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Début du voyage ici.
Une excursion vers la Suisse maintenant, en empruntant une petite route tout ce qu'il y a de champêtre, la D 389, qui traverse la forêt de Noirmont et le col de Landoz-Neuve (1260 m). (La carte ci-dessous peut être agrandie.)
C'est à cet endroit que se situe la frontière suisse, dont nous apercevons le poste français, précédé de la maison des douaniers dont le nombre de boîtes aux lettres semble indiquer qu'elle comporte six appartements distincts...
La modification du revêtement de la chaussée indique le lieu précis où l'on change de pays - ainsi que les petits murets érigés de part et d'autre de celle-ci. Plus loin on aperçoit le poste frontière suisse, tout aussi désert et abandonné, si ce ne sont les nombreux panneaux qui l'ornent et l'entourent.
Et c'est là que je réalise combien sont futiles ces frontières, et me souviens du propos de Pascal : "Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà"... Comme lors du passage d'un département à un autre, une frontière est une limite bien imaginaire ! Dire qu'un massif infranchissable, qu'une mer ou qu'un large fleuve dessinent une frontière peut se concevoir ; mais dès qu'une route relie deux points, il ne s'agit plus que de propriété de territoire, et on se demande pourquoi changer tant de choses entre des points si semblables en eux-mêmes.Cependant il est vrai que la diversité est antérieure aux routes, et que seule la tradition rattache les uns à un côté, et les autres à un autre, tandis que le développement progressif des moyens de communication tend à effacer les disparités pour imposer des vues de plus en plus communes.
Ainsi rencontrons-nous en Suisse un tracteur tout à fait semblable aux nôtres, et faisant les foins tout à fait comme chez nous. (Les taches sur la photographie proviennent du pare-brise à travers lequel elle a été prise ...)
Nous arrivons au Lac de Joux (d'un nom bien familier de l'endroit !), dans un lieu dit "Le Pont", où la chaleur aidant, des jeunes plongent joyeusement du radeau bleu que l'on aperçoit sur l'eau.
Comme le lac de Saint-Point, ce lac est extrêmement étendu en longueur. En voici un aperçu.
Par contre les reliefs restent peu marqués, le lac de Joux étant comme son homologue situé à quelque 1000 mètres d'altitude.
Seule l'immatriculation des véhicules rappelle que nous sommes en Suisse, la micheline de passage étant très semblable à nos propres trains régionaux.Un petit détour par Lausanne nous fera fuir au plus vite, l'embouteillage y étant dramatique et rien ne permettant de se repérer ni de se guider de façon précise... (à droite de l'image, un reflet du pare-brise).
Impossible de se poser pour voir de quoi il s'agit ! Pire qu'à Paris !! Car en plus la ville est bâtie en pente vers ce qui est supposé être le lac mais dont on ne voit RIEN nulle part...Nous revenons aussi vite que possible sur nos pas.
Et de retour au "Pont" nous sommes tentés d'admirer davantage le lac Bréné, dont les dimensions plus modestes et l'environnement accidenté évoquent mieux la montagne.
En remontant par la route nous apercevons la Dent de Vaulion, qui domine la région de ses 1483 m.Cependant, si petite qu'elle soit, la D 389 se transforme en un véritable autodrome, sur lequel entre chaque lacet une voiture folle nous double dans un défilé incessant. Il semble qu'une fabrique vienne de fermer ses portes du côté suisse et que les travailleurs s'en reviennent vers le côté français, pressés bien évidemment.
Fatiguée de cet angoissant manège, j'oblique le plus vite possible vers les profondeurs de la forêt, sur une petite route goudronnée à une seule voie. C'est la première que je rencontre, et nous sommes depuis un moment du côté français (vous la voyez sur la carte, indiquée "RF", comme "route forestière").
Ouf ! On peut enfin s'arrêter, poser le pied à terre, marcher sous les sapins dans un air embaumé...
Une merveilleuse végétation humide transfigure le sous-bois bien vallonné.
Bientôt nous rencontrons des monceaux de troncs entassés...
... avant de déboucher au-dessus de Mouthe, à proximité de la Source du Doubs.
Plus du tout envie d'aller en Suisse !! La France est vraiment le plus beau des pays !!(NB : Je ne pense aucun mal de la Suisse, que j'ai déjà visitée par le passé à d'autres occasions et plus en profondeur ; mais durant ce séjour court et avant tout destiné au repos et à la nature le moment ne semblait pas très bien choisi pour s'y rendre... Un voyage "à l'étranger" se prépare et s'organise, il nécessite que l'on s'y consacre un minimum.)
Fin du voyage
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Seule sur son tableau
Mona Lisa s’ennuie
Sous son regard pâlot
Il se peut qu’elle fuie
Personne ne la voit
Assise à sa fenêtre
Sous son sourire froid
Elle pleure peut-être
Elle appelle en secret
Une amitié lointaine
Mais voici qu’un criquet
S’est ému de sa peine
Il la chatouille un peu
En marchant sur la toile
Et bientôt dans ses yeux
S’éveillent des étoiles
Petit criquet sauteur
Tu naquis d’un mirage
Elle vibre et son cœur
Éclaire son visage
Sur l’étrange horizon
Explorateur du monde
Esquisse une maison
Où sourit la Joconde
3 commentaires -
Puisqu'en ce moment je suis un peu "absente", je vous propose de faire un petit détour par "Forêt Sauvage", le site de Rémi-Ange, pour y visiter Bruges en sa compagnie... Une visite fort poétique et même un brin amusante ! C'est ici (cliquez sur la photo) :
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Le soleil étant en ce moment très capricieux nous avons profité d'une éclaircie pour filer vers la Creuse et faire un petit tour en forêt de Saint-Plantaire, vers Crozant... Allez, une petite carte (cliquez pour l'agrandir légèrement).
