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       En ce 11 novembre, je voudrais citer ce très beau poème de Louis Aragon, ou du moins l'extrait choisi par Léo Ferré dans le disque qu'il lui a consacré sous le titre "Tu n'en reviendras pas..." .

     

     

    Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles
    Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu
    Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus
    Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille

     

    Qu'un obus a coupé par le travers en deux
    Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre
    Et toi le tatoué l'ancien légionnaire
    Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

     

    On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
    On glissera le long de la ligne de feu
    Quelque part ça commence à n'être plus du jeu
    Les bonshommes là-bas attendent la relève

     

    Roule au loin roule train des dernières lueurs
    Les soldats assoupis que ta danse secouent
    Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
    Cela sent le tabac l'haleine la sueur

     

    Comment vous regarder sans voir vos destinées
    Fiancés de la terre et promis des douleurs
    La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
    Vous bougez vaguement vos jambes condamnées

     

    Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit
    Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places
    Déjà le souvenir de vos amours s'efface
    Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri

     

     

     

     


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        Ici les feuilles mortes se ramassent sans cesse

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    C'est l'ombre de l'été qui glisse jusqu'à terre

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         Pour ne laisser briller que l'or et la lumière

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         Et le râteau s'active ainsi qu'une caresse ...
         

     

     

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       Prendre les chemins forestiers, n'est-ce pas le moment, alors que paraît-il on y rencontre actuellement les plus délicieux champignons : des pieds de mouton ?

     

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        Hier soir avait lieu à Issoudun la première des quatre conférences proposées cette année par Robert Bichet sur la musique du XXe siècle, que j'ai annoncée ici sur le site qui lui est consacré ; et en amateur averti de ces espèces savoureuses il ne manqua pas d'y faire allusion, se promenant devant nous sur le plateau pour comparer sa découverte d’œuvres méconnues à celles d'un promeneur revenant sur ses pas et dénichant avec étonnement de magnifiques spécimens comestibles qu'il n'avait pas aperçus à son premier passage.

     

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    Robert Bichet


        Il pensait nous parler de Jean Françaix et de Jean-Michel Damase, musiciens "souriants", afin de nous apporter un peu de soleil lors de cette entrée dans l'automne. Mais malgré les similitudes entrevues entre ces compositeurs - tous deux éloignés des courants artistiques de l'époque, tous deux précoces dans l'art musical et particulièrement doués, tous deux enfin représentatifs d'une "musique à la française", plutôt gaie et raisonnée - il se demandait comment articuler son propos, surtout que pour Jean-Michel Damase les enregistrements et - pire - les anecdotes et témoignages de sa vie manquaient cruellement. En effet Jean Françaix, né en 1912, est non seulement disparu (en 1997) mais en plus fait l'objet cette année de publications multiples pour le centenaire de sa naissance ; tandis que Jean-Michel Damase, né en 1928, n'a pas encore atteint cette situation fatidique et avantageuse ! 

     

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    Jean Françaix

        Ce fut donc Jean Françaix qu'il cita, à travers cette phrase qui nous a ravis :

    « Aux autoroutes de la pensée, je préfère les chemins forestiers »

       C'est ainsi que Françaix semble-t-il justifiait son profond désintérêt pour les modes en matière de composition musicale. Plutôt gaie et primesautière, son abondante production nous était apparue cependant moins tendre et attachante que celle de son contemporain Damase, jusqu'au moment où, tel un champignon rare tardivement déniché, Robert nous fit entendre son "Apocalypse selon Saint-Jean", puis son concerto pour deux pianos ; œuvres qui ne furent enregistrées que récemment et que lui-même n'avait découvertes qu'à l'occasion de cette conférence. En suivant les liens ci-dessus vous trouverez de nombreux extraits à écouter de l'Apocalypse selon Saint-Jean, qui est dit-on l'oeuvre majeure du compositeur, mais moi sur deezer je vous ai seulement trouvé cette variation extraite de la Fantaisie pour Violoncelle et orchestre, enregistrée avec le violoncelliste Henri Demarquette en 1994.

     

     

         Devrons-nous de même patienter jusqu'en 2028 pour redécouvrir les œuvres méconnues de Jean-Michel Damase : à savoir toute sa musique symphonique, ses opéras et ses ballets, alors que pour le moment on ne trouve de lui pratiquement que de la musique de chambre ? Un site mentionne ici sa prodigieuse virtuosité d'écriture, montrant comme il a su, à la fin d'un opéra, insérer de facétieux pastiches de ses prédécesseurs romantiques. Mais voici que deezer nous propose tout de même son double concerto pour basson, harpe et orchestre ! Ayant eu une mère harpiste, Damase affectionne particulièrement cet instrument qu'il utilise à merveille. Écoutez...
     
     

        Ne sommes-nous pas là dans les plus ravissants chemins, colorés et souriants à souhait, et remplis de la plus grande tendresse ? 
     
     
    damase.jpgJean-Michel Damase


     

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  •     Je réédite ici un poème déjà publié en 2009, et édité dans "Instants Secrets".

