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    Le rhinocéros est un vieux sage
    Il se drape dans sa cuirasse
    Et vit paisiblement
    Sa vie végétarienne

     

    Il n’a plus de bataille à mener
    Il a rangé sa corne

     

     

    Rhinocéros indien2

     

    NB : Rhinocéros indien photographié au Zooparc de Beauval - voir ici.


     

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  • Lumiere-d-octobre.jpgLes ombres s'allongent démesurément dans le jardin...

     

     

    Peu à peu le jour s’éteint

    Comme une bougie fatiguée

    Dans la lueur jaune et blafarde

    Les feuilles du lilas craquent sous mes pas

    Et le petit halo qui m’environne

    Ressemble à des yeux rougis

    Par des larmes naissantes

     

    Une odeur particulière surgit

    De terre qui se meurt ou de végétation fanée

    Une odeur âcre et forte

     

    Les arbres ont pris feu

    Puis déjà vient la nuit

    Sereine et inviolable

    Prête à se diffuser chaque jour plus avant

    Et régner sur le monde

     

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  •    Reuilly est un charmant village situé en plein cœur de la France, à petite distance de l'autoroute A 20 et de la ville de Vierzon, ce qui lui a conféré une certaine extension, mais sans lui ôter ce qui fait son prestige : ses vignes !

     

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       Sans vouloir privilégier particulièrement ce viticulteur, voici cependant l'étiquette du vin que l'on trouve et achète le plus couramment dans les environs. Avec Claude Lafond il possède le domaine le plus réputé, sur 24 exploitations recensées ici. C'est un vin chaleureux et de qualité, qui a la particularité d'exister aussi en blanc et en pinot gris, bien agréable l'été à boire frais.

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        Nous nous sommes promenés cet après-midi à travers les vignes, malgré quelques bonnes averses...

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      Après avoir gravi le coteau qui surplombe la bourgade, posée au bord de l'Arnon (un affluent du Cher), le vent qui souffle nous sèche peu à peu et nous découvrons les vignes déjà vendangées, dont les feuilles prennent des teintes automnales.

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        Quelques bois parsèment les champs de vignes, et ici une cabane apparaît, avec un banc.

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       Non loin de là, des hommes travaillent encore : ils récupèrent les fils tendus pour soutenir des vignes qui ont été coupées.

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       Mais il reste du raisin ! Certaines grappes ont été abandonnées sur place, et l'on s'empresse de les cueillir pour les déguster...

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       Plus loin ce sont de nouvelles plantations, qui vont peut-être prendre la relève des anciennes que l'on détachait tout à l'heure. Enfin... dans quelques années tout de même.

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       Par une belle éclaircie nous traversons les hauteurs du village pour revenir du côté de la rivière, qui présente, comme c'est souvent le cas par ici, des abords marécageux avec quelques bras errants qu'elle récupère plus loin.

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        Ceci n'est apparemment qu'un cours secondaire, bien poétique cependant à traverser sur un joli pont de bois.

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       D'autres ponts s'y rencontrent, le secteur étant aménagé pour la promenade, et nous découvrons également une petite barrière destinée à en réguler le cours en période de crues.

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        Sur ma droite d'étranges marécages apparaissent.

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       Ainsi que des tas de foin vraiment vétustes...

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      Parfois ce sont vraiment des bras de rivière, dont les angles sont portés par des troncs aux racines solides, avec des aulnes et des joncs.

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    Peu à peu, j'ai l'impression d'avoir gagné l'Amazonie...

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    Ici les troncs droits et clairs se reflètent étrangement dans l'eau trouble.

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    Et là c'est une vraie jungle qui s'offre à mes yeux !

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       En fait nous parvenons au confluent d'un bras faible et de la véritable rivière, qui est déjà bien large ici.

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         Je vous laisse rêver quelque temps sur ces quelques images... En effet je m'absente pour quelques jours. Je vous dis donc à bientôt !

     

     

     

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    Robert Schumann, sonate en sol mineur op.22
    1er mvt joué par Abdel Rahman El Bacha (disque Forlane)

     

         Je ne puis m'empêcher d'utiliser ici une formule de Robert Bichet, pour exprimer la tristesse qui frappe lorsque des êtres ne se comprennent pas et se rejettent. Quand une personne animée de bonnes intentions se heurte à une réaction violente de la part d'un autre qui s'estime humilié...

