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      (Poème de jeunesse déjà publié sur ce blog en janvier 2006)

     

     

    Oui j’irai dans la nuit des étoiles
    Oui j’irai dans le soir des étoiles
    Sans voiles
    Au milieu des étoiles
    Et pâle
    À l’éclat des étoiles

     

     

    Je courrai dans le froid des étoiles
    Je courrai dans l’hiver des étoiles
    Étrange
    Dans la nuit des étoiles
    Immense
    Dans le soir des étoiles

     

     

    Je fuirai dans les cris des étoiles
    Je fuirai dans le chant des étoiles
    Perdue
    Dans le froid des étoiles
    Menue
    Dans l’hiver des étoiles

     

     

    Je crierai dans le flot des étoiles
    Je crierai dans le mer des étoiles
    Pleurante
    Dans les cris des étoiles
    Mourante
    Dans le chant des étoiles

     

     

    Et la vie dans la nuit des étoiles
    S’enfuira dans un envol d’étoiles
    En gerbes
    Comme un bouquet d’étoiles
    En perles
    Comme un essaim d’étoiles

     

     

    Et l’amour dans le froid des étoiles
    S’enfuira comme le flot d’ étoiles
    En vagues
    Comme une mer d’étoiles
    En vagues
    Et volutes d’étoiles

     

     

    Je verrai s’évanouir les étoiles
    Une à une je verrai les étoiles
    Pâlir
    Comme au matin l’Étoile
    Mourir
    Dans un souffle d’étoile

     

     

    Je verrai s’effacer les étoiles
    S’effacer comme on dissipe un voile
    Brouillard
    Qui s’envole en étoiles
    Ou soir
    Se fondant en étoiles

     

     

    Plus de jour pour survivre aux étoiles
    Quand seront disparues les étoiles
    La Nuit
    Sera l’unique étoile
    La Nuit
    Me tuera pauvre étoile

     

     

    Je mourrai alors dans les étoiles
    Je fuirai comme une brume un voile
    Sans voile
    Au milieu des étoiles
    Et pâle
    Tout comme les étoiles

     

      

    Extrait de "Pour Survivre"
    publié en 1974 à Paris sous le titre général
    "Le Rossignol d'Argent" (éditions Saint-Germain-des-Prés)

     

     

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  • Ce soir ma séance de dédicaces a été très émouvante et m'a inspiré ce poème.

     

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    Nous sommes tombés du ciel

    Nous sommes des Petits Princes

    Perdus sur cette Terre

    Angoissés d’y survivre

     

     

    Pourtant dès qu’un regard d’amour nous réunit

    Dès que nous nous risquons à ouvrir notre cœur

    Nous nous sentons guéris

    Nous nous sentons plus forts

     

     

    C’est que de cœur à cœur l’étincelle a jailli

    Nous nous reconnaissons

    Nous sommes identiques

    Nos âmes sont unies

     

     

    Qui est tombé du ciel

    Est-ce toi moi ou lui

    Non puisque toi et moi nous ne sommes que Lui

    Et que le Petit Prince c’est l’Humanité

     

     

     

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        Après avoir découvert le badge "mon blog est neutre en carbone " sur les sites de Sabine et d'Evajoe, j'ai décidé de participer moi aussi à cette opération, qui consiste à demander qu'un arbre soit planté pour chaque blog existant.

         Vous trouverez à cette page toutes les explications nécessaires. En plus c'est en Bretagne, chic ! chic ! chic !

         Ci-dessus, un superbe platane poussé dans le parc de Frapesles à Issoudun, où j'ai fait ce matin une jolie promenade d'écoute et d'observation ornithologique, dont j'espère vous parler bientôt.

     

     

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        Comme vous pourrez le constater (voir ici), l'interprétation des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) offerte au Capitole de Toulouse par Laura Scozzi (metteur en scène et chorégraphe) est aussi exotique que dénudée...

