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     Oui, les jonquilles montrent leur nez !

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    Mais le temps est encore bien hivernal...

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      Et le crépuscule bien tourmenté.

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      Annonce de vent !

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      D'ailleurs le voisin d'en face a fait tronçonner ses magnifiques sapins, par peur de les recevoir sur son toit ! Quelle misère... (voir ici)

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      Au loin je crois voir une chaîne de montagnes dont les neiges étincellent au couchant.

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      Plus le temps passe et plus le ciel est beau ! J'aimerais pouvoir monter à l'étage de ces maisons pour mieux voir.

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             Comme c'est étrange, cette longue frange de ciel bleu entre les nuées sombres et ourlées !

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      Derrière chez moi les maisons baignent dans une lumière fantomatique, qui est en fait projetée par les nuages incandescents.

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            Les voici, ces nuages !

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        Ou plutôt ceux-ci, vers le soleil ? Qu'on ne me dise pas que le printemps est proche !

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      Il y a quelques jours, des grues sont passées ; et elles n'allaient pas vers le nord, mais vers le SUD ! Auraient-elles soudain l'appréhension d'un refroidissement ?

     

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  •     J'aimerais savoir ce que vous pensez de ce poème, qui fait partie de ma ligne "mystique" - poèmes que je pense publier prochainement sous l'intitulé général "Regards", car il y en aura de différentes sources d'inspiration. Est-il trop long ? Trop bavard ? Amphigourique ? C'est ce que je redoute parfois... De toutes façons il sera sans nul doute le plus long texte du recueil, et serait placé au centre, ce qui n'est pas anodin.

     Orphee-jouant-devant-les-Thraces.jpgOrphée jouant devant les Thraces
    (Reproduction d'un vase ancien) 

     

     Il marchait depuis longtemps.
    Le vieillard lui avait indiqué chaque embûche,
    Chaque passage de sa route :
    Sur une pierre il avait laissé son manteau,
    Sur une autre il avait laissé son chapeau
    Et, voyageur infatigable,
    Là où tout autre eût été harassé,
    Il marchait dans ses sandales de cuir souple,
    Un linge simplement enroulé sur le corps,
    Au long d’une immense plaine empierrée
    Dont la poussière chaude volait jusqu’à son visage
    Au souffle des brises tournoyantes.

     Enfin il aperçut le bois sacré.
    Alors il s’agenouilla, rejeta ses mains en arrière,
    Et le visage levé, s’écria :
    « O Saint des Saints, je te prie !
    Ne m’interdis pas ici l’entrée de ta demeure ! »
    Ce disant il avait relevé ses deux mains
    Jusque devant son visage
    Et il priait avec ferveur.
     

    La brise chanta sur les feuillages
    Et il vit bruire les cimes des arbres
    Dont les branches doucement ployèrent,
    Danseuses à son regard ravi.
    Alors il baissa le front jusqu’à terre,
    Se releva
    Et entra.


    Comme une cathédrale
    Vibrait le bois autour de lui,
    Resplendissant de lumière émeraude.
    Les rais de soleil frappaient les troncs et le sentier,
    Alternant avec les taches sombres des feuillages.
    Quelle fraîcheur !
    Quelle extase !


    Il avait fermé les yeux pour mieux humer l’odeur des mousses,
    Pour mieux sentir à ses joues leur haleine…
    Il s’immobilisa, recueilli dans l’écoute :
    Une musique divine lui semblait emplir l’air,
    Émanée du cœur du bois.


    Les yeux clos il marcha
    Comme un aveugle,
    Guidé par le chant seul qui s’épanchait.
    Son cœur se serrait d’une émotion poignante.
    Quand elle lui devint intolérable
    Il eut peur et ouvrit les yeux.


    Devant lui se dessinait une petite grotte
    Coiffée d’un rocher gris,
    Tout enfouie sous la verdure
    Des pins, des bouleaux et des hêtres.


    Sur un autel de grès
    Était posée la Lyre,
    Flamboyante d’or et de pierreries,
    Aux sept cordes d’arc-en-ciel.