       Comment sommes-nous donc faits, que nous réagissions comme des hérissons à une remarque pleine de sollicitude ? Tant de méchancetés existent, tant de déchirures, et il faut encore qu'il y ait des blessures par simple incompréhension.

     

       Dans les voies spirituelles d'inspiration bouddhiste, on nous exhorte à la paix intérieure et au recul ; mais la blessure, elle existe bien ; et même, elle est comme contagieuse, puisque celui qui s'est senti blessé frappe le plus fort possible pour que l'autre le soit à son tour !

     

       Que dire alors, sinon que nous vivons bien dans une "Vallée de Larmes" ? "- J'ai mal, alors je te fais mal"... Oui, nous sommes bien frères, mais frères dans la douleur autant que dans la joie.

       Et cette terre, elle reste quoi que l'on fasse et quoi que l'on dise, une terre de déchirure, une terre de la dualité, où rester dans la paix est impossible. C'est bien le sens de la crucifixion que l'on a mise au centre du message de Jésus : un écartèlement... ! Pas de Bien sans Mal, pas de Paix sans Guerre, pas de Douceur sans Violence, pas d'Amour sans Haine.

     

        Comme l'écrit Paul Claudel dans le Lamento de la Danse des Morts (voir ici) :

       « L'homme né de la femme et qui vit peu
    Tu vois de quelles misères, Seigneur, il est rempli !
    Il s'élève comme une fleur, et aussitôt il est brisé ;
    Il fuit comme l'ombre et jamais il ne demeure dans le même état... »

     

         Et pourtant, c'est cette impermanence même qui doit nous alerter ; c'est la connaître qui peut nous rassurer et nous permettre de prendre le recul nécessaire - ce que Robert Bichet appelle "l'Espace transformé" devant nous mener à "l'Éternel départ" - afin de percevoir qu'un nouveau basculement se fera... En effet, oui, la paix et la joie ont été perdues malgré notre immense espoir et notre foi absolue en leur existence, mais comme la roue qui tourne, notre destin évolue ; et si aujourd'hui tout va très mal, demain, qui sait ... ? Peut-être après la nuit, vient le jour, comme l'automne vient de succéder à l'hiver.

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        Je suis très mauvaise philosophe ; j'enfonce des portes ouvertes. En effet dans les Plaideurs de Racine déjà, Petit-Jean déclarait avec son bon sens populaire :

    « Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. »

        Et un negro spiritual célèbre rappelle :

    « Sometimes i'm up, sometimes i'm down, O yes Lord ! »

           De plus, le drame vient du fait que l'on ne sait jamais combien de temps va durer ce "chaos" ! Alors, en attendant que Dieu essuie les larmes de nos yeux - comme le rappelait si joliment Olivier Messiaen dans "Éclairs sur l'au-delà" -, écoutons de la musique... La musique exprime tout ce qui nous étreint, elle est un merveilleux soutien.

       Après le premier mouvement de la sonate en sol de Schumann, qui exprime la détresse, nous écouterons, du même compositeur et issu du même disque l'Adieu à la forêt, si calme et réconfortant (tiré des Scènes de la forêt) ...

     

     
     
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        (Ouiiii !! Pendant que j'écrivais cet article, il paraît que les choses se sont arrangées...!)
     
     
     

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            Il est facile que dire que celui qui frappe a tort ; mais s'il a été lui-même blessé ? Parfois l'on ne se rend même pas compte que l'on fait mal... Et la racine du mal ce sont nos émotions, nos émotions qu'un grand travail sur soi seul peut maîtriser, et qui sont les responsables de la douleur comme de la joie.

          Pardonner... Voilà le maître-mot, puisque, comme le disait Jésus selon la tradition, celui qui frappe "ne sait pas ce qu'il fait". Se dire que la blessure n'est finalement que le résultat de l'incarnation, incarnation qui nous jette dans l'émotionnel autant que dans le physique, et donc qui nous soumet à l'alternative du mal.