      Indes-Galantes-2.jpg(Cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo, qui peut être visionnée en grand écran)

     

       Traité ici d'indigent, cet opéra-ballet qui compte parmi les œuvres les plus célèbres du XVIIIe siècle, flamboyant de l'exotisme des Grandes Découvertes et de l'engouement ressenti alors par les philosophes pour la critique de la civilisation occidentale face à d'autres modèles humains (voir par exemple Voltaire, Micromégas et Montesquieu, Lettres Persanes), se voit revisité de telle manière que le pauvre spectateur, s'il ne l'a pas déjà étudié auparavant, n'y comprend plus rien, écartelé entre des scènes de nudité totalement inattendues...

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       ...et une transposition moderniste encore moins compréhensible.

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        Une catastrophe (malgré l'enthousiasme affiché) qui fait que le message plaqué par la mise en scène éclipse non seulement la musique, mais même toute la part de chorégraphie (réduite, le concède-t-on, à son extrême minimum).

     

            Cette oeuvre en fait avait pour but de présenter, sous forme d'un prologue où s'opposent la déesse de la jeunesse (Hébé) à celle de la guerre (Bellone) et au dieu de l'Amour (Cupidon) puis de quatre "entrées" (= actes), plusieurs histoires où l'amour calqué sur les modèles en vogue à la cour de France est sensé gagner la partie, dans plusieurs régions exotiques du monde découvertes depuis peu : en Turquie (on pense à Monsieur Jourdain), au Pérou, en Perse (on songe à Montesquieu et au Voltaire de Zadig) et enfin chez les Indiens d'Amérique (appelés "Sauvages").

        Voici mon air préféré, dans une version antérieure exécutée au Châtelet : l'Hymne au soleil des Incas du Pérou ("Clair flambeau du monde, L'air, la terre et l'onde Ressentent tes bienfaits ; Clair flambeau du monde, L'air, la terre et l'onde Te doivent leurs attraits ")

     

     

     

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       Dimanche, il n'y avait pas que les élections.

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        Il y avait aussi une promenade ornithologique au parc de Frapesle, dans les environs du château où Balzac a effectué plusieurs séjours, invité par son amie Zulma Carraud lorsqu'il fuyait la fureur de ses créanciers parisiens. C'est d'ailleurs lorsqu'il s'y trouvait qu'il écrivit  "La Rabouilleuse" (comprenez : la pêcheuse d'écrevisses), roman mettant largement en scène la ville d'Issoudun, alors assez cossue et tout entourée de vignobles.

        Sans entrer dans l'enceinte de cette belle demeure privée, nous suivîmes l'allée plantée de peupliers et flanquée de petits ruisseaux destinés à l'irrigation des jardins attenants pour atteindre une région boisée et assez humide, où foisonnaient les oiseaux de campagne et de forêts.

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        Saluons cependant au passage le balcon de style colonial qui fut ajouté à la fin du XIXe siècle juste devant la fenêtre de la chambre où logea Balzac, au premier étage - ainsi que  les jolis abris de jardin situés sur le devant.

     

         Qui était notre guide ? Un mal-voyant, qui posait lui-même la main sur l'épaule d'un ami pour marcher, mais qui cependant était capable de nous indiquer avec la plus grande précision la forme et les couleurs de chaque petit oiseau entendu, qu'il localisait à l'oreille et nous invitait à repérer avec des jumelles.

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       Vous le voyez ci-dessus à droite, jeune, gai et sportif, avec son sac à dos rempli d'instruments d'optique à l'intention des personnes l'accompagnant. C'est qu'en fait il n'était pas aveugle de naissance, mais l'est devenu suite à une maladie, et a su étudier l'ornithologie à fond à une époque où il voyait encore les images sur les livres.

     

        Le premier chant qui me frappa fut celui du rossignol, que j'identifie encore bien mal sauf quand il chante seul la nuit.


         Puis je repérai bientôt avec plaisir la fauvette à tête noire,

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    au babil si animé et que je connais parce qu'elle visite souvent mon jardin.


        Puis ce fut le troglodyte mignon, repérable aux sifflements stridents sortant de son tout petit bec...


       Puis le serin cini, que nous essayâmes en vain de suivre à la jumelle.


        Je commençai bientôt à perdre les pédales !  Entre les petits oiseaux aperçus en ombres chinoises sur le ciel sombre et filant à toute vitesse (ou introuvables entre les branches), et la profusion des chants divers... Il est sûr qu'il me faut maintenant réviser ma copie, et internet pour cela est bienvenu !


