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        Belle journée, que ce dimanche 17 septembre, éclat furtif d'un soleil encore trop chaud et trop vite disparu...

        Sous la chaleur, nous avons eu le temps de chercher le frais dans une chapelle de grande beauté : la chapelle du musée Saint-Roch d'Issoudun.


    Chapelle du Musée Saint-Roch Issoudun

     
      
    Attachée à une abbaye fondée depuis le XIIe siècle, entourée de jardins potagers et dont la vocation d'Hospice en fit un des hauts lieux de soins locaux au XVIIe siècle (Saint-Roch, ayant été guéri miraculeusement de la peste, était considéré comme le "patron" des pestiférés, puis de tous les  métiers en relation avec la peau...), cette chapelle contient deux superbes hauts-reliefs représentant deux approches de l'arbre de Jessé - l'arbre généalogique du Christ, datant du XVe siècle.

    Chapelle du Musée Saint-Roch Issoudun


    Sur l'arbre de droite, les ramures aboutissent aux différents rois d'Israël, jusqu'au Christ qui est représenté au coeur de la composition dans les bras de sa mère.  Sur l'arbre de gauche, il est fait allusion à une filiation plus "spirituelle" avec les prophètes, bizarrement vêtus comme au moyen âge, jusqu'au Messie figuré sous l'aspect d'un Pélican aux ailes étendues (tout en haut, au milieu).
     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-arbre de Jessé
    Entre deux images du commerce achetées sur place, voici ci-dessus un cliché pris par moi-même
    et que vous pouvez agrandir
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    L'arbre de droite, qui est aussi le plus ancien

     
        L'Hospice Saint-Roch ayant été initialement un lieu de refuge sur le chemin de Compostelle, on y trouve une très belle tête de Saint-Jacques, patron des pèlerins.
     

    Tête de Saint Jacques-Musée Saint-Roch, Issoudun


        Quant aux jardins, vous connaissez déjà... (voir mes précédents articles...)



    Vue arrière du Musée Saint-Roch, derrière la chapelle

     
     
     
     

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  • (Suite de cet article)


        Tandis que certains cherchaient le frais au Musée, d'autres ont découvert les charmes des vieilles demeures d'Issoudun ouvertes exceptionnellement au public dans le cadre d'expositions d'artistes locaux.  

           Robert Bichet, rencontré précédemment, était l'invité de Mme Aimont, dans une splendide demeure équipée d'un cloître.
     
     
    Journées du Patrimoine-expo 
     

    (Photo Alain Bosquet)

    Journées du Patrimoine-expo
    L'artiste sous une série de quatre "poèmes illustrés" représentant chacun une saison.
    (Photo Alain Bosquet)


    Journées du Patrimoine-expo 
    Issoldunoise en méditation devant des arbres surgissant du chaos... (Photo A. B.)

     
     
     

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        Ce matin le temps était bien gris, il avait plu cette nuit, et les canards s'ébrouaient dans la Théols.




           Ma première rencontre près du musée fut une assemblée d'escargots paresseusement étalés dans les buis qui l'entourent...



    « - Bonjour ! »


    Promenade vers le musée 
    « - Salut ! »

     


          Mais l'écureuil qui fila sous mon nez lorsque je traversai le pont échappa inexorablement à mon objectif. Je ne retins que cette jolie niche où les mères désespérées, en sonnant une cloche, déposaient autrefois leurs enfants non désirés pour qu'ils soient aussitôt récupérés discrètement, par un système de rotation, à l'intérieur du bâtiment par une congrégation de religieuses charitables.

    Niche devant l"Hospice Saint-Roch d'Issoudun


        Un peu plus loin, de la petite île en bout du Pont Saint-Paterne, on peut apercevoir le bras d'eau détourné qui passe sous la salle de l'Hospice Saint-Roch de manière à permettre aux soignants de puiser l'eau directement dessous ou d'y déverser les déchets encombrants. Sur la dernière photo de mon précédent article, vous pouvez voir le bras d'eau ressortir de l'autre côté.

