•  

    smilies034.gif 

     

          J'avais donc projeté un petit séjour dans un chalet au pied du Ballon d'Alsace, au lieu-dit Le Thillot - tout proche du département du Haut-Rhin, et situé plus ou moins à mi-chemin entre Epinal et Mulhouse, sur la RN66. Je venais justement de recevoir par mail un diaporama sur la "Route 66" (aux USA) et m'amusai de l'expérimenter, mais bien chez nous. 

        Sur la carte ci-dessous vous découvrez l'environnement, avec des détails ajoutés de ma main en jaune vif, notamment une croix pour l'endroit où nous nous arrêtâmes pour une promenade (voir plus bas, sur le Chemin du Steingraben) et un trait de soulignement sous le "Ballon d'Alsace" vers lequel nous irons plus tard (cliquez sur la carte pour l'agrandir).

     

    Carte-le-Thillot.jpg

     

        Notre propriétaire nous avait recommandé d'arriver par Épinal, et non par la D486 comme le conseillait Michelin dans tous les cas de figure, à cause des 50 cm de neige tombés récemment et du col à traverser si l'on arrivait par cette petite route. 

       Dès l'approche d’Épinal en effet, nous trouvâmes la neige - et en ce qui me concerne, avec ravissement, parce que j'ai peu connu les vacances d'hiver et lorsque cela fut le cas, c'était en fin de saison (février-mars-avril) et dans le Massif Central, si bien que l'enneigement était souvent très relatif.

     

    Arrivee-Epinal.jpg


        Et au village du Thillot lui-même, beaucoup plus de neige, car l'altitude était supérieure et la situation encaissée au nord du Ballon d'Alsace.

    Arrivee-Le-Thillot-1.jpg


       Malgré la bonne qualité de la route qui avait été salée (en tant que Nationale), je pus me féliciter d'avoir prévu des pneus contact, car pour monter au chalet que nous avions réservé, il fallut gravir une pente dans une propriété où la neige n'avait été que repoussée sur les côtés.

    Arrivee-Le-Thillot-2.jpg


       Cependant notre réveil du dimanche 9 fut éblouissant : il avait encore neigé toute la nuit, et c'est dans une lueur blafarde et bleutée que nous découvrîmes notre nouvel environnement...

     

    Arrivee-Le-Thillot-3.jpg


       La petite table de jardin prévue à l'extérieur - devant l'abri de jardin - témoignait de façon évidente de l'épaisseur de la couche neigeuse - dont nous n'avions jamais vu l'équivalent en Berry ! Mais ce qui me stupéfiait le plus, c'était l'allure des arbres, dont les branches ployaient sous le poids des grappes blanches qui les ornaient.

    Arrivee-Le-Thillot-4.jpg


       Un coup d’œil par la fenêtre, vers la forêt voisine.

    Arrivee-Le-Thillot-5.jpg


        Et un coup d’œil devant la porte, vers la jolie petite église et les haies chargées d'une mousse glacée.

        Pour ce dimanche, nous avions un projet : nous rendre à Moosch (drôle de nom !) un peu plus bas en direction de Mulhouse, pour y trouver le souvenir d'un aïeul mort pour la France en 1916 et enseveli dans la nécropole militaire nationale qui s'y trouve.

     

    Vers-Moosch-1.jpg


       En descendant la nationale 66 nous passâmes le col de Bussang et trouvâmes un paysage éblouissant de nuances de blancheur.

    Vers-Moosch-2.jpg


       Ce chemin nous attira et nous nous y arrêtâmes un moment. C'est celui que j'ai marqué d'une croix sur la carte posée en début d'article.

    Vers-Moosch-le-Seebach.jpg


        Le petit pont que l'on voit au début enjambe un ruisseau qui se nomme le Seebach. Tous ces noms allemands me plongèrent dans des rêveries de jeunesse, car j'ai beaucoup pratiqué l'allemand pour avoir séjourné plusieurs fois à Constance en tant que lycéenne - où j'ai rencontré un professeur de musique qui nous faisait chanter en chœur le Voyage d'Hiver de Schubert en nous accompagnant elle-même au piano, à l'Ellenrieder Gymnasium - , puis à Bayreuth - où j'ai suivi activement toutes les représentations du Festspielhaus (parfois même du haut des cintres au-dessus de la scène !) tout en préparant des concerts avec des solistes étrangers sous la direction de chefs tels que Pierre Boulez. Cette atmosphère me plongeait donc totalement dans "Le Voyage d'Hiver" et je me surprenais parfois à parler allemand... Quelque chose doit planer dans ces régions qui furent longtemps rattachées au Royaume Germanique.