    Il tomba à genoux et pleura.
    Longtemps après, il releva la tête.
    « O Lyre divine,
    Murmura-t-il enfin,
    Tu es belle comme le monde !
    Belle comme un animal,
    Avec ton dos d’écailles
    Et tes cornes puissantes ;
    Belle comme cette forêt,
    Avec tes émeraudes et tes ors lumineux ;
    Belle comme la terre,
    Avec tes rubis et tes pierreries…
    Mais surtout, tu es belle comme l’espace,
    Belle comme l’univers,
    À cause de tes sept cordes
    Qui sont la résonance du Tout,
    La résonance même de l’Immensité !
    O Lyre parfaite,
    Saurai-je te comprendre assez ?
    Et connaîtrai-je la clef de chacune de tes notes,
    De chacune de tes puissances suprêmes ?
    Car tu es plus grande que moi-même,
    Tu contiens chaque vibration de mon être,
    Alors que moi, aveugle petit mortel sans racine,
    Je ne connais encore que la corde intermédiaire,
    Faible conscience uniforme : le mi…
    Je n’ose approcher de ta splendeur,
    Tant mon cœur est faible et petit ! »


    À son oreille, le mi vibra ;
    Au même instant il sentit en sa poitrine
    Une vibration semblable en écho.


    Alors il s’avança, pénétra sous la voûte,
    S’inclina devant l’autel,
    Et il prit l’instrument dans ses bras,
    Doucement,
    Comme on prend un enfant
    Très fragile.
    Oh ! Comme elle était lourde !
    Et pourtant si délicate,
    Si exactement adaptée à ses membres…


    « O Lyre divine,
    Promit-il ;
    Je te ferai chanter ! »
    Or, cependant qu’il prononçait ces mots
    En serrant les paupières sur son désir parfait,
    Une seconde corde résonna à son tour :
    À la quinte supérieure, le si.


    Il s’assit sur une pierre
    En laissant reposer le royal instrument
    Sur ses genoux et son épaule.
    Comme elle était légère !
    Remarqua-t-il alors.
    D’une main négligente
    Il effleura les cordes.
    Aussitôt tout son corps tressaillit,
    Comme parcouru d’un fluide brûlant
    Qui s’échappa vers les hauteurs ;
    Et la terre frémit,
    Grondant en ses abysses
    Jusqu’au-dessus des cimes.
    Une lumière émana en halo de l’instrument,
    Et il vit que sa main était d’or,
    Aussi lumineuse que la Lyre.
    Émerveillé, il la crut voir se fondre en un air impalpable…


    « Faut-il vraiment jouer ?
    Pensa-t-il un instant ;
    Faut-il frapper ces cordes brillant comme des étoiles ? »
    Cependant sa main de lumière
    N’était déjà plus qu’espace et que vent,
    Du même vent léger qui traversait la Lyre
    Et la faisait frémir comme la Vie.
    Oh ! Quelle respiration intense le pénétrait !
    Oh ! Comme il sentait le Souffle l’inonder
    Du profond jusqu’au faîte de sa pensée !


    Il serrait l’instrument contre sa poitrine
    Et celui-ci s’adaptait comme un vêtement à son corps :
    La coque d’écailles à son abdomen,
    Les cornes en réceptacle à son thorax,
    La Lyre le contenait tout entier
    Et ses membres l’enserraient amoureusement.
    « Oh ! pria-t-il en extase ;
    Sois musique pour moi ! ... »


    Et il joua.
    Perçut-il chaque son ?
    En était-il capable ?
    Toucha-t-il seulement les cordes ?
    Fut-ce sa volonté qui en décida, ou ses doigts,
    Ou quelque autre puissance ?
    Quoi qu’il en soit, il se sentit périr
    De pur délice…


    Car ce n’était plus la Lyre
    Mais son corps qui jouait.
    Et ne percevant plus rien de lui-même,
    Il sut seulement qu’il était devenu
    Pure musique,
    Jouée par le Vent et la Lumière.
    Plus parole alors :
    Seule
    La Clarté… !

     

     

     

     

     

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