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    La fleur de lilas

    Fruit du bourgeon de verdure

      Apparaît déjà

     

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    Divine nature

    Quel miracle que cela

    Quelle dentelure

     

     

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    Bourgeon de lilas 02


        Dans les arbres la vie se reproduit de la même manière qu'un enfant dans le ventre d'une mère... Alors pourquoi les arbres n'auraient-ils pas une conscience, comme nous ?

     

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    "L'expérience existentielle", lame du Tarot Zen d'Osho Rajneesh

     

        Dans la nature, la vie évolue de façon intelligente, alors que nous n'en sommes pas même conscients la plupart du temps. Nous respirons, nous digérons, nous dormons sans même savoir comment (tout juste à la rigueur "pourquoi"). D'où vient donc cette intelligence ? N'émane-t-elle pas d'une force infiniment supérieure à la nôtre ?

     

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       À notre époque nous ne sommes guère plus avancés devant les mystères du monde que l'homme de Cro-magnon... Nous observons mieux, nous observons plus loin, nous avons développé une technologie et cherchons à corriger le cours des choses, mais l'essentiel nous demeure inaccessible, et nos efforts se heurtent aux mêmes inéluctables limites. Nous ne pouvons toujours que constater, impuissants, l'intelligence infinie qui nous dépasse, même si nous refusons de l'appeler aujourd'hui encore "Dieu".

     

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        Pourtant lorsqu'il est versé dans une jolie tasse le thé est beau et odorant ; mais lorsque la tasse est brisée et qu'il s'est répandu, c'est toujours du thé.

     

     

     

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    ©Keystone - voir ici

     

    Les jours sont froids comme métal

    Partout la peine et la détresse

    L'hiver s'étend lourd et fatal

    Plus de rire ni de caresse

     

    Où est le temps des ciels mouvants

    Il n'est plus de rayon qui perce

    Autrefois par les jeux du vent

    Mars riait parmi les averses

     

    De menaces en désespoirs

    Nous survivons dans une impasse

    Troublés dans l'âme sans savoir

    S'il est un terme à notre angoisse

     

     

     

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    Lithographie d'Hippolyte Lecomte et de Godefroy Engelmann (19e siècle)

     

     

    Le Chêne un jour dit au Roseau :

    "Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;

    Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.

    Le moindre vent, qui d'aventure

    Fait rider la face de l'eau,

    Vous oblige à baisser la tête :

    Cependant que mon front, au Caucase pareil,

    Non content d'arrêter les rayons du soleil,

    Brave l'effort de la tempête.

    Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.

    Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage

    Dont je couvre le voisinage,

    Vous n'auriez pas tant à souffrir :

    Je vous défendrais de l'orage ;

    Mais vous naissez le plus souvent

    Sur les humides bords des Royaumes du vent.

    La nature envers vous me semble bien injuste.

    - Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,

    Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.

    Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.

    Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici

    Contre leurs coups épouvantables

    Résisté sans courber le dos ;

    Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,

    Du bout de l'horizon accourt avec furie

    Le plus terrible des enfants

    Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.

    L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.

    Le vent redouble ses efforts,

    Et fait si bien qu'il déracine

    Celui de qui la tête au Ciel était voisine

    Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

     

    (Jean de La Fontaine, 1621-1695)

     

         Je suis du genre "roseau", et les chênes m'ont toujours snobée... Alors il faut bien que je cherche secours auprès de nos classiques si sensés. Surtout que de "roseaux", il n'y a pas que celui de La Fontaine : celui de Pascal aussi est important, ô combien !

     

        L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue ; parce qu'il sait qu'il meurt ; et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.

       Ainsi toute notre dignité consiste dans la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever, non de l'espace et de la durée. Travaillons donc à bien penser. voilà le principe de la morale.

     

    (Blaise Pascal, 1623- 1662)

     

       Aujourd'hui prenons garde, nous français si mercuriens par la pensée, de ne pas nous heurter de front au chêne lybien dont la tête voisine le Ciel et les pieds l'Empire des Morts !

