•      Ce mardi, la pluie étant tombée avec force dans la nuit, le ciel est demeuré brumeux ... Pourtant nous avons décidé d'aller visiter le Cirque de Mourèze, qui d'après la carte semblait intéressant.
     

           La reproduction ci-dessous du secteur d'après Géoportail vous permettra de mieux situer les lieux, avec le tronçon d'autoroute de droite qui va vers Montpellier, et  celui de gauche qui descend sur Béziers (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

     

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         Nous avons en effet été stupéfaits du paysage qui s'est offert à nous, de ces énormes roches dressées en cheminées qui surplombaient les maisons paisibles du petit village au caractère ancien.

     

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         Comment ce jardin "suspendu" avait-il pu aller se jucher au sommet de cette roche imposante et abrupte ? Perdus dans les bambous qui abondent en cette région, nous revenons peu à peu dans le village.

     

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    Un petit coup d'oeil vers ses ruelles escarpées, totalement vides en cette journée grise...

     

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         Et finalement l'absence de touristes, même si elle nous permet de stationner n'importe où, fait que nous ne découvrons à aucun moment par où entrer dans le site... et n'imaginons même pas que ce soit possible. (Pourtant si vous agrandissez cette image, vous verrez qu'à gauche il y a un écriteau portant l'indication : "Cirque"... Je viens juste de m'en apercevoir !)

            Nous suivons donc la route en nous arrêtant ici ou là.

     

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    La sortie du village vers Clermont l'Hérault.

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    Impressionnant front hérissé.

     

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    Chouettes rochers.

     

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    Nous essayons de partir à pied, mais ça ne mène nulle part !

     

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    On en voit quand même d'assez extraordinaires, même si le temps rend la photo blafarde et les lointains fantomatiques.

     

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    Impressionnante tour fendue qui semble s'ouvrir comme les cuisses d'une femme...

     

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    Toute une série de crêtes par-dessus les tamaris.

     

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    Une route accidentée qui plonge dans un désert de pierres.

     

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    Autre bastion propice à l'aventure !

     

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    Et devant cette forteresse crénelée, le vent souffle avec violence dans les saules.

    Mais que vois-je en face de ce paysage, juste derrière moi ... ?

     

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    Un bouc, descendu brouter au bord de la route !!

     

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    Il s'approche tranquillement. Je n'en avais encore jamais vu !

     

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    Mais quand une voiture approche, il a tôt fait d'escalader la paroi à pic. J'en suis stupéfaite.

    Alors nous quittons les environs immédiats pour visiter un peu les environs,

     

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    et arrivons à la dalle paléontologique de la Lieude, qui décrit l'évolution géologique du terrain environnant. Cependant il fait si sombre que la plaque elle-même ne me paraît pas pouvoir être photographiée, et je me contente d'essayer de saisir, de loin, le château en ruines qui la surplombe : le château de Malavieille.

     

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    J'ai beaucoup de mal à le saisir.

     

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    Quand on passe derrière on voit sur quel escarpement il a été construit, place forte indéniable.

    Je me fais un malin plaisir à prendre les plus petites routes possibles et soudain, que rencontrons-nous dans un champ ?

     

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    Des lamas !! C'est vraiment la montagne ici... Dépaysement assuré...

     

     

         Pour ceux qui voudraient mieux comprendre la formation du cirque de Mourèze et mieux le découvrir au grand soleil, voici deux sites que je vous recommande :

         1) celui de Wikipédia, avec toute une collection de photographies superbes.

         2) Celui du département, qui non seulement offre des explications plus accessibles que celles de Wikipedia avec de belles photos qu'évidemment il faut agrandir, mais encore propose une navigation vers toutes les curiosités des alentours.

        Cependant ce n'est pas ici que nous trouverons la dalle paléontologique de la Lieude, mais sur un autre site départemental (Le Clermontais)  : vous y verrez ce qu'elle signifie, mais aussi combien en prendre des photographies est peu attirant. 