     

    Vers-Moosch-Chemin-de-Steingraben.jpg


        Comme de juste, le chemin portait encore un nom allemand (Chemin du Steingraben), à cause du massif forestier vers lequel il menait. Nous vîmes un couple descendre d'une voiture immatriculée dans le Haut-Rhin (département dans lequel nous nous trouvions depuis le Col de Bussang) avec des tenues de ski et des raquettes qu'ils chaussèrent avant de s'aventurer sur la voie enneigée.

    Vers-Moosch-Chemin-de-Steingraben2.jpg


       Ils avaient bien raison car les traces de roues s'arrêtaient à ce virage, et ensuite la neige était très épaisse.

    Vers-Moosch-Chemin-de-Steingraben3.jpg


      Mais quelle merveille que la redescente ! Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau et croyais évoluer dans un rêve...

    Vers-Moosch-Chemin-de-Steingraben1.jpg


       C'est à mon retour seulement que je pris garde aux panneaux qui indiquaient que ce lieu, hélas, avait été aussi le théâtre d’événements tragiques en 1944.

    Vers-Moosch-3.jpg


        Oui, la Terre est toujours belle malgré la souffrance des hommes ; oui, il y a toujours des hommes qui profitent d'un luxe éhonté tandis qu'à cause de leur paresse la planète se dégrade ; oui, tout est toujours vrai et son contraire, ainsi que je le remarquais dans mon précédent billet... Nous sommes dans un monde de la dualité, un monde des opposés (la fameuse division du Bien et du Mal), ne l'oublions pas.

     

    Moosch-memorial.jpg

     

        Mais nous voici enfin au Mémorial et Nécropole militaire de Moosch, après des recherches et l'aide obligeante de personnes rencontrées sur place. Comment trouver la tombe recherchée sous toute cette neige ? Toutes ces croix correspondaient à un soldat décédé dans les environs proches (la bataille de Verdun...) entre 1915 et 1918. Sur le devant se tenaient les officiers, et il y avait même une religieuse, une certaine "Soeur Ignace - morte pour la France" à qui l'on avait offert des fleurs (un livre semble lui avoir été consacré ici ; elle appartenait à la Congrégation des Soeurs du Très-Saint-Sauveur située en Alsace, à Niederbronn-les-Bains). 

     

    Moosch-memorial3.jpg


       Au passage j'ai tout de même voulu saisir cette stèle, unique en son genre je crois sur cette nécropole, dont la croix de David évoque la religion hébraïque.

        Pour notre aïeul, nous possédions un numéro de rangée et un numéro de tombe, mais ne réussissions pas à discerner ces numéros où que ce soit.

    Moosch-memorial2.jpg


        Nous montâmes et fouillâmes sans succès à partir des dates de décès. Puis nous aperçûmes sur la droite du site un plan général affiché que nous consultâmes et qui nous permit de mieux comprendre la disposition des lieux.

    Moosch-memorial-1.jpg


        C'est ainsi que la tombe recherchée nous fut enfin accessible, toute en hauteur ...

    Moosch-memorial5.jpg


       De là-haut on surplombait le village et les monts alentours - ce qui ne pouvait déplaire à l'aïeul originaire de Pontarlier, en Franche-Comté, et enrôlé à Besançon.

    Moosch-memorial4.jpg


          Et vers la droite, c'était peut-être le Ballon d'Alsace qui se profilait à l'horizon ? J'avais bien l'intention de nous y conduire prochainement...
      

       Ainsi donc s'acheva ce premier jour de voyage dans les Vosges enneigées.