        La souplesse du roseau est non seulement le fait de sa pensée, qui lui permet de s'adapter et de comprendre, donc parfois de reculer, mais aussi la reconnaissance de sa petitesse face à l'immensité des choses qui, nous venons encore de le constater, à tout instant peuvent le terrasser. Humblement il doit réapprendre à vivre après des cataclysmes qui, sans le déraciner complètement, l'obligent à se remettre en question, à tout réinventer.

         Mais c'est en restant petit, tout proche du sol qui l'a porté et le nourrit, qu'il a le plus de chances de conserver ses racines intactes : les japonais en savent quelque chose, qui aujourd'hui s'organisent pour survivre dans des conditions parfois extrêmes.

     

        .... Et pourtant, que c'est beau, un chêne ! Par sa stabilité, il rayonne. Implanté dans un terrain forestier où toute la végétation ambiante le protège, il a bien peu de chances d'être déraciné ! Et dès lors, c'est un refuge, un protecteur des plus précieux, et même un réconfort pour les yeux ...

     

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        Au sud d'Issoudun il y a une forêt, qui se partage entre les départements de l'Indre (du côté de Saint-Aubin) et du Cher (du côté de Chezal-Benoît) : c'est la forêt de "Choeurs-Bommiers", du nom de bourgades avoisinantes. On en fait quasiment le tour en partant pour Chezal-Benoît (qui est dans le Cher), puis en tournant à droite vers Pruniers (de nouveau dans l'Indre), et en retournant ensuite à droite après Pruniers en direction de Saint-Aubin (région où les Issoldunois se promènent plus volontiers). Les zones plus excentrées sont moins accessibles et moins visibles des routes qui les encerclent.

         Elle est traversée de grandes allées toutes droites et carrossables, mais généralement fermées à la circulation par des barrières (que seuls les chasseurs enfreignent, en plus des forestiers), et abrite un vaste étang : "l'étang des Trois Biches", dont une rive est située dans l'Indre et l'autre dans le Cher. Un seul axe de chemins reste accessible à la circulation dans les deux directions pour permettre de rejoindre au centre de la forêt le "carrefour de la Croix Blanche" qui est situé sur une petite hauteur et d'où l'on peut partir en promenade, ainsi que pour accéder aux rives de l'étang, qui sont fréquemment investies par les pêcheurs. 

           Les gens y marchent, le plus souvent dans les allées protégées car, le sol étant marécageux, les chemins existants s'embourbent une bonne partie de l'année ; mais aussi y font du vélo ou même s'y promènent à cheval (ce qui leur ouvre les chemins !). Une ou deux "promenades" ont été esquissées par les agents du tourisme, pour lesquelles le sol a été soigneusement choisi ou remblayé, avec des petits ponts de bois pour enjamber les nombreux "fossés", véritables ruisseaux en hiver et au printemps. Deux rivières plus larges, que l'on passe pour l'une d'elles en faisant de l'équilibre sur deux poteaux télégraphiques de béton jetés en travers, sont franchies par des ponts goudronnés au niveau  des allées carrossables, mais deviennent presque à sec à la fin des étés.

     

         Dimanche, pour le premier jour de beau temps, nous avons décidé d'aller chercher le versant le plus éloigné de la forêt, sur la route qui va de Chezal-Benoît à Pruniers, afin de nous dépayser un peu de d'éviter les autres promeneurs. Comme vous le percevrez sur la carte ci-dessous (que vous devrez agrandir en cliquant dessus !), le paysage change du tout au tout lorsque l'on passe la forêt : côté Issoudun, c'est la "champagne berrichonne", c'est-à-dire une étendue morne de champs labourés ; et à partir de Pruniers et dans le Cher, c'est le "boischaut" , c'est à dire une région de bocage, de prairies entourées de haies... Un vrai plaisir et un vrai dépaysement.

     

    Foret-de-Choeurs-Bommiers.jpgCarte Mappy, en type "mixte" (photos aériennes + tracé des voies et légende)

         Sur la carte vous pouvez repérer notre itinéraire en suivant les indications données ci-dessus ; la croix rouge que j'ai ajoutée désigne l'endroit où nous nous sommes arrêtés pour marcher un peu dans les bois.