     

    Entree-en-Incarnation.jpgL'incarnation : quitter un monde de lumière pour entrer dans une planète d'eau - planète de l'émotionnel

        Mais si la douleur est physique ? Même avec un travail sur soi on ne peut supprimer la douleur physique ; seuls des traitements chimiques peuvent éventuellement y parvenir... Et il faut une belle dose de patience pour accepter toutes les souffrances qui peuvent survenir sur cette terre, même si l'on sait qu'elle n'est pas notre vraie patrie. S'étonnera-t-on alors que l'on nous montre toujours le Christ en croix ? Nous sommes tous, comme lui, cloués à l'incarnation, avec une branche pour le bien, une branche pour le mal, ou une branche pour l'espace, une branche pour le temps, ou une branche pour le bonheur, une branche pour la douleur, une branche pour l'horizontal, une branche pour le vertical... et tant que nous n'aurons pas réussi à placer notre conscience en dehors de ce croisement des opposés nous en serons écartelés.

    Incarnation-MaillardAutre image de l'incarnation : la croix des opposés


        Comment sortir de la croix ? Uniquement par le centre, là où pour notre morphologie humaine se situe le cœur. Non pas notre cœur physique, mais le centre d'énergie du cœur, situé juste au milieu de notre poitrine et où s'enracine le fil qui nous relie à notre être spirituel, à notre part immortelle et toujours en paix. C'est par elle seule que nous pouvons "ressusciter"... C'est pour cela que l'on médite, que l'on entre dans la voie monastique, ou que l'on se fait ermite : pour "sortir" de la roue, sortir de la souffrance.
     

       Hélas, tant que le monde est monde, et tant qu'il y a des humains sur cette terre, l'écartèlement continue et la souffrance existe. Vouloir s'en affranchir tout seul est un leurre. Nous sommes tous interdépendants et tant qu'il restera un seul être sur cette terre la croix du Bien et du Mal continuera d'exister. Nous arrêterons-nous tous un jour de vivre notre quête interminable du bien-être pour nous mettre tous en méditation jusqu'à ce que notre coeur s'arrête de battre ? Et que ferons-nous alors des joies du monde, des beautés du monde ?... Du rire des jeunes enfants ?... 

        En réponse à cette alternative je vous propose un Récit Zen, proposé par Osho Rajneesh dans son fameux tarot1 qui est une mine d'enseignements et de soutiens pour tous les moments de la vie. 

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    L'Acceptation

    (lame n°31)


        Dans le village où vivait le maître zen Hakuin, une jeune fille se trouva enceinte. Sommée de révéler le nom de son amant, elle accusa Hakuin. Lorsque l'enfant fut né, le père de la jeune fille le porta chez Hakuin qu'il insulta copieusement. Puis il dit :

     - Tu t'occuperas du nourrisson puisque c'est le tien.

        Hakuin répondit :

    - Ah oui ?

        Il prit le petit dans ses bras, l'enveloppa dans un pan de sa vieille tunique et l'emmena partout avec lui. Sous la pluie battante et sous le soleil torride, le jour et la nuit, il mendia du lait pour le bébé. Beaucoup de ses disciples le quittèrent, l'estimant déchu. Hakuin les vit partir sans formuler le moindre reproche. Un jour, souffrant trop d'être séparée de son enfant, la jeune mère désigna le vrai géniteur. Le père se rendit immédiatement chez Hakuin. Il lui demanda pardon et lui raconta la vérité.

    - Ah oui ? fit Hakuin.

        Et il rendit l'enfant.

     

    L'acceptation de ce qui arrive s'appelle tathata. Une telle attitude signifie que vous acquiescez à tout ce que la vie apporte, à l'exemple du miroir qui reflète tout. Ce dernier dit oui sans condition, pour lui rien n'est bien, rien n'est mal. Acceptez la vie comme elle est. Tous vos problèmes disparaîtront : les désirs, les tensions, le mécontentement... L'acceptation totale vous rendra joyeux et satisfait sans raison. Le bonheur qui a une cause ne dure pas bien longtemps. La joie gratuite est sans fin.

     

        Oui, voici un bonne manière de sortir du dilemme : cesser d'accorder aux choses une épithète de qualité... Mais difficile n'est-ce pas ?

         Demain j'ajouterai un second conte qui complète celui-ci.

     

    1 Je constate avec stupéfaction que les gens qui ont la chance de posséder ce tarot se permettent de le vendre une fortune comme s'il s'agissait d'une pièce de musée. Vend-on la sagesse alors qu'elle est due à tous ?! Mais je ne comprends pas non plus pourquoi il n'est pas réédité. Il faudrait au moins qu'il reparaisse sous forme de livre, afin que son enseignement puisse continuer de profiter à tous : il en reste peut-être quelques exemplaires ici.  

     

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