     
     
     
     
     

    1 commentaire

  •     Oui, si le séjour fut agréable, par contre le retour le fut moins puisque ma voiture a été écharpée par un poids lourd qui a disparu sans demander son reste. Cela explique mes difficultés à revenir sur les blogs depuis dimanche, car outre la préparation de Noël je cours partout à la recherche de pièces pour ma voiture, l'assurance refusant de participer pour un tiers non identifié. J'en profite pour ajouter ceci : vive les petites routes !! C'est par elles en effet que je suis rentrée après ma mésaventure, car on a tout à y gagner : pas de péages, pas de radars, pas de poids lourds, pas besoin du rétro gauche pour changer de file ou surveiller ce qui vient (le mien avait été détruit en mille morceaux) et jolis paysages (du moins dans les régions vallonnées 
    que j'ai traversées comme les côtes de Beaune et le Morvan).

         Mais reprenons notre récit.

     


        Le lundi suivant notre arrivée, la neige se remit à tomber en abondance, si bien que nous renonçâmes à bouger, et de même le mardi. Notre propriétaire se vit obligé de repasser sa "fraise à neige
    (un genre chasse-neige à main) dans le chemin d'accès à son domicile, un engin bien pratique dans ces régions et que je n'avais encore jamais rencontré.

    Le-Thillot-fraise-a-neige.jpg


        Nous avions bien l'intention de voir Gérardmer, et le seul moyen de voyager par ce climat me semblait être de partir le matin et rentrer l'après-midi. Une fois le chemin rendu carrossable, nous partîmes donc avec la recommandation de faire le détour par Remiremont afin de profiter de routes dégagées et salées.

        Malgré la qualité de la route nous arrivâmes à Gérardmer coincés entre un camion et une voiture, et les bas-côtés étant transformés en murs de neige je ne pus m'arrêter pour photographier le lac : pour vous en donner une idée, voici donc un cliché tiré d'une carte postale. 

     

    Gerardmer-01.jpg

     

        Nous crûmes alors pénétrer dans une de ces cités-fantômes que l'on voit parfois dans les films-catastrophe américains... Partout d'énormes palaces, fermés. Des rues envahies par la neige et complètement vides... Il était midi, nous espérions trouver à manger et je me dirigeai résolument vers le centre ville. Je ne fus pas déçue : nous y trouvâmes un restaurant très accueillant où nous pûmes déguster une choucroute aussi originale qu'artisanale.

     

    Choucroute-a-Gerardmer.jpg

     

        C'était le réconfort nécessaire avant d'affronter la route que j'avais décidé de découvrir pour notre retour (tout de même !) : prendre la direction du Col de la Schlucht et revenir par La Bresse.

     

    Carte-Gerardmer.jpg

     

         Dès le départ, en direction de Colmar, la route s'avère bien enneigée. (À partir d'ici, en raison de la beauté des images, je vous offre la possibilité de les agrandir à 1024x768 px).

     

    Vers-La-Schlucht-01.jpg

     

      La route ne peut être praticable pour la raison simple qu'il s'est remis à neiger. Comme je m'en étais doutée, sans pneus contact je n'aurais jamais pu me déplacer dans la région.

     

    Vers-La-Schlucht-02.jpg

     

        On ne peut même pas lire les panneaux ! L'autre avantage est cependant que l'on jouit d'un trafic quasi inexistant.

     

    Vers-La-Schlucht-03.jpg

     

        Pour moi qui n'ai guère l'habitude de la montagne c'est un enchantement perpétuel. 

     

    Vers-La-Schlucht-04.jpg

     

        Je roule à une vitesse extrêmement réduite et m'arrête à chaque fois pour prendre ces photographies à travers le pare-brise.

     

    Vers-La-Schlucht-05.jpg

     

        Mais à force de monter, nous entrons dans le nuage et l'humidité tombe.

     

    Vers-La-Schlucht-06.jpg

     

       Enfin nous atteignons un replat ; ce n'est pas encore le Col de la Schlucht, il est à 2km environ. C'est simplement le carrefour qui nous permet d'obliquer vers La Bresse pour prendre le chemin du retour. Je m'arrête et sors de la voiture pour mieux profiter de l'endroit.

     

    Vers-La-Schlucht-07.jpg

     

           Derrière, le paysage est sublime...

          Vu le temps que j'ai mis à arriver jusqu'ici et les difficultés que j'ai rencontrées, il ne me paraît pas raisonnable de poursuivre plus avant vers Colmar, et je décide de prendre sur ma droite.

