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Entre bruyère et brémailles,
Là où les rayons chatoient
À l'orée des grands pins...
La fougère blondie s'étale à profusion,
Et le chemin languit, tranquille, au bleu du ciel.
Les oiseaux se sont tus,
Et les toiles d'araignées pâlies,
Tendues de feuille à feuille,
S'abandonnent
Au ronronnement doux des bourdons affairés.
Et toi, tu rebondis de talus en fossés,
Mon petit chien joyeux !
Une biche attardée te fait signe en secret ?
Non, tu cherches de l'eau pour étancher ta soif ;
Mais la mare cachée,
Seul le faon la connaît...
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Les oiseaux font du skate
Sur le ciel élargi
Le soleil se remplote
Au creux du mamelon
Il cligne ses rayons
En se frottant les yeux
Et les maisons ronronnent
Contre leur tronc chéri
Des ombres araignées
Sillonnent le gazon
Et la biche tranquille
Prend son repas du soir
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Arrive le dimanche, jour de la poule au pot. Alors voilà, j'ai eu envie d'inviter sur mon blog Michel Besnier, écrivain-poète à la plume si divertissante.
Vous trouverez ses recueils merveilleusement illustrés par Henri Galeron et Boiry aux éditions Motus (collection "Pommes, Pirates, Papillons")... Ici je puise dans l'album intitulé "Mes poules parlent".
1) Le Coq :
Pour kikil se prend le coq ?
Pour kikil se prenprend le cocoq ?
Il chante d'accord
Il est beau d'accord
mais il y va un peu fort
Il nous pince la crête
Il nous bat
nous dispute et répudie
Il fait cocorico d'accord
Mais des jours c'est cocoric
cocori ou cocor
C'est un drôle de coco le coq
2) Le Poussin :
Question d'un poussin à sa mère :
"Est-ce que tu me câlines assez ?"
3) La Poule :
J'ai vécu
(mais pas de ma plume !)
j'ai pondu
j'ai couvé
j'ai gratté
sans ergoter
j'ai chanté
kot kot kot
coûte que coûte
j'ai pris des
coups dans l'aile
et travaillé du jabot
Toute une vie
doux gésier !
pour finir
en cocotte
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En relisant l'Enfant halluciné, de René-Jean Clot, je ne résiste pas au désir de vous en citer quelques passages. Ce qui fait la magie de ce livre, ce n'est pas tant le parcours surprenant de cet enfant né avec une âme de peintre, que l'extraordinaire aptitude de l'auteur à écrire sous forme de sentences, comme si chaque instant de sa vie était une heure de philosophie. Avec une personnalité hors du commun, tout ce qu'il dépeint prend une allure de jamais vu, de révélation... C'est sans doute ce qui fait de lui un peintre d'ailleurs : cette faculté qu'il a de voir à travers les choses, et d'y capter une réalité à laquelle n'accède pas le commun des mortels...
L'amour :
"Aimer, c'est ne plus avoir besoin de la présence de l'autre pour l'aimer."
Le cancre :
"La rouille des grilles des jardins avait gagné ma tête. Je ne faisais pas de bruit, le plus souvent je dessinais sur un cahier tout ce qui me passait par la tête, mais il fallait qu'une forme fût d'abord tracée par ma main pour que mon esprit se mette en branle. Je me disais: "Tiens ! C'est un chat !" Ma surprise était vive de l'entendre ronronner sur mon cahier. Je lui donnais un nom.
Immobile et silencieux le dernier de la classe est vêtu d'une armure d'acier noir, il garde, à l'écart, le château désert. Personne ne le visite. Les portes sont munies de lourds verrous. Je disais aux autres: Bonjour ! Ils ne répondaient pas, j'étais la nuit noire, j'étais aussi pour eux l'herbe fanée."
La vie d'Artiste :
"Méfiez-vous de la beauté, quand vous l'aurez trouvée vous serez défiguré."
"Ne rêvez jamais à la gloire, c'est une fille qui se farde avant de descendre dans la rue."
"Ceux qui se souviennent de vous vous oublieront. Ceux qui vous aiment vous oublieront aussi. La ferronnerie de la mémoire se rouille comme les balcons avec les années."
"Avoir eu une bonne vie, c'est tout simplement se sentir plus jeune que sa propre mort quand elle viendra."
"Mais si vous chassez toutes vos illusions, sachez que les mouches prendront leur place."
René-Jean Clot, né en 1913, décédé en 1997,
Prix Renaudot en 1987 pour "l'Enfant halluciné" (Grasset).
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