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Ce matin, j'ai vu le soleil poindre au sud-est pour la première fois depuis bien longtemps...
Les arbres sont entièrement dépouillés et le pigeon habitué des lieux y est encore perché.
Quelques minutes plus tard, plus de pigeon et grand soleil !
Je suis allée faire un tour dans la campagne.
À mon retour m'attendait une jolie vue sur l'église Saint-Cyr (à gauche), le beffroi (juste devant elle) et la Tour Blanche (à droite)... d'Issoudun bien sûr. L'ennui, c'étaient tous ces vieux poteaux électriques qui, sur cette vieille route très peu empruntée, n'avaient jamais été enlevés encore.
Chez moi, côté sud, fleurissait encore cette superbe rose...
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Quand, il y a un peu plus de deux ans, je me suis réveillée d'une longue torpeur - qui n'était en fait que le repos nécessaire après les efforts fournis précédemment - et que j'ai appelé de tout mon être une nouvelle nourriture spirituelle, j'ai rencontré "Un cours en miracles", ou plutôt certains de ses représentants : Gary Renard et François Bauer.Mais pourquoi écrire "Miracles" au pluriel ?
Quand il n'y a qu'un seul Miracle : la découverte queTout ce qui semble être n'est pas,
et que seul ce qui semble ne pas être, est !Après quelques lectures, je me suis donc intéressée à l'enseignement de ce "Cours en miracles", dont l'épaisseur en écriture m'a vite effrayée... Oui, les "Bibles" sont bonnes pour le début ; jeune, j'ai avalé des ouvrages à la pelle, j'ai étudié des livres et me suis inscrite à des formations, mais que cela m'a-t-il apporté ?
Des impressions fugaces de savoir récupéré, mais dont l'expression s'efface très rapidement pour ne laisser vivre que l'intime conviction.Selon la formule consacrée de Montaigne
"Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine ",
je n'en avais donc gardé qu'une très faible nourriture tandis que les "connaissances" avaient vite disparu ; et surtout, ce qui est expliqué par écrit ne nourrissant pas le cœur mais seulement l'esprit, j'avais eu besoin de maîtres vivants pour intégrer ces lectures.
Mais ce jour-là, à qui demander de l'aide par rapport à ces tonnes d'informations dont je ne savais que faire ? Certainement pas aux auteurs que j'avais lus, qui vivaient l'un aux Etats-Unis et l'autre en Suisse, et encore moins aux invisibles personnages présents derrière les sites consacrés à cet enseignement sur internet.
Par contre oui, j'avais la Vierge du Sacré-Coeur à Issoudun que je pouvais invoquer, et je ne manquai pas de le faire. Car on ne tombe pas sans le savoir en un tel endroit sans qu'il y ait à cela une raison cachée ! Depuis mon arrivée en cette ville Marie était mystérieusement devenue ma protectrice.
Ce que j'ignorais cependant c'est que, de même qu'à l'instant précis où j'avais appelé une nourriture celle-ci m'avait été accordée, de même dès que je me souciai d'un guide vivant, celui-ci fut présent dans ma vie à mon insu...
Ce n'est que longtemps après que je m'en suis aperçue : comme lorsque nous cheminons et ne découvrons le soleil sur nos têtes que quelques heures après son lever, car jusque là le paysage nous l'avait caché.
Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.…
Console-toi. Tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais déjà trouvé.
Il n'y a qu'un miracle, celui de retourner à la Source.
Comme si tout ce que nous avions vécu s'était aplati en une vaste nébuleuse semblable à un disque ne faisant que tourner en vain sur lui-même, et que nous découvrions soudain que nous en étions le centre.
Un point infime gravitant sur soi-même et se projetant à l'infini...
Mais dites ! Lorsqu'une étoile gravite si puissamment vers son centre ne devient-elle pas un Trou Noir ?
Et un trou noir, qu'est-ce donc sinon le point qui se retourne en lui-même pour se projeter vers l'Inconnu ?...
*
MAIS
me direz-vous
le Miracle, aujourd'hui, n'est-ce pas la libération de Serge Lazarevic ?
