-
Je vous redonne ici un petit poème de circonstance, publié dans "Instants Secrets".
Le soleil éclabousse le jardin
D'une lumière d'or ;
C'est trop d'été, soudain,
Pour cette terre qui s'endort,
Harassée de chaleur,
Pourtant si pieusement nourrie
Par des mains travailleuses...
Le ruisselet semble tari,
Mais auprès des citernes bleues
Des fleurs jaillissent en bouquets,
Couleur de rouille et d'incarnat,
Plaisir et réconfort des yeux.
Aux arbres dégarnis
Il reste quelques pommes,
Mais parmi la verdure,
De gros pavés oranges çà et là jonchent le sol,
Sous les yeux ébahis des tomates blafardes...
Des citrouilles s'étalent,
Courges, ou potimarrons,
Et se tordent au sol en des formes étranges...
Cette fourche, là-bas, n'est-ce pas un balai ?
Ce chapeau rapiécé, ce menton en galoche...
Fuyons !!! Car je crois bien que la sorcière approche,
Une verrue au nez, du fond du potager... !
(1ère publication : 9 octobre 2005)
1 commentaire -
Image du netInstrument magique
tu vibres sous les doigtsAu piano l’enfant rit
faisant tinter les notesMais quand l’archet se pose
tout se tait pour l’entendreRépéter
répéter
jusqu’au son parfait
1 commentaire -
Nuit
sans étoiles
que l’averse à pas de loup
inondePetites fleurs trempées
larges feuilles collées
dont les couleurs ocrées
dans le soir
disparaissentClapotis persistant
douceur harmonieuse
de la pluie
1 commentaire -
Je remets à jour un article qui date de janvier 2006 et met en scène Robert Bichet et son ami André Taupin à Paris en 1972, s'adonnant à leur passe-temps favori : jouer ensemble sous le métro.André Taupin, que Robert Bichet avait connu au Conservatoire de Région de Tours alors qu'ils y étaient tous deux étudiants, est alors élève d'André Navarra au Conservatoire National Supérieur de Paris ; mais si sa sonorité de violoncelle est particulièrement belle, personne ne s'arrête pour l'écouter lorsqu'il joue seul l'aria de la suite en Ré de J.S. Bach ; par contre, lorsque le hautbois de Robert Bichet s'en mêle (notamment dans la sonate de Heinichen), les gens sont intrigués par cet instrument sonore qu'ils n'ont pas coutume de rencontrer et ils écoutent.
André Taupin joue seul l'Aria de Bach
J'étais présente, toute jeunette à l'époque, et prenais les photos et les enregistrements que vous trouvez dans cet article. Quand le sol était goudronné, Robert écrivait des messages poétiques au sol. Son but, en jouant sous le métro, n'était pas de gagner de l'argent - malgré le chapeau posé à terre "pour le fun" - mais de profiter de la belle acoustique et de jouer les "musiciens errants" comme il a toujours adoré le faire.
Robert, dont on peut lire la signature, aimait à écrire à la craie, lorsque le sol était goudronné, ces quelques phrases de son cru - qui étaient en quelque sorte sa devise - :« La poésie chante et pleure dans tous les mondes.
Elle habite chaque élément.
L'espace l'accueille pour faire ses images
Et le poète la cueille en fleurs précieuses
Pour décorer sa solitude. »(voir ici)Jean-David Heinichen : sonate pour hautbois et basse continue, 2e mouvement (sicilienne).Un jour, pour en faire la démonstration à Gaston Bichet (ici avec la casquette) le père de Robert, ils s'étaient installés à la station "Opéra", et Robert avait mis sa chemise blanche et sa Lavallière (accessoire vestimentaire qu'il affectionne particulièrement). Quant à André, qui semblait être né avec un violoncelle tant il s'en débrouillait quelles que soient les circonstances, il jouait tout simplement assis sur la boîte de l'instrument ! Les gens s'étaient peu à peu attroupés.
Jean-David Heinichen : sonate pour hautbois et basse continue, 1er mouvement
Nul étonnement alors à ce qu'un journaliste qui passait par là s'en saisisse pour un papier qui, à notre grande surprise, parut peu après en Belgique et nous fut envoyé par un ami tombé dessus par hasard !!La soirée se terminait souvent dans une pizzeria du quartier Saint-Michel : ici Robert s'est emparé de la casquette de son père, et chacun rejoue pour le grand plaisir du patron, qui pour remercier nous offre le dessert.
P.S. : Le titre de cet article est lui aussi de Robert... Il aimait nommer ainsi Paris lorsqu'il y vivait en bohème.
1 commentaire -
Ce poème, composé lorsque je fus propulsée en rase campagne berrichonne, moi la petite citadine coutumière des forêts d'Ile-de-France, m'a été emprunté par Robert Bichet pour figurer dans une de ses œuvres, "Berry, Terre d'Inspiration", où il est déclamé seul en prélude à l'oeuvre musicale : à partir de cette difficulté d'adaptation rencontrée au début, celle-ci peu à peu va évoquer un amour grandissant pour la région et se terminer sur un poème ultérieur du compositeur cette fois, à la gloire de la terre berrichonne et lu par lui-même.
Il me semble qu'il convient assez bien à la saison actuelle. Grâce à l'enregistrement qui fut fait lors du concert, vous pourrez m'entendre ci-dessous dire ce texte si vous le souhaitez.
Cygnes sur le Cher
Nous avons fui vers le terroir humide
Déjà les troncs sont noirs et le feuillage ambré
La rivière se gonfle et roule un flot boueux
Le ciel est tourmenté l’automne est roi
Mais un automne lourd malade
Et les oiseaux sont loinAh ! que ne vous avons-nous suivies
Hirondelles et cigognes
Vers les terres rouges et âcres des déserts !Nous allons vers la nuit et la maison se ferme
Frileusement sur sa chaleur
Dans l’attente de son Noël
L’absence de NoëlCar où l’enfant naissait la nuit était bien douce
Chaude de tous ses habitants
Tranquille et toute plombée d’étoiles
Vibrante d’anges et d’animauxOh ! partons au désert où sont les hirondelles
Et suivons la cigogne jusqu’à l’ibis sacré
En Égypte devant les immenses piliers
Des temples millénaires
Au parvis des tombeaux creusés dans la montagne
Jusqu’au cœur de la terre
Où sont les dieux dormant
Et le palpitement d’un soleil oubliéTemple d'Hashepsout - Égypte
(Déjà publié sur ce blog en 2005)
1 commentaire