    Promenade vers le musée-Issoudun 
     


        En face, la «Tour Blanche » est un résidu d'anciens remparts érigés au  XIIe siècle par Richard Coeur de Lion alors maître de la ville... Reprise au XIIIe siècle  par Philippe Auguste, pour sceller l'alliance avec l'Angleterre, la ville voua sa tour à Blanche de Castille, la propre nièce de  Richard Coeur de Lion et future femme du roi Louis VIII puis mère de Saint-Louis.
        Depuis ce jour, c'est une figure emblématique de la ville, qui sera considérée comme la plaque tournante entre le royaume de France et les possessions britanniques.




        La nostalgie automnale parait de ses beautés ce paysage hors du temps... et je compris que la tristesse pouvait être aussi contemplation et paix.

     
     

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  • Suite de cet article 

         Il pleut des cordes...
        Entrons dans le musée, qui présente la richesse énorme de parties historiques auxquelles nous avons déjà fait allusion (chapelle magnifiquement décorée, salles de malades avec outils de médecine, une apothicairerie du XVIIe siècle absolument exceptionnelle), de collections de qualité (objets néolithiques et gallo-romains retrouvés dans la région, sceaux de différentes époques, monnaie frappée à Issoudun et petit canon fondu de même...), plus dans une partie plus contemporaine, de donations fantastiques en art primitif originaires de Papouasie Nouvelle-Guinée, ainsi que d'une salle d'expositions temporaires dont l'actuelle risque bien vite d'arriver à son terme.
        Par quoi commencerons-nous ?
     

    Arbre de Jessé -Issoudun


        D'abord, par cet arbre de Jessé situé sur la gauche dans la chapelle. Je vous l'offre ici en agrandissement (cliquez sur l'image), afin que vous puissiez mieux apercevoir le détail de ces prophètes dont on n'a pas encore complètement redécouvert les identités (celles-ci devaient figurer sur leurs parchemins, dont toutes les couleurs et inscriptions sont hélas parties...), mais aussi pour que vous repériez mieux cet oiseau aux ailes largement ouvertes, en haut, qui ne représente pas un aigle comme on pourrait le croire, mais le Pélican, image du Christ, qui s'offre à la mort pour sauver ses enfants.


    Musée Saint-Roch-Issoudun-Apothicairerie


        Puis rejoignons l'apothicairerie avec son exceptionnelle collection de pots, flanquée de sa salle de préparation avec les cornues et le nécessaire à distiller.

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Apothicairerie

     
       Nous nous attarderons un instant devant ce bel exemplaire de "Silène", ou boîte en bois destinée à recevoir des herbes et racines classées selon leur utilité...

     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Silène



         Et si maintenant nous nous faufilions vers la grande salle moderne, blanche et largement éclairée, où dort depuis plusieurs mois l'exposition "Alain Marcon, sculpteur" ? Connu par différentes expositions en France, cet artiste étonnant né en 1947 présente des personnages habités par leurs rêves, leurs désespoirs, leurs souvenirs, leurs sentiments. Par un saisissant effet de béance, et sans craindre de peindre de façon naïve tous les détails, il nous montre des êtres portant enfants, paysages, dans leur coeur ou dans leur tête. Le résultat est toujours élégant et apaisant à la fois.

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Alain Macron, sculpteur


        Celui-ci, très chargé, transporte sa ville et même un peu de Magritte sur son dos... Mais de son chien il ne retient pas grand chose, sinon la queue...

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Alain Macron, sculpteur


        Celui-ci, plus âgé, est aussi plus tourmenté... Malgré l'arc-en-ciel auquel il cherche à se raccrocher, il traîne des années de solitude et de tristesse, sur ses souliers dont l'un est en cailloux, et l'autre en fleurs. (Vous pouvez cliquer sur chaque image pour mieux la voir).