     

    Vers-La-Schlucht-08.jpg

     

         Justement, un chasse-neige quitte le chalet et s'engage sur la petite route ! L'occasion est trop belle de rouler dans son sillage...

     

    Vers-La-Schlucht-09.jpg

     

        La rencontre de panneaux presque ensevelis m'amuse toujours.

        Le véhicule de la voirie semble juste dégager la route, mais ne pas lâcher de sel ; et de plus, voici qu'il s'attarde longuement à dessiner un parking sur ma droite, si bien que je dois le dépasser et poursuivre seule mon chemin.

     

    Vers-La-Schlucht-10.jpg

     

       La route s'avère maintenant très délicate, et je n'y suis pas complètement seule.

     

    Vers-La-Schlucht-11.jpg


        Eh ! oui, c'est que nous approchons de domaines skiables !

    Vers-La-Schlucht-12.jpg


       La Bresse semble un séjour fort agréable pour les skieurs...

    Vers-La-Schlucht-13.jpg

     
         Heureusement, sitôt quitté cette ville nous parvenons vite à la plaine.

    Vers-La-Schlucht-14.jpg


        Le ciel semble se dégager vers le couchant.

    Vers-La-Schlucht-15.jpg

       
         Et en effet, sitôt de retour à notre chalet, nous assistons à un beau coucher de soleil qui présage du temps radieux dont nous bénéficierons le mercredi.

             Ce sera la plus belle journée de notre séjour.

     

     
     
     

    1 commentaire
  • (Début ici


         Le matin du 12 décembre, le soleil resplendissait sur Le Thillot.

         (Comme dans le précédent article, vous pouvez agrandir toutes ces photos).

    Le-Thillot-12dec.JPG


        Nous décidâmes donc de ne pas perdre un instant et de monter dès le matin au col des Croix (par la route de Lure, l'itinéraire que nous aurions dû emprunter pour venir).

    Col-des-Croix-12dec.-1.jpg


        Nous pûmes alors admirer le panorama sur Le Thillot tout enneigé.

    Col-des-Croix-12dec.-4.jpg


       La route elle-même était dégagée, mais nous laissâmes la voiture au Col et partîmes à pied sur la petite D16.

    Col-des-Croix-12dec.-2.jpg


        Il était midi, la lumière était extraordinaire...

    Col-des-Croix-12dec.-3.jpg


         Je croyais évoluer dans un film, en pleine magie !

          Le temps de rentrer déjeuner et de repartir pour le Ballon d'Alsace, hélas le soleil allait vite retomber. Mais nous n'avions pas le choix : dès le lendemain la grisaille allait revenir, puis la pluie.

    Ballon d'Alsace-déc12 02


        Nous nous engageâmes sur la D465 à partir de Saint-Maurice-sur-Moselle, tout proche, et immédiatement la route s'avéra très enneigée. Cependant elle était ouverte, alors que la route des Crêtes ne l'était pas.

    Ballon-d-Alsace-dec12-03.jpg


         Après de nombreux lacets, nous cherchâmes à nous arrêter pour marcher un peu dans les bois.

    Ballon-d-Alsace-dec12-01.jpg


         Mais ce fut impossible ! La neige nous arrivait aux genoux.

    Ballon-d-Alsace-12dec12-04.jpg


         Quand nous vîmes enfin le sommet, ce fut sur un sol terriblement gelé et par un blizzard si glacial que sortir sans bonnet ni gants était pratiquement insoutenable.

    Ballon-d-Alsace-12dec12-copie-1.jpg


        Quant aux panneaux, il était toujours impossible de les lire... 

    Ballon d'Alsace-06


        Bientôt nous découvrîmes quantité de skieurs de fond. À vrai dire je n'avais pas imaginé cet espace ni cette affluence !

    Ballon-d-Alsace-07.jpg


         Mais que voyait-on à l'horizon ? Quelle chance de nous trouver là par une journée si belle ! 

    Ballon-d-Alsace-dec12-08.jpg


        Des pics aussi découpés, ce ne pouvait être que les Alpes !!  Non, je n'étais au courant de rien et n'ai pu que le deviner.