        Pour le pinson, pas de problème !! Je le connaissais depuis l'enfance, avec la fameuse petite phrase dans laquelle il se présente : "Titititititi-Jean-Baptiste Rouilly" (ou selon d'autres : "espèce de p'tite souris"! Mais Franck, notre guide malvoyant avait une autre interprétation qui m'est sortie de l'esprit : "en Berrichon m'assura-t-il, il dit "pas de problème" - ou quelque chose dans ce genre se terminant par "ème" ; j'avoue que sur internet on entend des chants de pinson assez divers, et qu'en ce qui me concerne j'ai entendu les pinsons du sud terminer leur phrase, non par "i", mais pas "iiiiou", ce qui donne à penser qu'ils ont un léger accent occitan... !)


       Même chose pour la mésange charbonnière, dont je connaissais depuis longtemps le joli chant sur deux notes (tiditu, tiditu, tiditu - mon grand-père disait "p'tit têtu, p'tit têtu").


        Mais la mésange bleue ! Dont des couples sous nos yeux investissaient des trous dans des troncs d'arbres... Là, on les voyait bien : la femelle couvait à l'intérieur, et le mâle arrivait avec le bec chargé de petits insectes délicieux. Son chant est beaucoup plus stridulé et moins détaché en notes.

     

        Ayant longé lentement l'allée de Frapesle nous rencontrâmes dans le bois des chardonnerets - oiseaux dont j'ai souvent admiré les superbes couleurs dans mon jardin, mais dont l'ignorais le chant.


       En voici un exemple pris malheureusement dans un décor peu sylvestre. Il me semble que le cri du chardonneret est reconnaissable aux frottements rugueux dont il s'accompagne.

        Nous obliquâmes vers la droite, longeant le grand stade destiné aux rencontres de rugby et gagnâmes une zone plus agreste, où jardins et fermettes anciennes  côtoyaient des maisons pleines de charme. La route, très peu fréquentée, n'excédait pas la largeur d'un véhicule et formait des coudes serrés. 


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          Un petit ruisseau serpentait encore dans les parages, alimentant autrefois la roue d'un moulin dont seul restait une jolie propriété : "la Déjeunerie".

     

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        On aurait bien habité cette jolie maison...

    La Tournemine


        Mais traversant la Tournemine, une petite rivière détournée et canalisée de main d'homme au moyen âge (ou peut-être à l'époque romaine ?) pour irriguer les jardins situés plus haut, nous atteignîmes la route du Guerriau, qu'il nous fallait absolument emprunter pour entendre un bruant zizi...

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       Nous marchions plus vite, tandis qu'au loin paissaient des moutons.

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        Une belle demeure apparut bientôt sur notre gauche : le Guerriau.

        C'est alors que nous découvrîmes à une centaine de mètres devant nous un bruant, perché sur un fil de téléphone à l'ancienne... Franck nous expliqua en riant que lorsqu'il avait fait le Chemin de Saint-Jacques, il avait découvert (peut-être voyait-il encore ? Ou peut-être sa compagne le lui avait-elle dit ?) qu'en Espagne les bruants n'étaient absolument pas farouches et restaient aux pieds des promeneurs, sans presque s'éloigner ; mais celui-ci n'était pas aussi familier et il nous fallut arriver en catimini, le nez contre le vent... sans réussir à voir sa particularité étonnante qui est paraît-il de traîner ses pattes derrière lui, comme les échassiers, en s'envolant. Par contre nous entendîmes très bien son chant étrange qui ressemble, nous disait Franck, à un ressort qui se détend brusquement : "tetetetetete". Enfin, cherchons-en un sur le net...


       Ici on l'entend assez correctement, mais faiblement, par intermittences derrière le chant des cigales vraiment très présent...

     

       Merci à Franck, qui m'a aussi appris que les corneilles vivaient isolées par couples, alors que les corbeaux vivent en grandes sociétés ! À la prochaine sortie ornithologique je répondrai "présente".  Mais attention : d'après ce qu'il nous a dit, lorsque l'on change d'endroit les oiseaux sont également différents, alors je risque de m'emmêler les pinceaux de plus en plus !...

     
     

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