•      Après "Histoires de poules", tiré de "Mes poules parlent", de Michel Besnier, je vous présente un extrait de son excellent livre "le Rap des Rats" - toujours illustré par Henri Galeron, et publié par Motus dans la collection "Pommes, Pirates, Papillons"...

     



     
     
    On en a ras-le bol
    nous les rats
    d’être symboles
    du choléra
    de la peste
    et du reste
     
    Hiroshima
    c’est pas nous
    le Rwanda
    c’est pas nous
    la vache fada
    c’est pas nous
    la grippe du poulaga
    c’est pas nous
    l’air cracra
    c’est pas nous

    Michel Besnier 
     
     

                                     


     

     
     

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    L'air sent le bois et la fumée
    Les marrons roulent sous nos pieds
    L'enchantement a commencé
    L'automne approche à pas feutrés
    Le ciel scintille au grand soleil
    Et les feuillages s'apâlissent
    Dans un son mat les glands s'affaissent
    Quand une brise les caresse
     
    Peu à peu s'étend le silence
    Rompu par l'aboiement d'un chien
    Perdu par un chasseur lointain
    L'imposante paroi de bûches
    Rêve de clairs crépitements
    Dans ta cheminée qui l'attend
     
    Viens et marchons dans la forêt
    La biche fauve est là tout près
    Voici la mare où elle boit
    Chaque nuit quand nul ne la voit
     
     

     
     
     
     

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  • Le Silence

     

     
    Ne dites pas
    Le silence
    Dites
    La nuit la mort l’espace
    La bouche d’ombre entre les deux abîmes
    La coupure de respiration
    L’instant qui n’existe pas
    L’unique universelle absence
    Le point infini du néant
    L’éternité sans bords
    Avec ces mille échos qui se répercutent
    De monde en monde
    De galaxie en galaxie
    Mon cri dévoré par le silence
    Mon cri engouffré englouti
    Perdu dans sa trajectoire folle
    Après avoir troué l’abîme
    Le silence repu
    Ne dites pas
    Le silence
    Il vous tuerait aussi



     

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    De retour du turbin
    Dans un autobustrain
    C’est bien mieux qu’en voiture
    Dans un bouillon de culture

    J’ai bien vu des bateaux
    Tirés par des autos
    Mais jamais des wagons
    Montés sur des camions

     
     
    J’ai vu passer des cirques
    Où rigolaient des tigres
    Et des roulottes bleues
    Endormies près d’un feu

    Mais un train sur roulettes
    Au milieu d’une rue
    Frottez-moi les mirettes
    Je crains d’avoir trop bu




    (Musique  d'accompagnement facultative :
    cliquez ici )


        
     

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         Jour après jour, tu tissais les boucles de tes cheveux au cœur de la toile épaisse, comme des fils tendus aux horizons de tes fenêtres…

         Et, comme de grands miroirs réfléchissant les cercles du soleil, tu laissais tes grands yeux glisser sur l’océan des fleuves, au milieu des clartés tremblantes de la nuit.

         Cependant, la fournaise avait monté vers son zénith, et tes journées torrides se ponctuaient de martèlements sonores.
         Un soupir, et il fallait mourir : mourir pour ne pas voir plus loin que l’océan, plus grand que le soleil, plus chaud que la fournaise ! Mourir de ne pas voir plus clair que la nuit, et d’ouvrir tes bras comme un archange à travers les abîmes ! …

         … La mort d’une étoile fut la naissance d’une enfant.
     
     

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