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Bourges la nuitPhoto Jean-Pierre Gilbert (gilblog)
Étroite rue montante
En pavés inégaux
Vers une cathédrale
Et je bascule hors tempsJe l'emprunte et voici
La maison du luthier
Des odeurs de vernis
Emplissent mes narinesLe tablier jauni
Les cheveux en bataille
L'artisan me sourit
Dans l'atelier obscur éclairé d'une lampe
Au chaud miroitementDes crins d'archets y pendent
Et des formes galbées attendant l'assemblage
Reposent dans les coins
De hautes contrebasses
Un violoncelle ambré dépouillé de ses cordesEt l'odeur de la colle ou de la colophane
Et celle des vernis qui imprègnent le bois
Pénétrantes et douceâtres
M'enveloppent et me grisent
Les larges établis couverts de vieux outils
Et les petits violons
Qui pendent au plafond
Tout me fait chavirerUne antique fenêtre ouvre sur une cour
Pavée de pierres grises
Entre des murs austères
Et soudain retentit le son grave et pensif
D'une cloche tout près
La cathédrale est là puissante et protectriceJe suis au moyen âge
Dans un cocon de rêve
Très loin avant les temps
Que l'on prétend « modernes » et qui ne sont qu'éteints
Au tréfonds d'un passé où dans le cœur des villes
Lorsqu'on gravit les ruesJuste en dessous de Dieu qui règne dans la pierre
Il y a l'Instrument qui vibre dans le bois
Afin de Le chanter.Nota : ce poème s'inspire de la boutique de Jacky Gonthier située rue Bourbonnoux à Bourges, mais aussi de deux autres boutiques de luthiers que j'ai visitées, l'une à Orléans juste en montant vers la cathédrale, et l'autre à Tours, non loin de celle-ci.
Ce qui rend les instruments à cordes si attachants, c'est qu'il y a un contact charnel et sensible avec l'instrument dans son dépouillement et sa fabrication. On les fabrique comme des poupées, on les habille, on les pare... Et cet art qui tient de la magie se plaît en compagnie des vieilles pierres et de la spiritualité.
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Heureusement pour nous, car il est lumineux et chaleureux, et contient donc tout ce dont nous avons besoin aujourd'hui ! !
Envoyé sur ce blog par Lyriann, je le pousse doucement vers :
Marlou
Aime paix
Patrick
Jean-Baptiste
Ghost
Clémentine,
en espérant qu'ils ne l'ont pas déjà reçu et qu'ils accepteront de poursuivre cette "promenade du nuage" vers six autres candidats...
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L'horizon s'assombrit...
Un mail circule avec ce texte, tiré de La République, l'oeuvre majeure de Platon (Livre VIII) :
« Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »Image tirée du site
Si le philosophe écrivait déjà cela vers 370 av. J.C., ce n'est pas par une prescience extraordinaire des temps modernes, mais par l'observation des choses déjà présentes en son temps ; et comme tout se reproduit cycliquement à l'identique, selon des lois certaines inhérentes à la nature de l'humain, incapables que nous sommes de tirer les leçons de l'histoire, nous rencontrons aujourd'hui la même situation.
Je suis bien placée pour remarquer que dans les écoles, non seulement la plupart des jeunes ne respectent plus rien et n'acceptent même plus de se mettre à travailler ou même à lire, mais qu'encore dans les pires cas, les parents eux-mêmes prennent le parti de leurs enfants et vont jusqu'à insulter les professeurs ! Au mieux, on trouve des parents dépassés qui se laissent mener par le bout du nez par de vrais petits démons... Et à qui la faute ?!
J'en vois deux :
- Les films ou dessins animés à la gloire des enfants-héros, qui donnent constamment raison à ceux-ci contre leurs parents (voire : font passer les parents pour des idiots !!).
- La société de consommation qui cible les jeunes comme consommateurs de choix et oblige les parents, grâce à des fêtes imposées de plus en plus nombreuses (Halloween, Noël, Pâques, Mardi gras...) à les gâter plus que de raison.
En fait, tout est toujours une question d'argent, à la base.
Et nous allons mourir de cela, si on ne réagit pas (n'est-ce pas la Bête à dix cornes de l'Apocalypse ?), pour basculer... dans la Planète des Singes, tiens, pardi.
Voyez plutôt :
(si vous ne pouvez lire le diaporama, téléchargez-le, puis éventuellement cliquez ici et téléchargez la visionneuse)
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