Vous rendez-vous compte ? Un captif libéré (et justement le "dernier"...), cela ne vous rappelle rien ?
Et ce nom de "Lazare" ?
Rappelons-nous ces vers sublimes qui achèvent le second Faust de Goethe et que Franz Liszt, dans sa Faust-Symphonie, puis Gustav Mahler, dans sa 8e Symphonie "des Mille" (qui est un hymne gigantesque à l'Esprit Saint venu régénérer le monde) ont voulu interpréter musicalement de façon solennelle :
Alles Vergängliche ist nur ein Gleichnis;
Das Unzulängliche, hier wird's Ereignis;
Das Unbeschreibliche, hier ist es getan;
Das Ewig weibliche zieht uns hinan.Traduction française (bien réfléchie et non copiée-collée) :
Tout ce qui passe n'est que symbole ;
Le déficient devient ici événement ;
L'indescriptible est ici accompli ;
L'éternel féminin nous tire vers le haut.... Et comme "over-blog" est devenu over-bloc et qu'on ne fait plus du tout ce que l'on veut : on ne rédige pas, on ne dispose pas à son gré, on n'héberge plus les fichiers que l'on souhaite, mais on agence maintenant des blocs préétablis et piochés là où ils se trouvent déjà comme dans un jeu de construction (on n'arrête pas le progrès !) voici pour illustrer cette citation le prodigieux finale de la symphonie précitée dans une vidéo de youtube et donc assortie de sa traduction japonaise (pourquoi pas ?) et placée par défaut... :
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La natation (quand on y est bien sûr tout à fait à l'aise) est un bon moyen pour lâcher prise.J'ai plus de mal avec la marche mais j'imagine qu'un bon coureur pourrait obtenir le même résultat durant son jogging.
En nageant, tu peux te relaxer complètement. T'abandonner. Alors il n'y a plus personne. Plus de nageur. Le corps effectue le strict minimum comme un automate qu'il est en fonction de l'énergie dont il dispose. Toi, tu es absent. Tu REPOSES.
Parfois tu vois les bulles que tu souffles devant toi et il te semble qu'elles sont l'illusion qui éclate et se dissout paisiblement. L'eau qui t'environne est l'enveloppe du rêve dont tu t'extrais peu à peu.
Tu n'es pas là, rien ne se passe, et lorsque tes bras s'écartent pour te conduire à respirer, tu songes à ces vers d'Agrippa d'Aubigné tant de fois rêvés et répétés :
Comme un nageur venant du profond de son plonge,
Tous sortent de la mort comme l'on sort d'un songe.Mais ce n'est pas "tous"; c'est "je" à cet instant, c'est toi.
Ne devons-nous pas aller vers la Vie ? N'est-ce pas ce qu'a promis le Christ Jésus ? Même si je m'endors dans cette onde où je ne nage plus, d'autres bras m'y portent, car la Vie est au-delà de la mort.
Noël approche, Noël qui rappelle que même au fond de la Nuit et jusqu'aux profondeurs de la croûte terrestre, jusque dans les entrailles d'une mère, la Vie Lumineuse est venue se nicher. Elle y a resplendi et elle y a été vue à des milliers de kilomètres à la ronde, à travers le temps et l'espace. Des bergers se sont inclinés devant elle, et des rois aussi porteurs de présents.
Et si vive était cette Lumière que rien n'a jamais pu l'éteindre, ni le massacre des Innocents et ni la Croix du déni.
A Pâques elle a ressurgi, comme on traverse la Mer Rouge pour sortir de captivité.
Or, ni Pâques ni Noël n'existent dans le temps. Si nous les avons inscrits dans le temps, c'est pour nous en souvenir, simplement.
Ce sont simplement de grandes Joies, de grandes Vérités.
Autrefois j'avais fait ce dessin, pour évoquer la naissance : Gaïa est une planète d'eau. Naître c'est plonger dans les profondeurs... L'eau ne peut que nous aider à nous en souvenir. Mais d'où venons-nous ?
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Voici un Logion tiré de l’Évangile de Thomas, avec le commentaire qu'en donne Jean-Yves Leloup.
