-
Pour Noël, je vous propose quelques extraits du joli conte musical composé par Gabriel Pierné (1863-1937) sur des paroles de Gabriel Nigond : "les enfants à Bethléem", créé en 1907.
Destiné à être joué et chanté par les enfants des écoles (je connais un monsieur de 85 ans qui a chanté cela autrefois, dans son école religieuse), ce conte représente des petits bergers qui, au moment de rentrer se coucher un soir d'hiver, entendent une étoile qui leur crie que Jésus est né dans une étable. Vite, de retour avec leurs troupeaux, ils se hâtent de prendre des lainages et du lait pour les porter à l'enfant qui, paraît-il, a froid ; tandis qu'au loin approche une étrange caravane portant des rois au teint basané... Dans le second tableau, on se trouve dans l'étable où Marie et Joseph entourent le bébé, que réchauffent un âne et un boeuf doués de parole (tout le monde chante !). D'abord choqués du bruit entendu au-dehors, ils découvrent avec attendrissement toute la troupe des petits pâtres, suivie de près par les chameaux et les mages. S'ensuit une merveilleuse adoration de l'enfant... le but étant de créer une sorte de crèche vivante.
Je vous en livre ici un premier extrait : le retour des bergers qui entendent l'étoile ; et dans quelques jours, vous aurez l'arrivée des mages.
L'enregistrement est dû à l'orchestre et à la maîtrise de Radio France dirigés par Michel Lasserre de Rozel (voyez le disque ici : vous pourrez en écouter plusieurs passages)
Extrait 1 :
(Récitant)
La voix du soir glacé se disperse et se brise...(...)
Mais, bravant le froid qui les mord,
Avant que de quitter le dernier pâturage,
Avec l'insouciance et l'ardeur de leur âge,
Les petits pastoureaux veulent danser encor.
(Les pastoureaux)
Têtes brunes et têtes blondes,
Les roussots sont les plus beaux !
Choquons en dansant la ronde
Nos sabots !
(L'étoile)
Noël ! Noël ! Noël !
L'étoile a rayonné !
Sous la nuit de givre fleurie
Jésus, fils de Marie,
Dans une étable est né !
Les pastoureaux au début n'entendent pas l'étoile, puis se décident à céder aux instances de leur grande soeur et de prendre le chemin du retour : c'est alors qu'ils perçoivent l'appel venu du ciel...
1 commentaire -
Voici un poème que j'ai composé à l'âge de 13 ans... Il m'est revenu subitement en mémoire alors que je constatais avec amertume la disparition de toute notion de merveilleux et de surnaturel dans le monde actuel. Pourtant, c'est cela le véritable message de Noël ! Et n'est-ce pas ce dont nous avons le plus besoin aujourd'hui ?
Ding ding dong, ding ding dong,
Ding ding dong, ding ding dong !
Les cloches ont sonné,
Joyeux et bousculés,
Douze coups dans la nuit :
C’était l’heure bénie !
Jamais l’oiseau tranquille
N’avait vu si fébrile
Le petit bourg transi
D’ordinaire endormi.
La foule se pressait
Sur la place éclairée ;
La porte de l’église
Se ferma à la bise,
Et soudain retentit
Un cantique assourdi…
L’oiseau n’avait plus froid,
Il était plein de joie ;
Il ne comprenait pas,
Mais lui aussi chanta.
Voici en illustration musicale
la fin de la Cantate de Noël d'Arthur Honegger,
une splendeur qui traduit exactement cette réalité
de Noël, autrefois...
1 commentaire -
Nous voici transformés en fumées
N'apparaissant qu'à peine en quelques heures de jour
Soufflés par le brouillard
Comme de vieux fantômes
Gelés...
Tiens, je me suis caché !
Mais tu me vois quand même,
Avec mon shampoing blanc
Sur la tête...
Par terre, il y a tant de filets tissés
Que des sorcières sûrement rôdent dans les parages
Avec leurs doigts fourchus,
Et je ne voudrais pas tomber entre leurs pattes
Comme lui...
Devenu balai de mégère,
Ou bien... toboggan d'escargots,
Piste pour écureuils ?
Oh, il fait bien froid dans le bois
Pour s'amuser ainsi...
Il doit s'être endormi.
Oui, nous sommes les arbres
Tout habillés de givre,
Habillés de la brume qui erre un peu hagarde,
Qui titube et s'attarde
Comme une pauvre vieille avec son vieux fagot
Sur son dos...
Déjà tombe la nuit, et pourtant
Tu n'as pas vu naître le jour
Véritablement
Depuis un long moment...
1 commentaire -
Issoudun est le siège d'une congrégation appelée "les Missionnaires du Sacré-Coeur".
Fondée en 1854 par le Père Chevalier, cette Congrégation initialement masculine oeuvre dans les Pays du Tiers Monde, particulièrement en Indonésie (en Papouasie-Nouvelle-Guinée) et est devenue internationale, avec près de 2.300 membres et d'autres points d'ancrages notamment en Amérique.
Elle s'est élargie d'une "Fraternité" vouée par le Père Chevalier à Notre-Dame, pour laquelle il édifia à Issoudun une basilique qui est aujourd'hui un important centre de pèlerinages.
Je suis allée visiter sa crèche, qui a le mérite de reproduire, contrairement aux crèches habituelles, une sorte de case munie de vitraux avec une petite lanterne rouge...
Au fond de la basilique, on ne peut manquer d'être ému par la chapelle ardente vouée à la vierge.
Mais l'endroit le plus merveilleux pour prier se trouve au fond du parc, à la brûlerie des cierges. La vierge à l'enfant s'y trouve entourée de troncs et de feuillages et, étonnamment, chaque fois que je lui rends visite, le soleil brille derrière sa tête et la fait étinceler, comme d'un sourire complice et apaisant... En plus comme Issoudun est un trou perdu dans un monde matérialiste, il n'y a jamais personne.
Pour accompagner notre appel pressant dans ce monde déchiré,
je vous invite à écouter ici le final de la Suite Gothique pour orgue
de Léon Boëllmann (1862-1897) : sa Toccata,
exécutée par Jean Costa en l'Eglise Saint-Vincent-de-Paul de Paris (début)
1 commentaire