Le chemin, qui démarre sur la hauteur descend progressivement vers la rivière.
Fantaisiste, il montre quelques murets de pierre qui semblent encore délimiter une propriété ...
Puis il se mue en sentier de montagne, arborant des sapins qui rappellent le Haut-Doubs !
Une auge de pierre semble indiquer qu'autrefois il y avait là des prés où paissaient des troupeaux.
Et soudain, miracle ! Qu'aperçoit-on ?
La Creuse !!
Déboulons un sentier périlleux pour gagner une corniche plus engagée et mieux voir.
La voilà !... Dommage, le soleil s'est un moment caché ; mais n'est-elle pas belle, paresseuse et sauvage, comme l'ont peinte les artistes de l'école de Crozant, ou moi-même de passage à Gargilesse il y a quelques années ?
Attardons-nous un instant à admirer l'à-pic rocheux qui, même si les proportions ne sont pas les mêmes, était présent à mon esprit lorsque je surplombai le Doubs il y a quelques semaines.Puis gagnons-en le bord jusqu'à un autre endroit, où nous dînerons face au soleil couchant. Le voici sur la carte (agrandissez légèrement de même - les cartes sont de Google maps avec ma légende ajoutée) :
En face du restaurant, la falaise est à contre-jour déjà. Au fond, on aperçoit les ruines du château de Crozant. Le pont qui monte vers le site marque la limite entre les département de l'Indre (où nous nous trouvons) et de la Creuse (dont dépend Crozant).
Une heure plus tard, coucher de soleil derrière le coteau...
Et pour finir, j'ai essayé le filtre "crépuscule" de mon appareil.Pas mal ??
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Notre-Dame du Sacré-Coeur d'Issoudun : la statue du fond du parc
Est-ce seulement par habitude que nous répétons ce que, petits, on nous a appris et que, après réflexion nous ne croyons plus : « Vierge Marie » et « Mère de Dieu » ?
Vous allez me dire que vous, vous ne le dites plus, parce qu'une « mère » ne peut pas être « vierge », c.q.f.d., et que le concept de « Dieu » exclut par sa nature qu'Il ait une mère.
Oh, oh ! Mais nous voici dans des raisonnements rationnels, et les raisonnements rationnels c'est aussi la fin de toute conversation avec « Dieu », me dis-je aussitôt.
Cependant, bon, restons sensés, et repartons des faits enseignés. Les choses sont simples : il s'agit d'une vierge, jeune et non mariée, qui s'appelait Marie ; et un jour elle mit au monde un garçon qui prétendit être Dieu... C'est de là qu'apparurent les formules consacrées.
Pourtant ces formules présentent une force inouïe. Comme tous les mythes, elles résonnent prodigieusement en nous. Lorsque l'on s'adresse à « La Vierge » ce n'est pas à une petite pucelle que l'on pense, mais c'est à une image miraculeusement pure et blanche, comme la neige sur les hautes cimes des montagnes, quelque chose qui brille de façon fantastique très haut dans le ciel, qui irradie des étincelles de lumière ! D'ailleurs c'est sans doute pour cela qu'on l'a appelée ensuite « Immaculée Conception »... « Conçue sans péché » ? Si l'on veut, mais c'est encore une rationalisation débile : le mental repointe son nez, c'est humain... Qu'est-ce donc en effet que le « péché », sinon le simple rappel de notre petitesse et du fait que nous nous sentons perdus devant l'immensité ? Marie serait donc tout simplement moins petite et moins perdue que nous... Et c'est parce qu'elle évoque « notre conception » de la perfection, de ce qui est immaculé comme la neige sur les très grandes hauteurs, que nous l'appelons ainsi.
Mais de plus Marie porte étonnamment le plus merveilleux nom de la terre, puisqu'il évoque par simple dérive celui de « mère », mais aussi toute l'étendue de la « mer » qui est à l'origine de la vie sur notre planète (planète d'eau dont tout être animé est issu - comme du liquide amniotique), et encore par anagramme celui d'« aimer », puis encore par dérive (de « amor ») celui de « mort » - c'est-à-dire l'autre pôle de l'existence face à celui de « naître au monde » ! C'est ainsi qu'elle devient pour nous le symbole même du principe-Mère... De celle qui porte, qui fait passer d'un port à un autre port, d'un point à l'autre d'un voyage, celle qui soutient. Et cela, avec une puissance telle, une telle force qu'elle en vient à évoquer le concept même de ce que nous appelons « Dieu » : l'origine et le terme de toutes choses, le but ultime de notre périple ici-bas.
Elle est alors presque identifiée à Lui, se rapprochant de la Grande Mère présente dans les anciennes religions... Et en associant « Mère » avec « Dieu » nous la ressentons comme la présence maternelle de Dieu, plus accessible, plus sécurisante que l'image habituellement proposée de « père ».
Cependant elle n'est pas non plus cette Force illimitée et impersonnelle ; ayant eu part à notre humanité, elle prend un visage, elle admet d'être représentée sous une forme définie, d'une statue qui nous tend les bras et porte un enfant nous ressemblant beaucoup. Ainsi, rayonnant des attributs de Dieu, mais s'en détachant pour se rapprocher de nous elle se présente comme son ambassadrice, une saillie lumineuse de l'Amour, le halo de lumière s'offrant du Ciel vers la Terre... Alors nous l'appelons aussi « Reine du Ciel », et la représentons couronnée d'étoiles.
Mais peut-être est-ce tout simplement une Âme merveilleuse qui s'est offerte pour nous aider et ne cessera jamais de le faire !
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