     




    Petites feuilles qui brillent
    Comme des coquillages
    Sur la plage





    Grandes feuilles aux longues tiges
    Palmes ouvertes
    Comme des livres

     

     

     

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    Foire-pomme2.jpg(Extrait d'une photo que vous verrez plus bas)

     

       Aujourd'hui avait lieu à Issoudun la traditionnelle "Foire à la Pomme", qui se tient chaque année le dimanche suivant le 11 novembre principalement dans le quartier de Villatte, que les commerçants animent avec de belles recettes à base de ce fruit.
       Bien sûr je m'y suis précipitée avec mon panier. J'avais oublié mon appareil photos, mais ne pus résister au plaisir d'utiliser le téléphone portable pour un petit reportage.  

     

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       "Villatte" est un quartier encaissé à proximité de la rivière Théols (qui d'ailleurs fut entièrement inondé en 1910). En y descendant on bénéficie d'une belle vue sur l'église Saint-Cyr (XVe siècle, sauf le clocher reconstruit au XXe s.), puis sur le beffroi (XIIe et XVe siècles).

     

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      Comme vous pouvez le constater, nous n'avons pas eu de pluie aujourd'hui, contrairement aux promesses de la météo, ce qui fut apprécié car en bas l'atmosphère était fort gaie (musique, vin chaud, jus de pomme, cidre, châtaignes ; longues files d'attente et surtout plaisir de se retrouver et de discuter, car la ville est petite et les gens se connaissent) !

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        De quoi mettre l'eau à la bouche, ce beau pressoir alimentant force bouteilles en jus 100 % bio ! Avec son tracteur derrière, il trônait comme l'acteur principal de la Foire.

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        Alors on en a goûté évidemment beaucoup, comme en témoignent les nombreux sacs poubelle remplis de verres en plastique usagés.

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        Mais vite je m'effraie : pas de marchand de pommes !! Moi qui étais accoutumée à en voir un peu partout à la file, cette fois, impossible d'en dénicher un ! Il y avait bien un marchand de châtaignes, un marchand de fromages et même un marchand d'huîtres... Mais alors, d'où venaient les gens que je voyais porter des sacs de pommes ? Me lançant dans la direction indiquée, je découvris enfin un producteur qui, ouvrant les bras d'un air d'impuissance, m'avoua : "Je n'ai plus rien ! Je suis désolé mais j'ai déjà tout vendu !" Pourtant il était à peine 11h30 du matin...

        Désappointée, je repartis en sens inverse, rencontrant au passage une connaissance qui m'expliqua : "Cette année il y a eu très peu de pommes ; ce n'est pas une bonne année pour les pommes !" Je ne m'attendais pas à cela.

         Mais enfin... miracle ! 

     

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        Il restait un petit étalage à l'autre bout du marché ! Ravie, je m'emparai de deux sacs de trois kilos de pommes mélangées (là encore, c'est tout ce qui leur restait).

        Je n'avais plus qu'à m'intéresser aux réalisations des deux commerçants du quartier : le traiteur et le pâtissier. 

     

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       Je regrette la mauvaise qualité de mes photos (et le pillage là aussi de l'étalage !) car le charcutier-traiteur avait vraiment fait preuve d'une belle imagination. Vous voyez là des "feuilletés boudin-pommes ", des "pommes surprise", des "papillottes de poulet surprise" ; à droite évidemment le fameux boudin aux pommes dont j'achetai quelques morceaux, à gauche quelques desserts ; et au fond, la dernière des petites coupelles contenant une noix de St-Jacques posée sur une pomme découpée en dentelle (et farcie à...?) entre deux moitiés de grain de raisin noir, dans une sauce au cidre. Heureusement pour moi, je m'étais fait servir avant de prendre cette photo.

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        Ici l'on voit mieux la dernière coupelle sur le point d'être vendue, et on devine à côté un feuilleté très sympathique, en forme de barque, avec des morceaux de pommes cuites et du boudin haché.

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       Quant au boulanger-pâtissier (c'est à la porte de sa boutique que j'ai emprunté le morceau d'affiche reproduit en début de cet article), il proposait toutes les tartes et gâteaux possibles et imaginables, tous à la pomme évidemment, pour le grand plaisir d'une foule de badauds à la recherche de son dessert dominical.

     

    Foire-pomme1.jpg

     
     Encore un extrait de cette photo... Je regrette de n'avoir pas mieux vu à quoi ressemblait cette "tarte tatin". 

     

    Parterre-de-feuilles.jpg

     
          Au retour, un beau parterre de feuilles colorées nous rappelle que l'automne est à son apogée.
     

            Pour terminer avec un sourire, un charade que vous connaissez peut-être :

    - mon premier est un fruit,
    - mon second est un fruit,
    - mon troisième est un fruit,
    - mon quatrième est un fruit,
    - mon cinquième est un fruit,
    - mon sixième est un fruit... etc.
    - Mon tout est un hymne national.

       Je vous laisse trouver ! 

     

     

     

     

     

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