        C'est sur le même site que vous trouverez de belles images du château de Malavieille, avec quelques précisions sur son histoire.

     
     
     
     

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  •  (Suite de cet article)


         Pour vous faire mieux connaître ce grand poète béarnais, en voici un second poème, parmi ses plus connus puisqu'il a inspiré le titre d'un roman à Raphaëlle Billetdoux  (voir ici) ainsi que celui bien évidemment de la biographie du poète lui-même (ici).

     

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         Celui-ci est tiré du recueil "Chansons", la première de ce qu'il nomme "Romances sans musique".

     

     

    En Arles

     

     

    Dans Arle, où sont les Aliscamps,

    Quand l’ombre est rouge, sous les roses,

    Et clair le temps,

     

    Prends garde à la douceur des choses.

    Lorsque tu sens battre sans cause

    Ton cœur trop lourd ;

     

    Et que se taisent les colombes :

    Parle tout bas, si c’est d’amour,

    Au bord des tombes.

     

     

        0n y retrouve ce goût pour la confidence qui fait de ce dandy un tendre sous son ironie mordante à la Sacha Guitry.

         En complément je vous invite à lire ce qu'en dit ici Frédéric Martinez, son biographe.

          Il émane un charme envoûtant de son écriture sobre, qui me rappelle un peu les gymnopédies d'Eric Satie, dans leur mystérieuse simplicité.

     

     

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      Au bout de ma corde, je m'ennuie un peu...

     

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    Mais quelle est cette jolie demoiselle qui apparaît là-bas ?

     

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    Elle n'a pas l'air rassurée, la minette... Ne bougeons pas. Surtout ne pas l'effrayer.

     

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    Viens par ici ma jolie ! C'est plus tranquille...

     

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    Eh bien oui, tu vois ! On peut se faire des bisous pas ici !

     

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    Oh ! Super ! Je l'adore !

    Bas les pattes le photographe s'il vous plaît, on aimerait un peu d'intimité.

     

     

     

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  • (3e volet d'une évocation commencée ici)

     

    PJ Toulet

     

     
          Plus je relis Paul-Jean Toulet, et plus j'ai du mal à choisir ce que je veux vous en offrir...

         Il y a tant d'humour dans certains de ses poèmes qu'il serait dommage de les négliger ! Cependant je reste sur le nostalgique encore aujourd'hui, avec la dernière des "Contrerimes".

        On y sent une oeuvre de la maturité, empreinte de ce désenchantement face à l'amour qui traverse toute la pensée de son auteur. D'une simple petite touche la mort est évoquée, et c'est dans un murmure que le poète avoue l'insomnie et la peur.

        Les expressions aussi élégantes qu'elliptiques apportent musique et rythme à cette confidence en clair-obscur ; une pointe d'hermétisme rapproche un peu ces quatrains de certaines oeuvres d'Apollinaire ("La Chanson du Mal-Aimé", "Le Bestiaire d'Orphée") : on est en plein 1900, l'époque de Toulouse-Lautrec ; mais dans le sud ! Car toujours cette lumière de l'Espagne s'y devine en filigrane.

     

         Mais c'est dans le mystère que disparaît le poète ; comme l'on sort de scène, à petits pas. Il continue de vous parler, comme il l'a toujours fait. Et c'est peut-être là le secret du style si poignant propre à Toulet : toujours il vous parle, jamais il ne parle de lui.

        Il semble s'en aller dans un fondu au noir, et ses propos flottent encore derrière lui, comme chuchotés...

     

     

     

    La vie est plus vaine une image

    Que l’ombre sur le mur.

    Pourtant l’hiéroglyphe obscur

    Qu’y trace ton passage

     

    M’enchante, et ton rire pareil

    Au vif éclat des armes ;

    Et jusqu’à ces menteuses larmes

    Qui miraient le soleil.

