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    Lac-souterrain-Valais.jpg

     

     

     

    Au fond sous les pierres
    Dort un lac très ancien
    Résurgence d’un passé oublié
    Mais pur comme cristal

     

     

    Si tu pouvais
    Une fois seulement
    Descendre jusqu’à lui
    Tu serais  inondé de sa beauté
    De sa candeur
    De sa limpidité

     

     

    Alors
    Tu te fondrais en lui
    À jamais

     

     

     

     

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  •   C'est Carole, une amie de blog écrivant magnifiquement, mais aussi musicienne et vivant à Nantes, qui m'a permis de découvrir ce compositeur méconnu 
    du début du 20e siècle qu'est Paul Ladmirault (1877-1944) : né à Nantes, en tant que breton il a côtoyé Guy Ropartz (1864-1955), un musicien cher à mon coeur (voir sur mon blog ici, ou ), mais aussi  Paul Le Flem (1881-1984) que j'apprécie tout autant, dans le cadre de l'Association des compositeurs bretons qu'il avait fondée avec Louis Aubert.

     

    ladmirault.jpg(photo tirée du site breizh-info)

     

         Comme eux, il a été éclipsé par des personnalités plus puissantes et novatrices comme celles de Ravel, de Stravinsky, mais surtout par les guerres qui ont marqué son existence, et sa musique paisible et contemplative a été vite oubliée dans l'assaut des nouvelles recherches acoustiques. Enfant prodige (n'a-t-il pas composé dès l'âge de 8 ans une sonate pour piano et violon, puis un opéra, Gilles de Rais, en 1893 alors qu'il était élève de seconde ?), il entra dès 1895 au Conservatoire National Supérieur de Paris et fut admis en 1897 dans la classe de Gabriel Fauré où il côtoiera notamment Maurice Ravel et Florent Schmitt.

        Si l'on en croit l'article que lui consacre wikipedia, dont je m'inspire ici, il apprit le breton et fut très engagé dans la défense de la culture et de l'identité bretonnes. Professeur au conservatoire de Nantes, il traduisit aussi d'anciens textes gallois et fonda avec son ami Edouard Guéguen (professeur de pharmacie) le Cercle Celtique de Nantes.

     broceliande.jpgUne vue de Brocéliande tirée du net

     

       Sa musique me rappelle tout à fait celle de ses contemporains français Guy Ropartz, Vincent d'Indy, Ernest Chausson, Florent Schmitt, Paul Le Flem : c'est une musique descriptive, tranquille et colorée, marquée de l'esprit français dans sa clarté et son recours éventuel aux chants populaires (dans le poème symphonique "La Brière" par exemple). Mais elle ne porte aucune trace du franckisme dont étaient imprégnés Ropartz, Chausson et d'Indy et que notre musicien nantais ne fréquenta sans doute pas. On lui doit deux opéras et un ballet, une symphonie et plusieurs Poèmes Symphoniques (genre musical à la mode, notamment dans l'esprit celtique avec "Viviane" de Chausson), ainsi qu'une vingtaine de pièces de musique de chambre.

        Voir ici le site qui lui est consacré.

       Je vous propose ci-dessous son poème symphonique Brocéliande au matin. Un disque consacré aux œuvres symphoniques de Ladmirault est également à l'écoute sur deezer, tandis que plusieurs CD peuvent être achetés sur le net.

     

     

     


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  •     Pour faire écho à l'article passionnant de Viviane sur son nouveau blog "Entrevoixnues", consacré à Yma Sumac, une femme aux possibilités vocales stupéfiantes, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer cette vidéo reçue par mail d'un homme enregistré en 1987, Jean-Claude Bonno, qui à lui seul imite quantité d'instruments avec une perfection étonnante.

        À la différence de l'enregistrement proposé par Viviane, qui évoque le chamanisme ("les Créatures de la Forêt"), cette vidéo est comme vous le constaterez plutôt celle d'un one man show humoristique.

          

     
    L'Homme orchestre par Zegoat

     

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  •      Mon éditeur,
    Stellamaris, habite Brest, et il aime la poésie classique. Deux raisons pour lui de rencontrer Pierre Lamy, un enseignant à la retraite qui a exercé sur l'île de Molène, au large du Finistère vers Ouessant, et qui excelle dans la littérature humoristique en vers.

     

    Ouessant-Molene.pngCarte empruntée au site de Wikipedia, sur laquelle j'ai ajouté Lampaul-Plouarzel

     

           Non content de chatouiller l'alexandrin, ce dernier affectionne particulièrement le sonnet, qui lui procure juste l'espace nécessaire à une évocation (ou dans son roman burlesque "Petits meurtres à Lampaul-Plouarzel", juste l'espace d'un chapitre) mais il utilise cette forme dans toutes sortes de variantes plus ou moins usitées qui la rendent agréable et conviviale (la longueur des vers varie, les tercets sont déplacés..., et souvent des libertés s'invitent dans la prosodie) ; sans parler de la richesse du vocabulaire et du recours à un argot bienvenu et haut en couleurs.

     

    molene.jpgMolène, vue aérienne trouvée sur le net

     

     

        Voici comment il se définit lui-même dans les tercets d'un de ses sonnets :

    Dans ce pays perdu, quelque part en Bretagne,
    Je vieillis simplement auprès de ma compagne.
    Un modeste penty nous tient lieu de manoir.

    Pour me désennuyer et meubler ma retraite,
    J'y bricole en secret, me la jouant poète,
    Des vers non déclarés et des sonnets au noir.

