Jean Rivier (1896-1987)


     
     

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       L'hiver approche, la nuit descend... Rêvons au coin du feu au son de musiques chaleureuses. Voici le souvenir d'un concert donné dans un château. Il y avait un violoncelle et un piano (deux dames), et elles jouaient successivement la sonate de Chopin et celle de Rachmaninoff.  

         (Poème déjà publié en 2005)

     

     
    1 - Prélude

    Sous le scintillement diffus des projecteurs,
    Les instruments au loin resplendissent dans l'ombre...
    Le piano ténébreux comme un miroir obscur
    Ressemble à un félin faiblement assoupi ;
    Près de lui est couché l'élégant violoncelle,
    La nuque renversée comme un enfant rêveur...

    2 - Sonate

    Le piano gronde
    Au fond d'un gouffre de splendeur,
    Tandis que monte, intermittente,
    La plainte âpre du violoncelle...
    Puis c'est un lac profond à nos regards noyés,
    Sur lequel vient glisser en volutes d'espace
    Le chant sonore et grave d'un adolescent...
    Par questions et réponses, ils luttent un instant,
    Puis s'estompent en mourant, comme repris par l'ombre.
    Leurs voix s'enlacent encore
    Au-dessus de nos têtes,
    Flamboyant caducée
    Au ciel imaginaire...

    3 - Postlude

    Le rêve chaud vibre dans l'air,
    Comme une chevelure ondulante et soyeuse
    Jetant à profusion
    Ses flammèches fluides...
    La vision arrêtée
    Fige les cœurs en suspension,
    Le souffle sur les lèvres,
    L'âme prête à jaillir...
    Mais le torrent subit des applaudissements
    Brise soudain l'extase
    De cette nuit d'été.

     
     
      
    Et pour illustrer, voici un merveilleux enregistrement du troisième mouvement de cette sonate de Rachmaninoff trouvé sur Youtube (les autres y figurent aussi), par le violoncelliste israëlien Amit Peled, accompagné du pianiste espagnol Daniel del Pino (enregistrement de décembre 2004). 
      
     
    J'avoue que je tiens ce mouvement lent pour un des sommets de la musique pour violoncelle, et qu'il m'avait laissé une impression impérissable.
     

     
     

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  •      Le poème ci-après fait allusion à trois autres textes. Deux poèmes que j'ai déjà écrits et qui figurent sur ce blog (Autrefois et Au seuil du silence), et un de Théophile Gautier (Lamento) mis en musique par Hector Berlioz (Au cimetière), dans l'optique du rassemblement des éléments dispersés que j'évoquais dans l'article précédent De quelles Amériques

     

    Un chant

     

     

    Autrefois
    le Souffle était Lumière
    et le Vent était Vie

     

    Et tandis qu’une à une j’effaçais tes blessures
    allumant des étoiles plus claires que le Jour

     

    Je percevais ce chant
    si profond et si doux
    si grave et si puissant
    que je l’entends encore monter comme la mer

     

    Des profondeurs il pleure
    telle une voix amie
    trop oubliée perdue
    La voix de la colombe affligée sur son if

     

    Des lointains il m’appelle
    emportant mes pensées évadées du silence
    et levant l’inouï voile de l’innocence  

     

    Rumeur d’une autre vie
    charme de l’ineffable

     

    Un chant
     
     
     

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  •     Après Paris l'été, voyons Paris l'hiver ! Hier il pleuvait bien, quand j'ai remonté à pied de la Gare d'Austerlitz à celle de Lyon, puis de la gare de Lyon à la Bastille, puis de la Bastille à l'Hôtel de Ville... En été, je passais par les quais et par Notre-Dame ; en hiver, je passe par la rue Saint-Antoine et la rue de Lyon. 

     

    Paris sous la pluie et la nuit

        Complètement trempée, ayant marché sous la pluie depuis la gare d'Austerlitz avec une capuche que le vent rabattait sans cesse, j'entrai prendre un café dans cette brasserie face au métro Saint-Paul.

    Paris sous la pluie et la nuit

        Je ne m'attendais pas à un décor aussi chic, tout en carrelages avec de jolis meubles en bois brut ! Mais les photos, prises du téléphone portable sont un peu floues.

    Paris sous la pluie et la nuit

        La date du jour apparaît nettement au comptoir, dont les lumières sont chaleureuses par ce temps misérable.

    Paris sous la pluie et la nuit

         Il y a même des annonces à même les murs, mais en anglais s'il vous plaît ; et vous pouvez constater aux prises murales qu'en plus (je devais le remarquer bientôt) le bar accueille les internautes en quête de Wifi.

    Paris sous la pluie et la nuit

         Mais c'est très vite qu'est tombée la nuit. Voici une fontaine de cette même place.

    Paris sous la pluie et la nuit

       Puis un manège, qui montre que tout s'éclaire la nuit finalement, rendant la ville plus souriante qu'en plein jour !