    Ballon-d-Alsace-dec12-09.jpg


       Mais déjà nous repartions en direction de Belfort (voyez la carte Michelin proposée ci-dessus, en vous déplaçant vers le sud) car je n'avais nulle envie de revenir sur mes pas.

    Ballon-d-Alsace-dec12-10.jpg


       Dès que possible, j'obliquai sur Mulhouse, mais la route très gelée et maintenant à l'ombre finit par me faire déraper pour la première fois... Heureusement, personne en vue, et à si petite vitesse, aucun dommage.

    Ballon-d-Alsace-dec12-11.jpg


        Enfin nous atteignîmes un petit vallon où nous dégourdir un peu les jambes.

    Ballon-d-Alsace-dec12-12.jpg


         Il y avait même là un petit ruisseau qui émergeait à peine de la neige.

    Lac-de-Sewen.jpg


      Peu avant le coucher du soleil, nous découvrîmes avec surprise le lac de Sewen pris dans les glaces !

        Ensuite la route était dégagée car nous entrions dans une succession de villages, et  nous dûmes la suivre presque jusqu'à Mulhouse pour retourner ensuite au Thillot par la RN 66 (la route d'Epinal), tous les autres passages étant fermés à la circulation. Ce retour nocturne parut donc plus long que la promenade, avec de moins en moins de neige et de plus en plus de pluie autour de Mulhouse, et surtout... que d'embouteillages !
         Mais enfin, lorsque nous retrouvâmes Moosch et remontâmes vers le Col de Bussang le paysage redevint superbe et le trajet plus tranquille.

     
     
     

    3 commentaires
  •  

    Le-Thillot-12dec12.jpg

     

       La fête que l'on appelle "Noël" (ou "Naissance") est située au moment du solstice d'hiver, à l'opposé exact de la Saint-Jean d'été (24 juin), au moment de la nuit la plus longue de l'année, pour nous habitants de l'hémisphère Nord, et de la remontée progressive du soleil vers notre hémisphère.

        C'est pourquoi elle porte les profondes vibrations spirituelles de toutes les religions et traditions qui ont précédé le christianisme, en se charge d'une force toute particulière afin de parler à notre cœur. Il est évident d'ailleurs que cette fête n'a aucun sens dans l'hémisphère Sud, à moins d'être célébrée en juin.

        Lors de cette longue nuit, la Terre,  mais aussi nous-mêmes, sommes semblables à la femme enceinte qui veille le germe jaillissant au profond de son cœur ; et c'est là le sens à apporter à ce mythe de la "Vierge Mère"... La Terre, mais aussi le Cœur de tous les humains, est directement fécondé par la Lumière, qui peu à peu revient prendre possession d'elle pour un nouveau cycle de Noces lumineuses entre Dieu et le Monde qui va Le refléter et Le révéler.

        Que cette Nuit vous soit propice et riche en Joie et Chaleur du cœur !
     

     

    Je vous propose d'écouter cette "première communion de la Vierge", tirée des "Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus" (le n°11) d'Olivier Messiaen, parce que c'est une méditation sur cette étonnante fécondation de l'humain par le Divin. Tandis qu'au début vous entendez planer le thème du "Père", peu à peu vous entendez l'aspiration de l'âme de Marie qui s'élève vers lui, jusqu'à une danse d'allégresse ; alors on perçoit comme des battements d'ailes ou des pépiements qui font penser à une colombe, et dans un jaillissement soudain retentit dans le grave le battement d'un tout petit cœur... Ce passage est magnifique.  

     
     

    1 commentaire
  •  

         Lisant actuellement l'excellent livre de Frédéric Lenoir "Comment Jésus est devenu Dieu", je suis sidérée de découvrir le nombre d'interprétations diverses qui ont pu être apportées à la personne et à l'enseignement de Jésus dans les siècles qui ont suivi son passage sur la terre ; et en même temps je réalise qu'il est logique que l'on n'ait pas attendu le XXe siècle pour discuter de sa véritable nature, le sujet se posant avec plus d'acuité au démarrage d'une croyance qu'après plusieurs siècles d'affirmation dogmatique.

