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    Galaxies en formation

     

     

    Les morts hallucinés sont des statues de glace
    Ils marchent transparents sur l'eau des souvenirs
    En tournoyant au gré des astres scintillants

    Puisque la fleur est morte elle glisse avec eux
    Immobile figée en joyau translucide
    Les pétales givrés elle dort constellée

    Tu cherches en vain au sol trace de leur passage
    Ils se sont évanouis au soleil de l'aurore
    Il ne te reste plus que l'obscure souffrance
    Et l'angoisse inconnue qui te serre à la gorge

    Oppressante et tenace

     

      

     


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    Chute d'Icare
     (image aménagée d'après un tableau de Jacob Peter Gowi, 17e siècle
    visible au Musée du Prado à Madrid, voir ici l'original)

     

     

    Je suis monté trop haut
    J’ai déployé mes ailes
    J’ai fixé le soleil
    Je cherchais la lumière
    J’y voyais mon salut
    Je cherchais l’évasion
    Je croyais en l’espace
    Je pensais respirer
    Dans la haute atmosphère
    Plus largement qu’ici

    Je m’y suis consumé
    Mes ailes ont fondu
    Mon cœur s’est embrasé
    Il n’en reste plus rien
    J’ai brûlé au soleil
    Comme un pauvre fétu
    Et maintenant je gis
    Au profond de la nuit
    Rampant et démuni
    Aveugle et solitaire

    Prenez garde au destin
    Qui vous hisse au plus haut
    Pour bientôt vous lâcher
    Plus bas qu’auparavant
    C’est chevaucher le tigre
    C’est naviguer en mer
    Car plus la vague monte
    Et plus le creux s’enfonce
    Et lorsque vous gagnez
    Vous êtes dévoré

     

     

    Icare
    Lamentations pour Icare par Draper
    (Tate Britain de Londres)

     
     

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  •       Et voici le dernier volet de ce merveilleux voyage, effectué il y a près de 40 ans, alors que je n'avais que 16 ans. Malheureusement mes dernières photos sont des diapositives au format carré que je n'ai jamais pu numériser : je serai donc limitée à mes cartes postales ou à des renvois aux sites actuels, sur lesquels évidemment tout a beaucoup changé depuis !...
     
        En effet, le vendredi 28, nous partions pour Edmunston, dans le Nouveau-Brunswick. C’était déjà le retour vers Montréal ; il n’y avait presque plus rien de beau à voir. Nous traversions des régions américaines et industrielles. Nous déjeunâmes à Matapédia dans un joli restaurant et à 18 heures nous étions à Edmunston, sous une pluie battante.
        En fait nous avions pris beaucoup de retard, car il nous avait été promis une petite promenade aux Etats-Unis, et il nous fallut attendre pour cette excursion d’avoir dîné. Lorsque nous nous précipitâmes vers la frontière toute proche, munis des visas spécialement préparés en France, sous le ciel noir et par les rues mouillées, nous commençâmes par nous perdre ; puis parvenus enfin au but nous découvrîmes qu’aux USA il devait être plus tard, car tout était désespérément fermé ! Nous ne pûmes dénicher qu’un marchand de cigarettes et de cartes postales, ce qui fit bien notre affaire… Mais nous avions tout de même sur notre passeport un beau cachet américain attestant que nous avions mis le pied dans la province du Maine, fût-ce pour une demi-heure seulement et en pleine nuit.
     

    Québec 1967 : Vues du Maine

    Quelques vues du Maine, sous forme de cartes postales 

    Québec 1967 : Vues du Maine


    Québec 1967 : Vues du Maine


    Québec 1967 : Vues du Maine


        Le lendemain, nouveau départ, en direction de Sherbrooke. Nous nous arrêtâmes à Saint-Jean-Port-Joli, un charmant village où l’on pratique l’artisanat du bois. Nous y achetâmes un souvenir pour chacun de nos moniteurs, qui les reçurent après le repas.
        Nous fûmes à Sherbrooke à 17h30. L’université où nous étions reçus était grande, moderne et agréable.
        Je passai ma journée de dimanche à m’y reposer en rangeant et triant mes affaires : une promenade dans cette ville trop impersonnelle ne me tentait nullement.
        Lundi 31 juillet ! Le dernier jour de notre voyage de rêve était arrivé… Nous prîmes notre dernier petit déjeuner canadien et nous mîmes en route pour Montréal où nous parvînmes pour le déjeuner. Nous avions ensuite quartier libre jusqu’à 17h30.
        Je m’engageai dans une grande rue pleine de magasins ; puis m’informai sur le chemin à suivre pour retourner vers l’Expo que j’admirai une dernière fois du haut du Pont Jacques-Cartier. J’eus ainsi l’occasion de m’émerveiller aussi devant ce magnifique et immense ouvrage d’art dont je percevais les frémissements sous l’intense circulation qui le parcourait. Puis le bus me ramena à notre ultime port d’attache, le Foyer de l’Immaculée Conception, où personne n’eut le cœur de faire honneur au dîner qu’on nous servit, tant le regret de partir nous coupait l’appétit.

     

    Québec 1967 : Le pont Jacques Cartier à Montréal

    Montréal, le pont Jacques Cartier
    (image extraite du site ci-dessous
    )
     

        L’heure arriva, avec la pluie, et bien vite, nous fûmes dans les cars dont nous venions de remercier les sympathiques chauffeurs au moyen de quelques souvenirs accompagnés de salves d’applaudissements.
        Arrivés à l’aéroport de Dorval à 19 heures, tristes de voir le soleil, déjà à son déclin, disparaître derrière les nuages, nous dûmes encore endurer une longue heure d’attente, que nous occupâmes à échanger adresses et promesses diverses. Enfin à 20h 30, nous décollions. « Adieu, beau rêve réalisé ! » pensions-nous avec Pompon… Et nos cœurs étaient gonflés de mélancolie.
        Ce voyage de six heures et demie me parut étonnamment court. En effet à l’inverse du voyage d’aller il s’effectuait en direction du soleil, et le superbe lever de soleil sur les nuages survenu entre 1h30 et 2h du matin à l’heure canadienne fut une des plus belles expériences que j’aie connues jusqu’alors. J’arrivai à Orly éblouie et radieuse, sans avoir fermé l’œil.
        Normal, pour achever un tel rêve !


    Québec 1967 : Université de Sherbrooke
    (L'Université de Sherbrooke, photo du net)

      
     

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  •       Photo retrouvée ultérieurement dans une revue locale qui montre notre groupe, grossi d'autres lauréats d'un concours organisé par "Régilait" - ainsi que de quelques touristes ayant payé leur voyage.


     
     
    canada-depart.jpg
     
     
     

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    Tempête de sable

    Photo extraite du site agadez-niger

     

    Je marche dans un tourbillon
    Le sol s’étoile sous mes pas
    Et très haut la nuit se déploie
    Majestueuse et chatoyante

    Qu’importe le nuage ardent
    Qui m’étouffe et qui m’éblouit
    Qu’importe si je n’y vois plus
    Dans un vertige de poussière

    Mes gestes inutiles
    Dessinent des falaises dans le ciel
    Et je marche
    Reine des vents qui me couronnent

    Le désert qui m’entoure est ma robe d’espace
    La sable qui me couvre est ma robe du temps
    Mon royaume est étourdissant
    Je possède la clef des champs

     

     Le Rossignol d'Argent
    © Editions Saint-Germain-des-Prés
     

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