    Paris sous la pluie et la nuit

          Tout près, l'hôtel de Sully que j'avais à peine remarqué à l'aller.

    Paris sous la pluie et la nuit

        La place de la Bastille est une féerie pour les yeux à cause de sa fête foraine.

    Paris sous la pluie et la nuit

         De loin, l'Opéra-Bastille.

    Paris sous la pluie et la nuit

          La colonne de la Bastille ressort mieux que jamais !

    Paris sous la pluie et la nuit

         De plus près, le grand balancier tournant de la foire, qui change sans cesse de couleur.

    Paris sous la pluie et la nuit

        Et le wagon rose qui glisse et tourne, ici en position haute.

    Paris sous la pluie et la nuit

         Enfin l'Opéra Bastille, de plus près.

    Paris sous la pluie et la nuit

     
      Et pour finir, "ma belle" gare de Lyon, car je l'ai empruntée régulièrement toute ma jeunesse, et même lorsque j'avais deux ans avec mes parents qui n'avaient pas encore de voiture et me conduisaient chez leurs propres parents !

         Si tout est changé, quelque chose cependant demeure.

     

     


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  • « À chaque instant, il se passe quelque chose aux Galeries Lafayette »

     

     

       Lorsque j'habitais Paris du côté de la Gare Saint Lazare et me baladais dans les grands magasins, j'entendais sans cesse ces mots, répétés dans un haut-parleur toutes les dix minutes.

         Cette formule me revient en tête, aujourd'hui que je suis en quête de la Réalité, de celle qui efface l'Illusion.  

         Et peut-être d'ailleurs ne me "revient-elle" pas ? Peut-être l'ai-je tout simplement créée à l'instant même, avec toute la prétendue existence qui l'accompagne : des Galeries "Farfadettes", des souvenirs, un monde, une identité, une histoire et une localisation... En effet, qui me prouve que je ne viens pas de tout créer maintenant ?

         ... Et d'ailleurs lorsque je passe au paragraphe suivant qui me dit, de plus, que je ne suis pas déjà entrée dans un autre monde ? Un tout autre monde que j'ai à nouveau imaginé totalement et qui ne ressemble en rien au précédent désormais effacé, avec toute son histoire, tous ses souvenirs, tout son environnement et toutes ses connaissances ?...

     

     

    "Je pense, donc j'essuie".

         Voici une idée amusante qui me passe par la tête : mon mental est un essuie-glaces... Au fur et à mesure une pensée remplace une autre pensée, et comme le balai de l'essuie-glaces, mon esprit me fait passer d'un monde à l'autre à travers la vitre de l'illusion. Chaque pensée chassant l'autre, tout se renouvelle sans cesse. Et certains iront prétendre qu'ils peuvent trouver la Réalité dans le moment présent ? Mais saperlipopette ! Le but n'est pas de changer de vision, mais de dissiper le brouillard ! Ce n'est donc pas dans l'instant que la Réalité peut être perçue, mais en dehors ! En arrêtant l'essuie-glaces, le balancier des pensées.

         

          À chaque instant, c'est à dire constamment, je crée et je recrée, je m'envoie des données virtuelles qui me donnent l'impression qu'il "se passe quelque chose" dans mes Galeries perso, mon vaste théâtre intime. Et je m'y promène, comme en visite - mais sans le savoir. 

           Comme le disait Apollinaire au début de sa comédie burlesque "Les Mamelles de Tirésias" (mise en musique par Francis Poulenc, ici, de 3'50 à 4'40) :  

     

     

    "  Son univers est sa pièce,
       A l'intérieur de laquelle il est le dieu créateur 
       Qui dispose à son gré
       Les sons, les gestes, les couleurs
       Pour faire surgir la vie même dans toute sa vérité !
       Car la pièce doit être un univers complet
       Avec son créateur...  "

    (Guillaume Apollinaire - Les Mamelles de Tirésias,
    dans la version retenue par Poulenc -
    Prologue : monologue du Directeur du Théâtre).

     


         L'auteur, le dieu créateur, c'est moi, c'est le "je"... 

       Ce n'est ni le "directeur du théâtre" sensé proférer ces mots, ni Apollinaire sensé les avoir écrits, et la pièce n'est même pas cette comédie burlesque observée sur une scène ; c'est le monde tel que je le crée à l'instant, avec moi et ma vie dedans, avec tout ce que je connais et porte dans ma pensée maintenant (famille, amis, savoir...)

        Mais alors, comment quitter la pièce ? Comment retirer l'habit du comédien et sortir de la scène ?

        L'habit, c'est la "persona"  des Romains : le vêtement qui me donne une identité, une histoire et l'univers dans lequel j'évolue. Donc il n'est même pas nécessaire de quitter la scène, un seul effort est requis : celui de comprendre que ce que je crois être mon identité et mon histoire sont pure imagination.

         Inutile de saluer : il n'y a pas de spectateurs.

         Inutile d'enlever son masque et son costume : il n'y en a pas... ce n'était qu'un rêve.      

      

     

     


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