    Musée Saint-Roch-Issoudun-Alain Macron, sculpteur


        Mais comme elle est belle, cette violoncelliste, dont on ne devine le sexe qu'à son unique sein et peut-être aussi les pans d'une robe...! Comme on la sent rêveuse dans son inspiration couleur de lune, et éprise du bonheur qu'elle apporte à ceux qui l'écoutent ! Cette technique de bois directement taillé me retransporte dans un univers de santons de Provence qui m'émeut au plus haut point...

        Passerons-nous dès aujourd'hui les mers, pour nous plonger dans les trésors de l'art océanien ? Déjà les cris des oiseaux nous appellent, rapportés par les Missionnaires du Sacré-Coeur qui depuis la Basilique d'Issoudun évangélisent depuis  un siècle la Papouasie nouvelle-Guinée.



    Allons, nous irons demain...
     
     

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  • Un extrait de "Rainforest", de Robert Rich

     
        - Je disais bien qu'on entendait quelques bruits... Mais quels sont ces oiseaux? Ouh ! Là, mais c'est le secret de la Licorne, avec le Capitaine Haddock ! Mille millions de mille sabords, un toucan !
        - Mais non, imbécile, c'est un calao...! (voir la note d'Alain Brianchon ci-dessous en commentaire). Quel manque de culture, tout de même : marin d'eau douce !



    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens

     
        Nous sommes en pleine Polynésie, au Nord de l'Australie, dans le pays qu'évangélisent les Missionnaires du Sacré-Coeur : la Papouasie Nouvelle-Guinée...

     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens


        Voici une pirogue (en maquette), admirablement conçue avec son flotteur  pour naviguer sur le Golfe ; et ci-dessous une autre beaucoup plus originale adaptée à la navigation en rivière (vous pouvez l'agrandir).

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens

     
        Et maintenant quelques trophées d'animaux comme de coquillages. Admirez comme dans ce pays les tortues géantes  dévorent les alligators ! (Vous pouvez agrandir).

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens 
     


        Du coquillage ci-dessous, on avait fait un bénitier.
      
     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens

     
        Mais maintenant, partons à la recherche des guerriers ! Très peu vêtus mais coquets, ils se protégeaient de pagnes obtenus en battant l'écorce du mûrier, du ficus, de l'arbre à pain ou du palétuvier : les Tapas - magnifiquement décorés.

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens 
     


        En-dessous vous apercevez des os qui peuvent servir de menus outils autant que de monnaie d'échange ou d'objets précieux, à côté de petits sacs en fibres végétales appelés Bilums qu'on utilisait couramment pour transporter la cueillette ou les trophées récupérés dans les bois.

        Je n'ai pas photographié les arcs, flèches et différentes sagaies qui me paraissaient moins parlantes que ce qui vient maintenant, le clou du spectacle : cette merveilleuse collection de masques destinés à l'évocation des ancêtres, réservée aux seuls hommes initiés.

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens 
    Commençons par celui-ci derrière lequel trône encore un grand tapa...
      
     

     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens 
    Celui-ci lui fait face, avec sa moustache patibulaire.
      
     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens
    Puis celui-ci, franchement surréaliste !
      
     

     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens
       E
    t enfin celui-là avec son bec d'oiseau menaçant, et derrière lui les Rhombes, instruments de bois sculpté qu'on accrochait à des lianes pour les faire tourner et produire un vrombissement censé évoquer le cri des défunts... (Cliquez sur l'image pour agrandir).

     


        Terminons en beauté avec les statuettes confectionnées en hommage aux morts, qui recèlent des objets leur ayant été proches.
         

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens
    Ce masque  Malangan originaire de Nouvelle Irlande faisait partie de la collection privée
    de deux artistes locaux, Fred Deux et Cécile Reims, qui en ont fait donation au Musée. 
     
     

    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens
    Mais ceux-ci, rapportés par les missionnaires, sont sans conteste les plus belles pièces du musée.

     


    Musée Saint-Roch-Issoudun-Les arts océaniens  
    Ils sont hallucinants, n'est-ce pas ?

     

     
     
     

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