       C'est ainsi que je trouve avec surprise déjà supposées les prétendues "vérités" affirmées ultérieurement par différentes "sectes" venues apporter de nos jours des clés méconnues : Jésus, né véritablement homme, ne serait "devenu Dieu" que par ajout de la divinité à sa personne humaine au jour de son baptême ; ou encore, étant divin et ne devant pas mourir, il aurait été remplacé par quelqu'un d'autre au moment de sa crucifixion.

     

    Creche.gif

       Il est vrai qu'au moment d'établir un dogme il fallait bien se battre pour trouver un point de vue commun, alors qu'aujourd'hui l'interprétation personnelle de chacun nuit peu à la vision générale. En effet, la seule vérité est que l'univers spirituel n'a rien à voir avec le monde matériel, si ce n'est que ce dernier est apte à le refléter de façon pâlie en certaines circonstances, et que nous nous sommes perdus en lui. Les Pères de l'Eglise avaient donc pour tâche de trouver la formule la plus proche du symbole le plus parlant, afin que leur dogme éclaire suffisamment la voie à suivre.

       Je reconnais maintenant que dans le domaine spirituel, moins on en dit, et mieux ça vaut, et c'est pourquoi précisément Jésus nous a laissé si peu d'indices ; ou plutôt des indices  essentiellement symboliques. Car si l'on ne peut décrire le monde spirituel, du moins faut-il pouvoir donner des pistes à ceux qui le cherchent. Le langage de Jésus, comme celui des maîtres orientaux, est fait de paraboles, de contes, ou repose sur la démonstration.

        Ainsi il se révèle complémentaire (comme l'est l'enseignement des maîtres de vie intérieure) aux grandes religions du Livre que sont la Bible et le Coran, destinées plutôt à donner des règles de vie pour ce monde, règles d'ailleurs édictées il y a si longtemps qu'elles gagneraient parfois à être revues à la lumière de notre évolution.

     

    Père Noël

       Parmi les symboles destinés à nourrir une foi en un monde différent, il y a celui du "Père Noël". Comment ai-je pu croire autrefois si fermement à ce mythe, au point de le défendre encore passé vingt ans devant des jeunes outrés ? Parce qu'il n'avait rien à voir, dans mon esprit et dans ce que m'en ont montré mes parents, avec ce qu'il est aujourd'hui. Un "mythe" est un support spirituel, il ne doit exister que dans l'esprit. Un Père Noël à qui l'on écrit, que l'on rencontre dans les Grands Magasins, qui flirte avec internet, la télévision et la grande distribution, qui s'encombre de rennes et de lutins, ne peut exister. C'est tout juste un personnage de film, un acteur dans un monde d'images.

     

       Le Père Noël de mon enfance était tout simplement la matérialisation de l'amour de mes parents. On ne le voyait pas, mais il laissait une trace subtile au pied de la cheminée (dont le tablier cependant restait soigneusement fermé) : petit gâteau à demi-consommé, carotte croquée par son âne ; il disposait harmonieusement des jouets non emballés évidemment, et que l'on découvrait avec stupéfaction sans les avoir même devinés auparavant (juste souhaités !) ; et bien sûr lorsque les grands-parents prétendaient que "le Père Noël était passé chez eux pour nous", on n'en croyait pas un mot ! Comment le Père Noël pouvait-il s'être trompé de maison ? Le Père Noël sait bien où se trouvent les petits enfants... !

     

    Michka.jpg

    La belle histoire de Michka

     

       Si mes parents avaient été pauvres et avaient garni la cheminée d'une simple orange, aurais-je réagi différemment ? Je ne le crois pas, car l'importance était dans le symbole ; et c'est ce que j'ai défendu, passé vingt ans, face à ces jeunes outrés : dans notre société pourrie par l'argent, nous avons besoin de "miracles", c'est-à-dire de découvrir une trace d'amour gratuit ; la trace de quelque chose qui tombe du ciel, sans que l'on en connaisse la provenance, et qui soit pur bonheur. Et c'est cela, le monde spirituel ... C'est l'Amour dont Noël ou la naissance d'un "sauveur", l'apparition d'une porte ouverte sur la Lumière, est le témoignage le plus émouvant.

     

    chemin.jpg

     

     


    1 commentaire