     

    Mourir non plus n’est ombre vaine.

    La nuit, quand tu as peur,

    N’écoute pas battre ton cœur :

    C’est une étrange peine.

      

    Paul-Jean Toulet,
    Contrerimes, n°70 (la dernière)

     

      

     

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           L'Eglise Notre-Dame de Grâce est édifiée sur un rocher surplombant toute la région de Gignac, et si sa construction est relativement récente (XVIIe siècle), elle succède à toute une série de temples l'ayant précédée, dont le plus ancien fut un temple romain dédié à la déesse Vesta.

        Il semble qu'elle soit le lieu de puissantes vibrations  protectrices, comme en témoignent les innombrables ex voto entourant la petite statuette réputée "miraculeuse" qu'elle abrite.

     

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       Celle-ci, représentant la Vierge-Mère, peut évoquer Marie mère de Jésus tout autant que la déesse-mère présente dans l'esprit des Celtes bien avant les Romains. Au-dessus de la statuette, l'inscription en latin : "Posuerunt me custodem" signifie "Ils ont fait de moi leur gardienne" (ou protectrice).

     

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         Cette statuette aurait guéri un sourd-muet et aveugle, si l'on en croit le récit du Père Joseph Gilland (voir ici). (Si vous n'êtes pas aveugles, vous me voyez prenant la photo...)

     

          Le frontispice évoquant les basiliques romaines ne manque pas de beauté, surtout avec les puissant piliers visibles sur les flancs ; et le cadran solaire situé sur le couvent qui la jouxte a été rénové récemment, si l'on en croit ici la 3e photo en bas à droite.

     

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       Là encore, j'ai essayé de traduire la devise qui y est inscrite, mais on n'en voit que le premier mot ("Momento"), qui s'il est en latin suppose une phrase assez complexe puisqu'il ne peut être sujet ; mais il est possible qu'il s'agisse de languedocien, auquel cas je fais appel à vos connaissances ou à votre sagacité pour suppléer à mes lacunes.(1)

     

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          La décoration de l'église, très claire, me rappelle celle de mes chapelles bretonnes, qui datent généralement de la même époque (voir ici l'autel de Saint-Samson).

         Les statues étonnent par leur différence avec celles trouvées dans les cathédrales gothiques ou romanes. Outre que l'on trouve une Sainte-Anne, qui encore me rappelle la Bretagne (!)

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    On rencontre également Saint-Louis, qui est le patron de ma ville natale, Fontainebleau,

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      Et un beau Christ qui ouvre les bras en souriant, contrairement aux images courantes de crucifixion.

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        Cependant, lorsque nous sortons, nous découvrons un chemin de croix, ponctué de quatorze chapelles qui sont autant de stations pour une procession de vendredi saint.

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        Suivant l'arrête de ce piton rocheux qui domine Gignac, c'est surtout une magnifique promenade que nous ne manquons pas de suivre.

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          Sur la droite, en direction du nord et des monts de Lozère, se dresse la Tour de Guet, appelée localement "Tour Sarrazine" avec son fier drapeau occitan.


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        Longue et agréable promenade en plein vent, surplombant les vignes et les champs d'olivier.

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    La chaussée est construite sur d'étranges blocs caillouteux

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    et la vue s'étend vers un paysage délicieusement méditerranéen

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    À mes pieds une étrange végétation attire mes regards.

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    Mais revenons à la basilique tout doucement...

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    (1) Un grand merci à M. Jean Boulet, qui n'a pas osé mettre un commentaire, mais m'a signalé par le formulaire de contact que cette inscription, "Momento M.", lui rappelait la célèbre inscription sur un cadran solaire romain "Vulnerant omnes, ultima necat" ("elles blessent toutes, la dernière tue", en parlant des heures bien sûr) et signifiait sans doute - avec une faute de gravure au début - : "Memento mori", "souviens-toi que tu mourras". C'est donc bien du latin.

     
     
     

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