         Et nous avons trouvé un paysage bien étrange ! Hivernal, encore... et sauvage ! Jugez plutôt.

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       Ce pin est comme une main penchée de danseuse orientale.

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      Le voici dans l'autre sens...

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    Et là, ne dirait-on pas qu'un serpent pointe son nez entre les jambes de ce chêne ? Si j'étais aussi inspirée que Stellamaris, je pourrais écrire un poème le concernant !

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       Les pins sylvestres penchent leurs têtes folles comme pour se parler, longuement élancés au-dessus d'une broussaille épouvantable.

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      Le coin paraît douillet ? Mais comme l'herbe est blanche et sèche parmi ces brémailles foisonnantes !

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        Mais voici un arbre mort ! Comme son tronc est triste et blanc... Était-ce un pin, comme on peut en voir derrière lui ? Non, son écorce semble avoir été grise comme l'arbre que l'on voit à sa gauche.

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        Si on le prend de plus près, on pourrait encore lui consacrer un poème, tant il rappelle les marionnettes de Tim Burton dans "L'étange Noël de Monsieur Jack" !

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        Mais voici une petite mare, pour le grand bonheur des nombreux habitants du bois (cerfs, biches, chevreuils et sangliers)... qui malheureusement, tout comme la fameuse "Mare au Diable", sera totalement à sec dans quelques mois.

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      En voici la partie gauche, avec un petit pont pour la "route" forestière sur laquelle nous nous trouvons.

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       Mais quelle est cette voie herbue ouverte entre les bois ? Très probablement les restes d'un passage d'engins utilisés par les forestiers pour aller rechercher les troncs tombés suite aux dernières tempêtes.

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       Encore une drôle de bête issue tout droit des légendes... Un arbre arraché couronné de houx ; tandis qu'au premier plan l'on voit bien les inégalités du terrain avec ce fossé aux flancs moussus.

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      Il est si creux, qu'un peu plus loin une branche a même été posée pour le franchir.

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       Encore d'étranges troncs bien tordus ! On se demande ce qui lui est arrivé, à l'arbre de droite...

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        Là je me trouve face à une jungle des plus étonnantes. Comme un îlot de broussailles entouré d'herbes jaunes.

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      Tout s'explique ! C'est complètement marécageux... Mon chien s'y baigne avec délectation.

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        Encore un arbre bien amoché ! Que s'est-il donc passé ?...

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       Quel est cet enchevêtrement ? De loin, je crois voir une cabane. De près, je ne sais plus trop...

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        Encore un tronc étrangement penché, et de plus, il est multiple, et il y en a plusieurs... Au loin, on dirait une tête de dinosaure !

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        Hélas, si
    derrière eux celui-ci est droit, il est bel et bien mort ; et par-dessus le lierre qui l'habille, la pointe qu'il darde vers le ciel est sinistre comme un corps sans tête, ou un bilboquet sans sa boule...

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         Je n'ai pu m'empêcher de saisir cet arbre tourmenté... Il est certain que l'hiver permet d'avoir des troncs et des ramures une image infiniment plus saisissante, et la broussaille qui règne partout ajoute au sentiment de désolation que pourtant balaient ces grands pins dressés vers l'azur.

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       Encore une surprise ! Cet arbre à trois troncs (oh ! ce n'est pas une exception, certes), et à sa droite, cet arbre "à genoux".

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        Approchons-nous du second... Quelle difficulté il semble y avoir à pousser dans cette forêt !

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        Tiens, encore un drôle de personnage. Avec son œil torve, son nez, sa bouche, et la canne qui semble s'appuyer à sa corne frontale, il semble tout droit sorti des premiers Walt Disney.

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       Pour finir (ou presque !), encore une cabane, mais minuscule cette fois : entièrement composée d'herbes, c'est une demeure de lutins, avec son toit de chaume et sa façade moussue.

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        Mais à la sortie du chemin, un chêne superbe, encore au bord d'un fossé, et tout mangé par le lierre.

     
     

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