     

       Le polar lui-même, qui se déroule sur vingt-six sonnets, est écrit avec un humour et une verve qui tiennent en haleine. Après une ouverture en grisaille reprise à la conclusion comme un générique musical qui revient, nous découvrons le meurtre de Fernande, fille de joie connue dans un bar du quartier de Recouvrance à Brest, et le capitaine de gendarmerie Bellec est lancé sur l'affaire.

    Capitaine à trente ans, venant de la mondaine
    (Il avait commencé sa carrière à Paris),
    Ce flic de haut niveau, sans la moindre bedaine,
    Sur les mœurs des puissants avait beaucoup appris.

     

       Malgré les efforts et la sagacité de Bellec, qui roule à moto et admire Rimbaud, deux autres meurtres suivront, détruisant la routine tranquille de la petite bourgade.

     

     - Bellec ! Dans mon bureau ! glapit le commissaire,
    Un tondu rondouillard aux yeux de marcassin ;
    On passe pour des cons dans tout le Finistère,
    Vous allez me coffrer vite fait l'assassin !

    (...)

    Plutôt que de hanter les bars de Recouvrance,
    Retournez, c'est un ordre, enquêter à Lampaul !
    Et n'en profitez pas pour passer des vacances !
    "A l'Ouest, toujours à l'Ouest", comme dit Tournesol.

     

      Complètement séduite par l'ambiance, je crois bien que c'est moi qui irai passer des vacances à Lampaul, prochainement ... Ne serait-ce que pour découvrir ces îles dont, en fin d'ouvrage (pour clore la partie appelée malicieusement "Papiers de vers"), Pierre Lamy tente une évocation avec cette courte histoire d'un jeune rencontré dans un petit bistrot de Molène lors d'un coup de vent, et qui lui parle du cormoran qu'il aurait apprivoisé, dans l'espoir de l'utiliser pour la pêche...

    port-de-molene.jpgLe port de Molène

     

         Ce petit livre, qui ne mesure que 15x10 cm et compte 83p. se balade dans la poche et se manie avec une aisance très sympathique. Je vous engage à en lire les premières pages sur le site de l'éditeur, où vous pouvez l'acquérir franco de port.

     

    Petits-meurtres.JPG

     

     

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  •    Aujourd'hui, ciel mitigé sur la champagne berrichonne : les brumes avaient tendance à s'écarter pour laisser entrevoir l'azur étincelant. Quelle chance ! 

       Vers 16h je suis sortie pour prendre un peu la température extérieure, et j'ai cru entendre des cris d'oiseaux, évoquant à la fois les mouettes par leur puissance, et les colombes par leur roucoulement : les grues ? Où étaient-elles ?

    Grues-28fev-3.JPG


       Je remarquai bientôt qu'il n'y en avait qu'un groupe, mais que ce groupe tournait sur place comme une nuée de corbeaux - passant tantôt devant le nuage, tantôt devant le ciel bleu.

    Grues-28fev-2b.jpg


      Que se passait-il ? Avaient-elles, comme on le dit si bien, "perdu le nord" ?

    Grues-28fev-2a.jpg


        Ou cherchaient-elles tout simplement un bon pré pour se reposer ? En effet elles étaient assez éloignées et j'avais peine à les fixer avec mon appareil photo.

    Grues-28fev-1b.jpg


         Tournoyant et caquetant, cherchaient-elles une nourriture essentielle à leur bonne forme, avant de continuer leur avancée vers la Finlande et les régions septentrionales ?

    Grues-28fev-4.JPG


        Puis soudain, elles se remirent en formation, on se demande comment ; elles reprirent le cap. Mes photos ayant toutes été prises à ce moment et en pointant dans la même direction, vous remarquez aisément leurs hésitations et leurs tours sur place avant que le fameux delta ne se reforme.

    Grues-28fev-5a.jpg


        Et cette fois en effet elles filaient droit vers le nord-est, descendant peu à peu sous le nuage à mesure de leur avancée vers l'horizon.

       Avaient-elles cherché à se réorienter ? Avaient-elles attendu un courant favorable dans l'atmosphère ? Ou avaient-elles simplement voulu reposer un instant leurs ailes fatiguées en planant au soleil, comme les martinets qui tournoient en bande sous les feux du couchant ? (1)

        Quoi qu'il en soit, j'ai cherché un petit complément sur le net, et j'ai trouvé cette carte, sur laquelle j'ai ajouté le point où je me trouve (Issoudun).

    repartition_grues.jpg


       Ainsi il est sûr que chaque année nous les voyons passer, en octobre-novembre dans leur descente vers le sud-ouest puis en février-mars dans leur remontée au nord-est, et que celles que je viens de voir sont exactement les mêmes qui sont passées sur Bordeaux le matin même (ne volent-elles pas à près de 80 km/h ?) chez mon amie Viviane.

        Un voyage extraordinaire, dont le site "Champagne-Ardenne" à qui j'ai emprunté cette carte se fait l'écho passionnant, notamment à travers ce petit jeu, "le voyage de Grupette", que je vous recommande chaleureusement - à vous ou à vos enfants.

        Cependant, il semble que depuis quelques années certains groupes aient plaisir à s'arrêter définitivement pour l'hiver dans la Brenne voisine (80km à l'ouest d'Issoudun), comme l'atteste cet article.

     

    Einojuhani Rautavaara (compositeur finlandais né en 1928)
    Cantus Arcticus - concerto pour oiseaux et orchestre - op.61
    3e mouvement : "cygnes en migration". 
    (1) La lecture du jeu "Le Voyage de Grupette" m'a permis de trancher : les grues utilisent les "ascendances thermiques", c'est à dire la chaleur qui monte du sol (or je vous ai dit que nous avions eu du soleil quasiment toute la journée !), pour planer et se laisser emporter en hauteur, pour ensuite se laisser glisser sans effort dans la direction voulue.
     

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