Jésus disait :
Cherchez et vous trouverez
Mais ces choses
sur lesquelles vous m'interrogiez
et que je ne vous ai pas dites alors -
aujourd'hui il me plaît de vous les révéler
mais vous ne m'interrogez plus.Commentaire de Jean-Yves Leloup :
Instant après instant, il faut se tenir prêt et découvrir ce qui nous est révélé. Ce qui entretient en nous cette qualité d'attention et de disponibilité, c'est la quête.
" Chercher pour trouver. "
Le Graal peut apparaître au moment même où on cesse de le chercher.
La réponse nous est donnée au moment même où on a oublié la question.
Il est important de se rappeler que le mot "quête " est de la même famille que le verbe questionner... et d'oublier le galvaudage qui en a été fait par rapport au fait de récolter deci, delà, des choses matérielles !
Cependant, lorsque l'on s'est mis en quête et que l'on s'est totalement donné à celle-ci, il arrive un moment où les mots n'ont plus lieu d'être, car la question, c'est vous-même.
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Depuis quelque temps me revient en tête cette chanson.La première fois que je l'ai entendue, j'avais quelque 22 ans et faisais un stage de théâtre près d'Avignon, à Pâques.
On nous faisait tourner les bras comme des hélices sur la musique pour mieux respirer, et en effet dès que retentissaient les premières notes nous nous sentions "gonflés" comme au sens propre du mot grec : "enthousiasme" :
" Inspiration ou possession par le divin "
De quelles Amériques
En passant par quel Atlantique
En me tombant de quelle nue
Ce soir m'es-tu revenue ?
Ne m'en dis rien, ne parle pas,
Depuis le temps j'ai tant changé
Que je ne te reconnais pas.
Nous sommes là main dans la main
Comme si nous n'avions pas d'âge,
Tu ne reviens d'aucun voyage
Nous parlerons demain...
Regarde la rue, les enfants qui courent
Tu es revenue, les feuilles s'envolent
Là-bas dans la cour de la petite école.
Pour quelle histoire ancienne
Avais-je perdu ta mémoire
Et pour avoir eu quelle peine
Es-tu revenue ce soir ?
Ne m'en dis rien, ne parle pas
Tu reviens de loin sur tes pas ;
Si ton soleil était là-bas,
Ton ombre était restée ici
Faisant son nid dans le silence,
Tu étais là en ton absence
Et je vivais ainsi !
Regarde la rue, les arbres qui bougent,
Ce chaperon rouge qui a rendez-vous
Entre chien et loup. Oh ! tu es revenue !
A l'horloge arrêtée, quelle heure est-il ?
Je ne sais pas,
L'heure n'a plus jamais été,
Ne me demande surtout pas
Par quel passé je suis passé
Quand je pensais à autrefois
Au temps où tu étais à moi :
J'aurais voulu être à ma place.
Oh ! écoute le vent qui passe,
Je ne t'ai pas dit que je t'aime
Je t'aime tant, je t'aime...
Jean-Loup Dabadie (texte) - Jacques Datin (musique)À l'origine bien sûr ce texte évoque les retrouvailles d'amants qui veulent tracer un trait sur leurs errements et infidélités.
Mais ne ressent-on pas simultanément une impression de retrouvailles intérieures, comme s'il s'agissait d'une partie de soi qui s'était égarée aux antipodes et qu'enfin l'on réussissait à réintégrer à soi ? Surtout lorsqu'on est une femme et que la personne retrouvée est au féminin... !
Et dans ce cas, ne faut-il pas réellement tourner les bras comme des hélices pour couvrir en pensée l'immensité de ces distances, réelles ou imaginaires, mises entre soi et soi - entre ce qui est passé on ne sait comment ("l'heure n'a plus jamais été") et l'endroit où l'on s'est perdu on ne sait comment non plus ("dans quelles Amériques") ?
Qui est perdu, dans cette béance où l'ombre est cependant toujours présente ; et qui aime qui, sinon soi-même ?
Mais tandis que le vent passe, j'aimerais, oui, être à ma place...
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